Liaisons Dangereuses
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 La flamme sous la cendre [PV Pan]

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Ashgar Hamadani

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MessageSujet: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptyMar 13 Sep - 3:28

Cela faisait quelques semaines qu'il était arrivé dans la ville. Mexico, sa pollution, ses tacos, ses embouteillage... il due se pincer l'arête du nez pour se concentrer et se souvenir de pourquoi il s'était embarqué dans une telle galère. Ah oui l'Apocalypse; les tensions s'étaient amplifiée au moyen-orient a coup de révolution organisée depuis l'occident; les rumeurs dans le monde occulte se faisaient de plus en plus présentes et dans toute cette confusion Mexico semblait avoir retrouvé son statut d'Eldorado pour les initiés ou les créatures. Et Dieu dans tout ça ? la rumeur disait qu'il ne voyait pas sous le couvercle de pollution et que le Diable était a l'œuvre dans le coin. Le djinn ne savait pas vraiment quel crédit porter a tout cela, mais dans le doute il avait dispersé ses capitaux dans divers paradis fiscaux et avait fait ses valises.

Souple comme une liane, le djinn s'étira dans la foret de coussins soyeux qui lui faisaient office de lit et telle la fumée d'un encensoir, toutes les considérations au sujet de la fin des temps s'évanouir dans les airs. Ash avait d'autre choses en thé a l'instant présent, comme se faire un thé et se trouver un employé pour son café, mais le thé passait en premier dans l'ordre de ses priorités. Se prenant dans la cuisine, il mit l'eau a chauffer et d'une main nonchalante rejeta ses longs cheveux en arrière. Le doux sifflement de la vapeur... il essayait de scruter dans ses volutes l'inspiration. Il savait précisément ce qu'il cherchait mais il était loin de savoir si il pourrait trouver sa ou ses perles rares.

En ville les journées se succédaient, bien sur toute la ville parlait des événements de ces derniers jours, la disparition de l'air respirable. Mais oxygène ou pas, la vie avait reprit a Mexico comme bien souvent avec les humains et leur mémoire courte. D'ailleurs sur la vitrine du café oriental, une orgueilleuse calligraphie avait pris place; seul un oeil expert et surtout une personne maîtrisant le persan étaient en mesure de voir a delà de l'image. Les entrelacs formant le griffon se trouvaient être une offre d'emplois et la première étape de la sélection qu'avait mis en place le djinn taquin.

L'hybride ne se faisait pas beaucoup d'illusion et devrait sûrement revoir ses exigences a la baisse mais pour le moment il mettait bon espoir dans sa façon de faire; bon espoir dans la présence d'esprit raffiné et éclaire et pour le moment, il tenait les commandes de son affaire "officielle". Mais cela lui prenait un temps monstrueux, ralentissant par là même ses projets occultes; ce qui tombait assez mal au regard des derniers événements venus de l'autre monde. Mais les auspices n'étaient pas tous négatifs, l'instinct de l'hybride lui susurrait qu'il aurait peut être plus de chance aujourd'hui.

Depuis la rue, quelques notes étaient perceptible, celle d'un luth ancien qu'on accordait avec précision. L'après-midi tirait sur sa fin, et la journée pluvieuse avait était maigre en client. Trônant dans un nid de coussins, le djinn était pris d'une soudaine envie de poésie. Une ancienne complainte dans une langue depuis longtemps oubliée, évoquant la peine d'un caravanier revenant auprès des siens et laissant dans la lointaine contrée de Saba, la beauté couleur d'ébène qui avait envoûté son coeur.

Le teint mate, la longue chevelure noire aux reflets de pétrole et surtout la petite taille étaient autant d'indices de la véritable nature du maître des lieux. Les longue arabesques sombres semblant prendre vie, ondulant au rythme de la mélopée, le regard pétillait d'étincelles d'or. La voix s'élevait telle une flamme incandescente, portant en elle cette force qui fit vibrer les foules dans le passé et qui aujourd'hui ne résonnait que pour le plaisir de son propriétaire. Soudain, le djinn fronça du nez, quelque chose venait de titiller son odorat aguerrit, quelque chose qui le replongea des siècles dans le passé....
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Panaelephegyth

Panaelephegyth

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MessageSujet: Re: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptyDim 18 Sep - 18:29

~ Irfan - Khaukab al Hawwa ~





... Quelque chose qui avait l'odeur du miel chaud, du sable et de la myrrhe, et cette fragrance secrète qui encensait les temples autrefois. L'humidité ambiante portait ces effluves loin dans le café : car si la chaleur favorise la puanteur, la pluie, en revanche, exhale et exalte les parfums.

De l'autre côté de la vitrine, Pan suivait d'un doigt rêveur les arabesques élégantes, déliées et audacieuses, qui formaient le corps du griffon. Dans son dos, la rue : des caniveaux dégueulasses dans lesquels un nombre effarant de papiers gras s'inventaient rafiots de fortune, des véhicules pressés à coups de moteurs ronflants ou de klaxons, des bâtisses grisâtres ou des enseignes défraîchies, délavées dans la vapeur des moussons. Les gens marchaient en se pressant, dos et épaules accablés par l'averse. Même les grands palmiers offraient une mine piteuse et leurs larges frondaisons retombaient, lamentables, comme l'auraient fait les cheveux d'un saule pleureur.

Mais devant, devant... Il y avait les fleurs et leur parfum, la vitrine orgueilleuse, et la chaleur qu'il devinait outre la paroi de verre. Une lumière chaude, presque orangée, comme celle d'une tranche de fruits qu'on ferait griller sur les braises et dont le halo parfumé s'échapperait dans la nuit. Cette écriture d'un autre temps, où le Signe et le Verbe ne faisaient qu'un et où manier l'un comme l'autre relevait de l'art le plus raffiné qui fût. Et la musique, bien sûr. La musique.

Penchant lentement la tête de côté, l'Ahriman Lâbkhanh tendit l'oreille. Il reconnaissait la sonorité ample et riche de l'oud, et la faculté de cet instrument à créer des paysages qui n'avaient rien de commun avec la rue sale et pluvieuse dans son dos. Il pensa aussi reconnaître la mélodie tissée - mais c'était probablement une variante d'une chanson entendue des siècles plus tôt.

Et Panaelephegyth frémit. Et ses doigts se crispèrent, un peu, sur le manche de son ombrelle. Et ses yeux se plissèrent tandis que sa paume s'apposait totalement au verre, créant un nuage de vapeur sur la longue calligraphie. Il sourit, enfin, d'amusement envers lui-même. Lui, le Tentateur, était tenté. Et allait céder.

Le grand démon savoura encore quelques secondes cette espèce d'état de grâce, à la frontière des deux mondes, avant de passer le seuil. Il replia l'ombrelle détrempée, agaça du bout de l'ongle les petites clochettes qui ornaient l'abat-jour d'une lampe près de l'entrée. L'intérieur du café tenait toutes ses promesses, riche et chaud comme la pulpe d'un fruit exotique ; et lui, avec ses couleurs en queue de paon, fut le ver qui s'y fraya lentement un chemin.

Jusqu'à la source.


Parvenu en vue du nid de coussins et du lionceau musicien qui s'y prélassait, le démon porta une main à sa poitrine - la gauche - et s'inclina, muet (même les bracelets se retinrent de tinter) avant de se déporter sur le côté. Lentement, il s'installa, l'oeil rivé sur les doigts habiles et sur le plectre ornementé qui glissait sur les cordes. En serpent charmé, tout entier captivé par la musique et par la voix qui vibrait hors de la gorge du djinn, il tiendrait silence, oui : jusqu'à temps que la complainte s'éteigne, et que les dernières notes meurent sur les lèvres du maître des lieux.

Alors seulement il serait temps, peut-être, de saluer pour de bon. Et d'évoquer l'offre qu'il avait déchiffrée dans les arabesques sur le verre à l'entrée.
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Ashgar Hamadani

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MessageSujet: Re: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptyMar 20 Sep - 7:31

Un long ruban de senteurs porté comme par le vent du désert, ayant traversé les ruchers des plaines verdoyante pour se charger de sucre, puis une course effrénée passant par d'antiques palais, se chargeant du parfums des offrandes. Enfin venant s'entrelacer amoureusement a la musique, titiller l'odorat sensible du djinn et réveiller d'anciens souvenirs. Tout a sa chanson, seule une partie de son esprit enregistra l'odeur familière, presque nostalgique; tout comme il note une autre senteur, plus tenue... caractéristique. Etait-ce matière a abréger sa mélodie ? non, tout a chacun était le bien venue tant que les règles de courtoisies étaient respectées.

Un autre temps, un autre lieu, et Mexico tel un mirage au loin, comme un rêve s'estompant...

Dans le café, le calme et la langueur contrastaient harmonieusement avec le chaos de la rue et malgré l'apathie qui semblait régner sur les lieux l'arrivée du démon ne passa pas inaperçue. Sa haute stature attirait le regard des hommes, leur instinct leur signalant probablement un rival; les femmes semblaient fascinée par la mise raffinée, a la limite de la préciosité sans pour autant franchir la limite du bon goût. Sans avoir besoin de faire montre d'un quelconque aspect démoniaque, l'Orgueilleux fascinait déjà son auditoire.

Le temps semblait modifier son cours, s'étirer, se contracter, prenant parfois une ampleur cotonneuse.

Du coin de l'oeil le djinn perçu l'ombre, sa grâce quand elle se posa sur les coussins et l'or croisa les émeraudes, renvoyant un instant leur éclats smaragdin. Premier contact avec la créature ayant trouvé la route de cet endroit; sans interrompre sa mélodie, l'hybride tentait de savoir a quelle "famille" appartenait le démon. Si il avait éliminé la colère ou l'avarice, il ne pouvait être plus précis, mais sachant ces créatures souvent curieuse, il opta pour un poème de Chabestari en guise de cadeau de bienvenue, coutume ancienne. La voix du djinn se fit ample, les doigts lascifs sur l'instrument :

Sache que ce monde tout entier est un miroir.
Dans chaque atome se trouvent cent soleils flamboyants.
Si tu fends le cœur d’une seule goutte d’eau.
Il en émerge cents purs océans.
Si tu examines chaque grain de poussière.
Mille Adam peuvent y être découverts.
Un univers est caché dans chaque grain de millet.


Une dernière note profonde, s'étirant dans l'air avant que les doigts délicats ne posent l'instrument sur son support. D'un mouvement gracieux il s'inclina vers la créature, le regard pétillant retrouvant celui de Pan :

- Sallâ Ibliss'hu ʿalyhekum we salem1... soit le bienvenu rèbb-oul-'âlemïn2, que ce lieux soit comme chez toi. Permet moi de me présenter; Ashgar Hamadani.

Le riche accent farsi glissait sur les salutations, sous leur forme démoniaque bien sur; les usages se devaient d'être respectées d'autant plus lorsqu'un démon était présent. Ashgar s'était toujours fait un point d'honneur dans deux domaines : ne pas se lier... il risquait de devoir revoir son jugement vue ce qui se profilait comme catastrophe; et se montrer d'une égale politesse avec n'importe quel visiteur tant que les épées restaient dans le fourreau.

Dans un tour de passe-passe parfaitement doser, il fait apparaître deux verres de thé. Ce dernier tiré du samovar du maître de maison était préparé comme cela se faisait dans le nord de l'Iran, au samovar... plus amère, adoucit de miel, infusé de cannelle et de cardamome, une touche de musc; délice ancien qui n'était plus dans les habitudes culinaires actuelle. Le sourire qu'offrait le djinn était une invitation a la discussion, a la palabre. Il était curieux au sujet de cette visite...


1 Bénédiction et prière d'Ibliss (Lucifer) sur vous. Le vous étant employé comme marque du pluriel (le vous de politesse étant inexistant en arabe ou en farsi), en vertu de la coutume disant que chacun est toujours suivit de deux anges scripturaires qui se doivent d'être salués. Bien que dans le cas présent le djinn salue davantage d'éventuels minions invisibles.
2 Seigneur des Mondes, référence a la capacité des démon d'arpenter plusieurs plans.

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Panaelephegyth

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MessageSujet: Re: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptyVen 14 Oct - 11:40

~ Niyaz - Ghazal ~




Peu importaient les autres regards. Peu importaient les autres silhouettes. Pan n'avait d'intérêt que pour le coeur du fruit, pour les palpitations suaves de sa musique et la richesse de son timbre. Qu'il y eût ou non un public n'était pas une chose propre à disperser son intérêt, non ; à cet instant, parce qu'il le voulait, Pan était seul.

Le poème fut accueilli d'un sourire ; la dernière note, inspirée comme l'effluve d'un parfum trop tôt dissipé, trop vite disparu ; les présentations, saluées de la nuque, avec sobriété.


- We 'aleyhkum s'salâm. Tout voyageur doit se réjouir lorsqu'il trouve un hôte qui sait le recevoir. Nombreux sont mes noms, celui que je t'offre sera celui qu'autrefois bien des voix ont salué. Je suis Panaelephegyth deph-Mâurmuneleth Bââl-siyah Bâmbdhad. Az'ashnaee tun khoshbakhtâm*, Ashgar Hamadani.


Là-dessus, l'on servit le thé. Pan se perdit dans la contemplation du breuvage, le faisant lentement tourner dans sa coupelle - à la manière de quelque thédomancien affairé à chercher l'avenir dans les arabesques du liquide ambré. Finalement, au sourire de l'hôte répondit le sien. La voix grave, suave et chaude, épousant sans mal l'ambiance capiteuse des lieux, s'éleva.


- Un univers est caché dans chaque grain de millet ;
Tout est rassemblé dans le point du présent.
De chaque point de ce cercle
Sont tirées des milliers de formes.
Chaque point, dans sa rotation en cercle,
Est tantôt un cercle,
Tantôt une circonférence qui tourne.



Il but une gorgée. La saveur, à la fois âpre et sucrée, le ramena loin en arrière. Il se surprit à chercher dans les ombres du café le hochement lent des troncs d'une antique palmeraie, et à guetter, dans le semi-silence, les appels des gravelots sillonnant de leur vol rapide le ciel de Babylone. Quelque part, la nature de son hôte, en plus de sa mémoire, stimulait sa convoitise. Parce que le Djinn lui rappelait ses premiers âges, ses premières gloires. Ce temps révolu où on le baignait de lait et du sang d'agneaux sacrifiés...

Revenant au présent, le grand démon secoua la tête.


- Le point se donne au cercle et le cercle retourne au point. L'on dit le cycle immuable, pourtant il semble s'essouffler dernièrement ; et la grande horloge du temps, au-dessus de nos têtes, oscille, prête à basculer... Sous cet éclairage, le moindre signe prend son importance. Ton havre sent le sable et l'armoise, des parfums que je ne m'attendais pas à retrouver ici, à Mexico. Que tu te sois installé ici par audace ou inspiration, il me fallait de toute évidence te faire honneur d'une visite.


* "Heureux de faire votre connaissance"
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Ashgar Hamadani

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MessageSujet: Re: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptyMar 18 Oct - 2:19

La beauté pouvait naître d'un rien, souvent de la rareté; comme ce nom donné. Probablement pas le Vrai mais un nom quand même et tout chercheur de savoir, sait que c'est par le Verbe que tout commence. Par le Nom. Ce qui extrait l'individu, mortel ou immortel du brouillard mental. Le regard doré pétilla un instant a la présentation, reconnaissant et expriment dans son sourire la présence de l'esprit probablement très ancien. Au cour de sa longue vie, le djinn en avait rarement croisé... rare, souvent ne sortant pas de Douzèkh1. En voir un arpenter le monde des vivants et s'y mêler avait de quoi attiser sa curiosité.

Et le regard se voile un instant quand le murmure suave prend la suite du poème, perle de la gnose orientale. Il était plaisant pour l'hybride d'entendre ces vers mélodieusement récités entre les lèvres d'un autre. La voix profonde du démon, hypnotique, caressante: le genre de voix capable de fasciner les anges eux même... elle semblait reprendre dans ses harmoniques le cercle, le cycle. Le Cycle de tout qui s'ingère pour mieux renaître. Et d'un hochement de tête, d'un sourire sincère, l'hybride remercie le visiteur pour sa prose; réellement ravis de croisé une créature possédant un vrai sens du savoir-vivre et une pensée furtive traversa son esprit, celle de la parfaite harmonie entre le grand démon oriental et le lieu où ils se trouvaient.

Se redressant, une légère mou a certains propos du visiteur qui avait malheureusement raison et c'était d'ailleurs une des raisons de sa présence au pays des fajitas et s'étirant légèrement, il attrapa deux narguilés a porté de main :

- Yaldabaoth2 offre son dernier caprice a une humanité aveugle. Seuls quelques Arpenteurs de sentiers cachés cherchent les petites pierres qui permettraient au petit Poucet qu'est l'humain de jouer un mauvais tour au vilain ogre...

Une profonde inspiration, les yeux mi-clos, puis il se mit a fouiller dans un petit coffret a porté de main. Sortant une coupelle, mélangeant les tabacs parfumés et les résines, préparant les saveur tel un parfumeur devant son orgue.

- Saches que ta visite m'honore, ahriman3... je ne pense pas trop m'avancer en supposant que tu es un esprit fort ancien et non simplement un shayatin. Je suis ravis que mon établissement ait attiré ton attention et que le vent ait poussé tes pas a franchir le seuil; même je ne pensais pas croiser une personnalité comme la tienne en cette ville. Mais comme tu l'as dis très justement, il n'y a pas de hasard dans les signes.


Il restait a déchiffrer les dis signes, a la façon des anciens augures qui pouvaient voir dans la fumée d'une pipe a eu l'élévation et le chute des rois. La présence d'un démon oriental a Mexico était pour lui un signe de plus que la ville serait le point de convergence ou de départ du grand final. La base de repli avaient murmurés certain. Allumant le narguilé, il l'offrit au démon avant d'en préparer un deuxième, d'un air serein et pourtant doté de cet aspect presque crépitant, électrique, que l'on retrouvait surtout chez les djinns orientaux.

- Les senteurs de sable et d'armoise s'épanouissent mieux quand des connaisseurs savent les offrir et malheureusement cette ville manque cruellement d'amateurs éclairés et d'érudits dans certains arts. Comme beaucoup de ville d'occident; ce qui est une vraie tristesse.

Si le mélange offert au démon privilégiait la rose et l'opium; celui du djinn penchait vers le jasmin et la datura. Une bouffée, une volute s'élevant dans les airs en une spirale élégante, signe d'une très ancienne maîtrise de cet art et peut être un des rares indices révélant l'âge de l'hybride en dépit de son aspect juvénile. Dans une nouvelle bouffée, de nouveau paysage se dessinent, les arabesques des moucharabiehs, la fraîcheur apportée par les esclaves nubiennes agitant des éventails. vision fugace chassée d'un geste élégant de la main du maître des lieux; faisant teinter les bijoux qu'il portait.




(1) Enfer
(2) Autre nom du Demiurge dans le gnosticisme; Yaldabaoth est considérée comme une divinité têtue, irascible et ignorante, émanée du vrai Dieu, et la cause du mal par sa création désastreuse qui mêla la matière à l'étincelle divine.
(3) Utilisé comme nom commun pour designer d'anciens esprit chthoniens.
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Panaelephegyth

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MessageSujet: Re: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptyVen 21 Oct - 22:05

~ Arcana - Le Serpent Rouge ~





Le mortel auquel Pan demeurait actuellement lié était instruit.

Une érudition à l'odeur d'encre et de poussière, de hargne contenue. D'heures et d'heures passées sous un mauvais éclairage à combattre les élisions dans un texte obscur et abscons. De jours, de mois, d'années de vie consacrées à l'occulte pour mieux le cerner, le comprendre, le dominer. Plier à sa volonté ce qui ne pouvait être soumis.

Oui, il était instruit. Jamais l'Ahriman Lâbhkanh ne se serait laissé appeler, approcher et dompter par un ignare. Si maigre fût le service demandé. Si courte fût la durée de son service. Et quand Pan avait signé le Pacte de son très vieux sang, accordant au mortel une obéissance aussi loyale que feinte, il ne s'était estimé pas si mal loti que cela.

C'était avant ce jour.

Avant de passer ce seuil, d'entendre les notes antiques et le chant maîtrisé. De reconnaître les touches d'un parfum qui avait bercé ses "jeunes" années sur Terre. De savourer la courtoisie et les propos raffinés de son hôte, autant que sa retenue et son respect.

Comment avait-il pu passer à côté ? Il lui semblait pourtant avoir longuement épié la ville avant d'être invoqué, d'avoir fouillé chaque foyer susceptible de l'appeler. Alors comment ? Et la réponse s'imposa d'elle-même ; le Djinn alliait courtoisie et respect à la prudence et à la ruse. Pan savait parfaitement avec quelle crainte et quel effroi religieux l'on traitait ceux de son espèce, autrefois ; il avait connu le baiser des implorateurs comme le cri des sacrifiés. Ce qu'il ignorait en revanche, c'était que là où la flamme de la Foi et de la superstition s'était amoindrie et parfois totalement éteinte en Occident, tout au contraire, dans la civilisation du Djinn, elle s'était perpétrée, vivifiée peut-être. Donnant à ses ressortissants un certain avantage par rapport à leurs cousins ignares. Et neutralisant par là même certains des attraits que lui, Démon, déployait pour séduire les mortels.

Et un élan de contrariété saisit soudain le vieux démon de la Connaissance. Oh, rien de bien fâcheux ; un léger pli sur le front, un frisson sur le petit lac de thé dans sa coupelle, un ondoiement dans son aura - bel et bien présente, bien que ténue. Le temps d'un battement de cil, son calme était revenu.


- J'entends tes propos, murmura-t-il. Et je les reçois pour ce qu'ils sont. Témoignages de ton respect pour le vieux voyageur que je suis. (il vida son thé, lentement, à petites gorgées) Et sache que je partage ton étonnement. Ce ne sont pas des sentiers empruntés par les tiens d'ordinaire, cette ville est trop bruyante, ses parfums trop agressifs. Ses racines trop barbares lorsque, comme toi, l'on porte dans ses veines le sang des Vents.


Panaelephegyth se tut, le temps de laisser son hôte préparer le mélange dont ils pourraient ensuite savourer les parfums, sublimés dans la fumée. Sans hâte, il fit tourner l'embout du tuyau entre ses doigts, attendant calmement que l'opium et la rose infusent leurs venins délétères dans l'eau bouillonnante. Un instant, tandis que la voix calme et feutrée de son interlocuteur s'élevait à nouveau, le regard vert se déporta vers l'entrée et vers la calligraphie décorant la vitrine.


- Les amateurs, ô mon hôte, sont là où tu les as laissés. Le grand démon s'étira, portant le tuyau du narguilé à ses lèvres et tira une bouffée courte, testant la fumée. Celle qu'il recracha fut claire, encore peu nuancée de parfums. Ta tâche est ambitieuse, il est difficile d'apprendre l'art du murmure à ceux qui se sont habitués à hurler...


Laissant ses propos en suspens, Pan guetta vaguement les rumeurs extérieures à travers l'atmosphère plus douce et plus confinée du café. Ses dents - pâles, nettes et régulières, comme de petites perles - mordillèrent innocemment l'embout avant que ses lèvres ne s'y ferment totalement, laissant le démon prendre une longue aspiration. Cette fois, relâchée, la fumée plus opaque et plus malléable s'enroula aux vestiges de la vision évoquée par le djinn, en longues arabesques, longs anneaux de serpent. Dodelinant légèrement de la tête, l'Ahriman Lâbkhanh laissa aller quelques vers en guise d'ouverture à son propos, doucement chantonnés, presque chuchotés.


- Comment la poussière pourrait-elle s'élever d'elle-même ? / Tu vois pourtant la poussière, et pas le vent. / Comment l'écume pourrait-elle sans la mer se mouvoir ? / Mais tu vois l'écume et pas la mer... Je déplore les mêmes choses que toi, Ashgar Hamadani, et si j'en crois le message que tu as glissé sur ta devanture tu ne dirais pas non à un peu d'aide pour la tâche que tu t'es donnée... Il se peut qu'à ce sujet nos objectifs se rejoignent, et qui sait... Je pourrais peut-être t'aider à poser quelques cailloux, sur les sentiers secrets que tu cherches à arpenter.
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Ashgar Hamadani

Ashgar Hamadani

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MessageSujet: Re: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptyMar 25 Oct - 4:18

En venant vivre a Mexico, il connaissait le risque; celui de croiser des immortels de manière bien plus concrète que sur ses terres.

Si l'Orient restait une terre de prédilection des Malāʾika1 et des Shayatin en vertu de la piété de ses habitants, il n'en demeurait pas moins anecdotique de croiser de façon informelle l'un d'entre eux. La plupart du temps, l'immortel était en mission, restait en retrait, et les rares fois où le djinn en avait vue de près, il avait due courir vite. Très vite. Simple mesure de prudence face a des créatures ne voyant pas forcément d'un bonne oeil la présence du Prophète sur leurs terres.

Ses terres, le djinn les regrettaient, mais il compensait par son éternelle curiosité, même si pour le moment le monde occidental li avait semblait décevant. Peut être que la venue de ce démon aux origines clairement orientale n'était pas un hasard et pourrait faire passer son marasme par quelques discussions érudites et raffinées. Un moment de doute... une fluctuation froide dans l'aura de la créature; le djinn se raidit imperceptiblement, sur ses garde, jusqu'à ce que la sensation déplaisante s'évapore comme la fumée de l'encens. Un sourire poli du djinn a la remarque du shayatin alors que son regard croisa a nouveau le vert profond de ses yeux :

- Parfois le berger doit quitter les entier embaumant le cade et le labdanum pour arpenter les broussailles et les rivages malodorants de bitume de Judée pour retrouver des brebis égarées. Et les ramener au sein du troupeau... c'est aussi son rôle et un bien maigre sacrifice.

Les doigts s'affairaient mais le regard scrutait aussi; non pas le démon, ce qui aurait été malpoli, mais les autres clients présent dans le bar. Particulièrement deux hommes portant le turban, faisant partit de ses suivants et qui s'étaient mis en tête de veiller sur le café du djinn comme sur le Saint Coran. Régulièrement l'hybride discutaient avec eux, de longs échanges abscons pour la plupart de leur auditeurs. Deux perles rares qu'il avait été surpris de trouver en ces terre et leur image firent échos aux propos de la créature :

- Ils apprendront, du moins les gemmes les plus précieuses se laisseront polir, les autres ne présentent aucun intérêt... je pense qu'un ancien esprit comme toi le comprend et sait voir la qualité au delà de la quantité quand on parle d'âmes.


Le regard doré se perdit un instant sur le serpent de fumée, et expirant, il lui offrit une floraison d'arabesque végétale pour s'y cacher, y faire son nid. Autour d'eux, l'air se faisait plus dense a travers le brouillard narcotique, plus feutré comme leurs voix. Cotonneux, suave, propice aux confidences ou aux complots et mollement alangui; le djinn cala un instant l'embout entre ses lèvres pour remettre un place une mèche rebelle; dévoilant la moire a reflet de pétrole qui restait relativement discrète tant qu'il ne bougeait pas. Et un djinn qui ne bouge pas, c'est rare, d'autant lorsqu'il s'agit de l'incarnation de la Flamme.

- Si le vent et les mer souhaite porter l'écume et la poussière avec fougue et savoir faire, alors ces dernières seront ravies de s'associer pour couvrir le monde. Il serait insensé de ma part de refuser de l'aide, d'autant plus si elle viens de quelqu'un de ta qualité et doté de tes connaissances et je ne pense pas trouver plus érudit au sein de la pauvreté de cette ville. Avoir quelqu'un a mes coté sachant manier l'oudh aussi bien que le calame; quelqu'un dont le chant déploie autant d'arabesque que le henné sur la peau...

A travers les nuages odorants, le regard du djinn semblait se faire lourd et pourtant l'or liquide perceptible derrière les paupières mi-close leur donnait la même impression d'acuité que chez les vieux fumeurs d'opium, quelque chose de perçant se rapprochant du rapace. C'était probablement ce qu'était le djinn, assez accoutumé au mélange pour que le poison se sublime, devienne simple gourmandise. Dans une volute, il pesa soigneusement ses mots, mesurant chaque pas allant vers un engagement avec le Shayatin qui lui faisait face. Il pouvait presque sentir la ruse et l'intelligence de la créature, bien différente de celle des humains avec qui il avait l'habitude de traiter. En temps normal, les mortels venaient lui demander des services; sa nature de djinn n'étant pas un mystère sur ses terre mais là... la situation était bien différente et c'est d'une voix mesuré qu'il poursuivit :

- ... cela étant, je met un point d'honneur à rétribuer les services que l'on me rend et je doute fort qu'une vulgaire compensation financière soit a ton goût. J'ignore ce que je peux t'offrir qui pourrait te satisfaire en échange de tes précieux services et je suis ouvert a toute proposition.

Dans les limites du raisonnable mais il savait la créature assez subtile pour le déduire; il n'avait pas l'impression d'avoir a faire a un démon rustre qui d'ailleurs ne se serait sûrement pas aventuré dans son café. Non, l'ahriman en face de lui était de cette espèce tissée d'un raffinement qui ne se faisait plus, ornée des arabesques des manières anciennes, du protocole marchand que l'on retrouvait chez les orientaux.


1 : anges
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MessageSujet: Re: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptyVen 28 Oct - 3:16

~ Rajna - Road to Kandahar ~






Pan eut un léger sourire en écoutant le djinn évoquer berger et brebis. Ses pupilles s'étrécirent, si minces qu'à présent on eût pu dire deux fentes verticales, deux minces rais noirs dans les iris verts. Un véritable regard de serpent, sublimé par la fumée qui les environnait tous deux. Un regard qui ne cillait plus alors qu'il se concentrait sur les propos de l'hybride. Un regard qui, à force, devait se faire pesant, sinon magnétique et fascinant. Oh oui... L'esprit qu'Ashgar avait le bonheur d'accueillir dans son repaire était de cette sorte ancienne et maligne que l'on reconnaît pour avoir été parmi les plus vieilles idoles.

Et l'Ahriman Lâbkhanh, lui aussi, à mesure que le temps passait et que leur lent dialogue semé de références s'étiolait comme de la fumée, se faisait un portrait de plus en plus précis de son interlocuteur. Au début, il aurait sans doute juré avoir affaire à un simple hédoniste. Puis, sous son regard affûté, le djinn s'était fait commerçant. Et désormais, il l'imaginait tout à fait revêtir les atours grandioses d'un prêtre du Mystère. D'un prophète. Menant sa propre parole dans des terres arides, comme Thot ouvrant sa source aux assoiffés assez humbles pour l'accueillir.


- La fontaine pour le voyageur asséché dans les désert... murmura Pan - comme pour lui-même - en balayant la fumée d'un geste nonchalant. A son poignet gauche, six bracelets tintèrent. Je te présente mes excuses, ô mon hôte, pour t'avoir mésestimé... Je pensais avoir affaire à un lettré, et voici qu'en vérité je converse avec un sage...


D'un geste lent, et dans un grand froissement de tissus, le vieux démon se pencha en avant. Que ce fût réel ou un simple mirage induit par la fumée, ses dents, dévoilées par un sourire en lame de couteau, parurent peut-être un peu plus blanches, et un peu plus aiguisées que tantôt.


- Je vois de quoi tu es fait, chuchota-t-il. Des vents d'or et de sucre ont du souffler le jour de ta naissance : ils t'inspirent peut-être, mais ce ne sont pas leurs mains qui polissent les perles que tu as choisies. Tu es un être avisé, et adroit ; je ne doute pas que tu saches séduire - là est le sucre - tout comme ton enseignement doit être rare, précieux - et voilà l'or... Mais l'art sans la ruse n'est rien, et dans le brasier, tu te sculptes et te modèles à l'infini. Sur combien d'époques as-tu posé ta marque, Ashgar Hamadani ? Ta langue est-elle faite de flammes elle aussi ?


Se renversant de nouveau en arrière, Pan ferma les yeux de moitié. D'une nouvelle expiration, il créa d'autres formes et figures abstraites, dignes des arabesques les plus audacieuses. Certaines reprirent le tracé floral évoqué par le djinn, et s'en emparèrent pour le sublimer.


- Entends ceci : j'ai trempé mon calame dans des encriers de faïence, pour immortaliser le nom des soldats implorant Ninurta. J'ai joué de la musique à la cour des princes d'Akkad, et j'ai posé mes pieds nus dans les temples de Ninive. J'ai servi des savants, des artistes, des esprits éclairés, des Princes, quelques Rois, et même une Reine. Parlais-tu de qualité ? Je sais reconnaitre la qualité, ô mon hôte : et elle se trouve devant moi.


Une nouvelle inspiration fit ronfler le ventre de verre de son narguilé. Tout comme Ashgar pesait ses mots quant à un accord entre eux deux, l'Ahriman Lâbkhanh mesura les siens.


- ... Comme tu l'as parfaitement compris, l'argent ne m'est rien... Toutefois, ton domaine a quelque chose de familier, et de rassurant lorsque l'on est comme moi une vieille créature fatiguée. Il est un esquif solide sur des flots sauvages, au sein duquel - si ton talent d'hôte me le permet - j'aimerais avoir la possibilité de me ressourcer quand le besoin s'en fait sentir. Et outre ceci...


S'interrompant quelques instants, Pan fit dériver son regard sur les quelques clients du café. Son attention s'arrêta un peu plus longtemps sur les deux hommes coiffés du turban - à propos desquels il avait bien noté le coup d'oeil du djinn tantôt - puis revint à Ashgar, sur une nouvelle bouffée parfumée.


- ... J'ai dormi longtemps... acheva le grand démon, sur un ton songeur, presque nostalgique. Plus de quatre siècles de sommeil, durant lesquels l'Homme a grandi et a changé. Ses croyances et ses frayeurs ne sont plus les mêmes ; il a peuplé sa nuit de lumières éternelles et domestiqué le Mystère au nom de la logique. Apprends-moi, Ashgar Hamadani. Aider mes yeux à se déciller, voilà mon prix. Un service contre un autre, voilà qui me paraît honnête, qu'en dis-tu ?
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MessageSujet: Re: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptyVen 4 Nov - 1:11

Fascinant, ce Shayatin avait quelque chose de fascinant pour pour le djinn. A n'en pas douter il avait en face de lui l'un de ces corrupteur dont le serpent fut depuis longtemps le symbole. Il fallut un effort mental a Ash pour se détacher du regard, pour laisser glisser sa vision sur les volutes de fumée. Plus prudent ainsi, connaissant le talent de ces esprits en matière de séduction ou d'embrouillage d'esprit. Et en dépit de son allure flegmatique l'hybride restait sur ses gardes, chaque compliment du démon sonnant l'alarme dans son esprit.

Un tentateur, et qui savait manière les mots avec la même précision que leurs volutes qui s'enroulaient les unes aux autres comme autant de présages de leur futur accord. D'un sourire doux, il remercia poliment l'Esprit pour son compliment, le sage que pensait voir Pan étant des plus honoré de rencontrer un esprit aussi ancien. Esprit avisé et curieux, le djinn pesant le pour et le contre avant de lui répondre, libérant un serpent de fumée en réponse aux grandes dents de la créature reptilienne :

- La colère a bercé mon enfance Ahriman, mais cela remonte a loin et effectivement quelques époques portent ma marque et il arrive que les mortels les évoquent encore; même si je penses que mes oeuvres restent bien moins connus et pérennes que les tiennes. Quand a ta dernière question, ce sera a toi d'en juger je pense...


Et le sourire de l'hybride s'étend, les volutes se font plus riches, faisant ronronner le narguilé. Les lieux qu'évoquent le shayatin sont non seulement connus du Mahdi, mais lui même es a arpenté plusieurs siècles plus tard. Et malgré cela, les rares démon qu'il avait pu croiser restaient mineurs, attachés a leur petit cheptels d'humain ou a leur petite communauté de djinn qui se chargeait de moissonner âmes et énergie. Il était for probable que le climat de certaines de ces contrées les contraignaient moins au lien, comme la relative tolérances ou plutôt la crainte des humains a leur égard. Un éclat presque nostalgique passa un instant dans le regard du djinn :

- Nos pieds ont foulés la même poussière mais ton époque fut plus glorieuse que celle que j'ai connu; je me fierai donc a ta longue expérience et a ta sagesse si tu penses que je puis être ton interlocuteur


Et une volute de fumée pris la forme d'une colonne ancienne, support sur laquelle les volutes du démon pourraient s'enrouler alors qu'il exposait les termes de leur accord. Pesant chaque terme de leur contrat, le djinn pris le temps de bien réfléchir et ne voyant pas d'entourloupe :

- Ta proposition est honnête vénérable Ahriman et j'y souscris. Je t'enseignerai ce que sont devenus les mortels, leurs nouveaux rêves, leurs nouvelles peurs et mon toit sera aussi ton toit, un endroit sur où tu pourra trouver le repos que tu mérites.

Le Djinn se leva et lissa ses vêtements, invitant son visiteur a en faire de même. Ils ruaient besoin d'un endroit calme pour entériner leur accord sans témoins indiscret. Ce serait aussi l'occasion pour Pan de découvrir sa nouvelle tanière. Si le démon avait dormis quatre siècles, il aurait beaucoup de chose a lui montrer, ce qui sera des plus intéressant de son point de vue de djinn. Donnant ses directives au serveur, il invita la créature a le suivre, prenant la peine avant de sortir dehors d'enfiler ses hautes soques afin que ses pieds restent au sec :

- Ma maison n'est pas tout prêt d'ici, on va devoir prendre la voiture. Es-tu déjà monté dans l'une d'entre elle ?


L'engin n'existant pas quatre siècles plus tôt, les leçon risquaient de débuter plus tôt que prévu.
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MessageSujet: Re: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptyVen 11 Nov - 15:38

~ Vas - Apsara ~




En un sens, la vigilance d'Ashgar faisait tout autant honneur au démon que sa courtoisie à son égard. Pan n'aurait pas apprécié que le djinn renonce à sa méfiance ; il avait à coeur de transformer toute espèce de palabre en véritable jeu d'échecs, où chaque mot, chaque propos, chaque sous-entendu sont autant de pions que les interlocuteurs manipulent à leur guise - avec plus ou moins de chance, de maîtrise ou de bonheur dans cet exercice. Jusqu'à présent, l'hybride s'en sortait plus qu'honorablement.

Aux volutes de fumée sifflées par Ashgar répondaient les traits enveloppants et vaporeux de l'Ahriman Lâbkhanh. Aux propos suaves et flatteurs du démon faisaient écho ceux, plus pondérés et sagement réfléchis, du maître des lieux. Ainsi que le faisaient les vapeurs parfumées, leurs mots tissaient une toile délicate, vaporeuse, une dentelle verbale par-dessous laquelle le fragile canevas d'un accord mutuel commençait de se dessiner.

Et Panaelephegyth sourit, car la discussion prenait un tour qui lui convenait grandement.


- Qu'il en soit ainsi, Ashgar Hamadani, chuinta-t-il après le verdict de son interlocuteur, ayant doucement hoché la tête à chaque propos.


Suivant le petit hybride des yeux, le grand démon prit toutefois soin de savourer les dernières bouffées de son narguilé avant de se redresser à son tour. Flattant les étoffes claires qui le couvraient à longs gestes de la paume, il arrangea ses cheveux, tira sur ses manches souples et se prit à penser, brièvement, que si son nouveau contractant s'avérait aussi intéressant qu'il le paraissait de prime abord et, plus encore, si leur arrangement se poursuivait dans la durée de manière satisfaisante, il lui faudrait peut-être songer à se débarrasser de l'autre.

Oui... Pan fit légèrement claquer sa langue contre son palais, l'air contrarié. L'auteur revêche et soit-disant visionnaire était un choix de dépit, certes respectueux et érudit mais bien en-deçà de ce qu'il avait espéré. Son Orgueil n'avait d'intérêt que sa vivacité de flamme, confinant à la folie ; mais c'était là une flamme involontaire, non maîtrisée, chaotique comme un brasier sous un vent puissant. Elle n'avait, objectivement, pas assez d'envergure et un intérêt somme toute limité pour un démon comme l'Agaliarept. Il serait simple de le pousser à commettre certaines erreurs, et à le conduire à sa perte.

Seulement alors, Pan pourrait se consacrer tout entier au djinn - et réfléchir, bien entendu, à la manière de le faire chuter qui lui conviendrait le mieux.
Une manière splendide, et pleine d'éclats.


Dehors, la pluie s'était remise à battre le pavé. Ouvrant son habituelle ombrelle, Pan déploya la fine protection de toile colorée au-dessus de sa tête, regrettant déjà d'avoir du quitter le nid soyeux et confortable où Ashgar et lui avaient posé les premiers termes de leur accord. Eh... A n'en pas douter, le repaire du djinn serait à l'image de son lieu de travail ; il pouvait bien souffrir quelques gouttes d'eau en patientant, après tout.


- Une voiture, oui. Léger hochement de tête. Ces attelages curieux qui se déplacent sans porteurs ni chevaux. Je sais comment cela fonctionne mais ne me suis jamais laissé transporter par l'une d'elles.


Et avec l'aval d'Ashgar, il se glissera à l'intérieur pour observer de plus près cette création de la modernité, explorant, sous l'oeil du djinn, le tableau du bord du bout des doigts puis le plafond si bas, si exigu ; enfin, l'intérêt du démon se portera sur l'inclinaison des sièges et se satisfera d'une position horizontale pour le sien.

Quoi de plus naturel, dans une litière, que de voyager allongé ?
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MessageSujet: Re: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptyMer 16 Nov - 17:02

Après avoir invité Pan a entrer dans le véhicule, il se glissa lui même a la place du conducteur, ôtant les socques pour les glisser derrière son siège. Aux paroles de l'entité, il lui montra comment s'attacher, lui expliquant que même si ce n'était pas nécessaire pour sa santé, les lois des humains l'imposaient a tout le monde. Et cela ne l'empêcherait pas de s'allonger, le voyant jouer avec l'inclinaison des sièges. D'un geste détaché, il en profite pour remettre un bouton a la bonne place et programmer le GPS.

- Dans ce cas j''espère que cela te plaira. Il y a plus de confort que dans les anciens attelages comme du chauffage ou le siège qui masse.

Il lui en fit la démonstration en appuyant sur certains boutons du tableau de bord, réglant l'orientation du chauffage pour envelopper le démon dans un cocon d'air digne du désert avant d'activer la fonction massage du lit démoniaque avant de démarrer. La voix neutre, vaguement féminine de l'appareil s'éleva dans l'habitacle, distillant ses instructions. Avec les divers travaux dans la ville suite a l'incident de faille; circuler était devenu compliqué, labyrinthique.

La conduite du djinn était assurée, souple, permettant au démon de se détendre avec le minimum d'inconvénient. Néanmoins, le vieille esprit découvrit sûrement pour la première fois les joies de la circulation a la sortie des bureaux dans une métropole comme Mexico; La partie coriace étant surtout le centre ville, la voie rapide serait plus sereine, les gens allant davantage dans l'autre direction, laissant la circulation relativement fluide. Parfois, le djinn jetait un coup d'œil a son passager, s'assurant qu'il n'y avait pas de mécontentement a bord.

- Si tu as des questions sur ce moyen de transport, n'hésites pas a me les poser. Beaucoup de mortels s'en servent tout les jours, c'est un peu le cheval moderne.

Rapidement, ils quittèrent la ville a proprement parler pour la voie rapide, pouvant enfin faire de la vitesse après s'être traînés comme des escargots. Enfin, de la vitesse... avec la pluie battante, le djinn limitait son impétuosité, les amenant a bon port.

***********

Une petite place fleurie, le quartier semblait calme, les maisons coloniales avaient besoin d'un coup de peinture, leur donnant un aspect quelque peu vieillissant. Rien ne pouvait trahir la tanière d'un vieil hybride, rien ne pouvait alerter le paisible voisinage. Immobilisant le véhicule devant l'une des façades, Ashgar sortit un petit boîtier qui déverrouilla la porte du garage, engouffrant le véhicule dans les ténèbres avant de couper le moteur. Un léger frisson parcouru sa main alors qu'il rangeait les clés, premier immortels qu'il amenait dans l'une de ses tanières et dissimulant ses doutes il détacha la créature avant de sortir pour lui ouvrir la porte.

Si le garage où il était ne présentait aucun intérêt pour le djinn, le bric-a-brac attiserait probablement la curiosité du démon. Les outils aux formes étranges, les boites, les flacons de divers produits... une forte odeur de substance chimique, de fer mais aussi d'émanation de moteur flottait dans l'air, et une petite lampe a la lumière crue étalait les ombres autour d'eux. De son coté le djinn avait rejoins une porte, accompagné du clapotis des lames de bois sur le béton brut. Quelques sons strident alors que l'hybride composait le code de l'alarme puis il invita le vieux démon a le suivre :

- Bien que les vôtres n'aient pas les même besoins que nous autres mortels, je pense qu'il est plus avisé de te faire visiter l'ensemble des lieux, après tout, tout les habitats des humains ressemblent plus ou moins a cela.

Si l'extérieur de la maison ne présentait rien d'attrayant, l'intérieur offrit a Pan toute l'opulence d'un style de colonial fortement imprégné d'influence mauresque. Un petit couloir les mena a une grille d'arabesques de métal débouchant sur le patio a ciel ouvert. La femme de ménage passant chaque jour avait eu le bon goût de ranger les monceaux de coussins et les tapis sous le péristyle pour leur éviter la pluie et jetant un coup d'œil a Pan :

- Quand il fait beau, c'est ici que je dors, tu pourra aussi t'y reposer si tu le souhaites même si tu aura ta chambre.
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MessageSujet: Re: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptyLun 21 Nov - 19:06

~ Lumin - Hadra ~





Les gadgets du véhicule eurent tôt fait d'éveiller tant l'amusement que la curiosité du vieux démon. Oui, il toucha un peu à tout, oui, il haussa un sourcil à l'entente de la voix métallique du GPS, oui, il ferma les yeux et ronronna sous l'air chaud comme sous le massage - certes un peu trop mécanique pour être honnête - du siège dans lequel il se prélassait. Sous les hautes paupières, l'oeil vert filtrait toutefois, guettant les faits et gestes du djinn, son assurance, son détachement. Et quand le véhicule démarra, Pan salua mentalement l'influence de Belial sur le confort de ce mode de transport.

Sans s'offusquer de la lenteur de leur trajet au milieu des bouchons, l'Ahriman Lâbkhanh, tout au contraire, rehaussa son siège (il apprenait vite) pour observer le reste des conducteurs à travers les vitres, intéressé. Il guetta les visages, et les mains crispées sur des volants moites de sueur. Il tendit l'oreille pour entendre les uns et les autres râler, pester, sur celui-ci qui n'avançait pas, sur cet autre qui grillait la priorité, sur ce cycliste perdu aux roues oscillantes, louvoyant entre les monstres de métal. Le spectacle, pour lui créature infernale, avait décidément un quelque chose de tout à fait réjouissant - d'autant plus que c'était la première fois qu'il l'expérimentait de l'intérieur.

S'il avait des questions ? Oh oui, et plus d'une. En vérité, Pan passa une bonne partie du trajet à interroger le djinn - toujours calme et poli, il n'aurait pas été de bon ton de perdre patience auprès d'un potentiel pactisan avant même d'avoir pu nouer le moindre lien. Il lui demanda des précisions sur le fonctionnement interne de sa voiture - sur ce qu'étaient des roues motrices, sur l'usage d'un moteur, sur la constitution d'un châssis, et d'une carrosserie. Son esprit monstrueux, habitué à emmagasiner toute sorte de savoir, triait les réponses du djinn, les éléments qu'il pouvait en conclure pour se faire une idée plus précise de l'objet de son intérêt. Parfois, ses demandes eurent la semblance de questions-pièges mais ni les sourires madrés, ni l'oeil aigu ne se départirent de leur amabilité tout du long du trajet.


L'oeil brilla toutefois, quand le nid d'Ashgar fut enfin en vue. Et luit, prunelle de chat, prunelle de serpent, quand dans les ténèbres la voiture s'arrêta. A l'instant de son doute, le djinn eut fixé sur lui deux iris de jade brillante, attentifs et peut-être un brin prédateurs, comme si un bref instant, dans la pénombre, la véritable nature du démon lui avait été révélée. Mais le clac net de la ceinture de sécurité et celui, plus sourd, de la portière que l'on ouvre, eurent tôt fait de dissiper cet étrange malaise.


Le bric à brac du garage l'intéressa un peu. De loin, comme un collectionneur s'aventurant dans une brocante bas de gamme, Pan observa les différents ustensiles, fit clapoter ses griffes sur les boîtes en fer blanc, renifla l'odeur forte et prégnante de l'essence mais n'y attarda pas d'avantage son intérêt. En revanche, une fois dans le domaine du djinn à proprement parler, son regard s'illumina. Il retrouvait dans le repaire du djinn le même cachet qui l'avait séduit dans le café. Pour sûr... L'Agaliarept avait tout pour se plaire ici - et pour le démontrer, délaçant tranquillement les cordons de sa tunique de soie, il la fit glisser de ses épaules avant d'ouvrir, larges et glorieuses, ses deux ailes.

Parader de la sorte l'avait démangé depuis que son attention s'était portée sur Ashgar. Une part de lui-même, dès le départ, s'interrogeait de savoir si le petit hybride allait le reconnaître pour celui qu'il était. Pas seulement une vieille entité, non... Mais l'Entité, le Melek'Taus, le Sage Malfaisant aux multiples noms. Avec un sourire délicat, Panaelephegyth pivota pour faire face à son hôte et le saluer, d'une révérence légère, repliant avec élégance les ailes contre son dos.


- Je suis honoré d'avoir ta confiance ainsi que le droit de franchir ton seuil. Il ronronna ; ses griffes cliquetèrent. Très belle antre qu'est la tienne.


Un regard légèrement plus appuyé parcourut l'endroit qu'Ashgar avait désigné comme sa couche. S'il y voyait là quelque invitation implicite - volontaire ou non, d'ailleurs - l'Ahriman Lâbhkanh n'en montra rien, arpentant le patio d'une foulée calme, comme un fauve en son domaine. Déjà.


- Je ne commettrai pas l'indélicatesse de te demander si tu t'es déjà Lié autrefois... Un temps. J'aimerais toutefois être certain que tu sais comment procéder : de quelle manière souhaites-tu conclure notre affaire, Ashgar Hamadani ?
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MessageSujet: Re: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptyJeu 24 Nov - 14:57

Avec une grande patience, le djinn avait partagé ses connaissances automobiles avec le démon. Sans être un expert dans la matière, il lui avait fait part de ce qu'il savait a ce sujet, et qui regroupait ce que savait la plupart des mortels sachant conduire et devant entretenir l'engin. Dans un sens, il avait l'impression d'avoir a ses coté un enfant curieux, mais doté d'une intelligence sournoise et aiguisée. Et cette impression prédatrice se confirma quand il furent arrivé dans le garage. Soit le djinn n'avait pas vue le regard qui lui avait été porté, ou peut être avait il voulut le faire, mais rien ne sembla troubler davantage l'hybride quand il descendit du véhicule.

Un regard vers le démon quand ils franchirent le seuil, moment des plus symbolique pour les initiés. Les vieux démons respectaient certaines règles, et même si physiquement, ils étaient capable de rentrer chez a peu près n'importe qui, il y avait d'antiques restes de magie liée au passage, au seuil, qui avaient donné naissance a de nombreuses coutumes, d'autant plus présentes en orient où l'héritage nomade avait élevé l'hospitalité au rang d'art. Et motif d'innombrables vendetta également. Si le sourire d'Ash manifestait son contentement de voir le démon apparemment satisfait, il eu un instant de flottement quand il vit les griffes tirer sur les cordons, les dénouer, les.... non, le démon n'allait quand même pas commencer a se déshabiller ? Et si, enfin, la créature eu la décence de s'arrêter a sa tunique.

Et le spectacle qu'offrait Pan n'avait rien d'habituel. Là où ses semblables étaient pour la plupart doté d'ailes de chiroptères, contrairement aux déchus avec leurs plumes noires, l'entité qui se présentait maintenant dans toute sa splendeur présentait de magnifiques ailes de papillon. Des couleurs chamarrées, uniques, qui ne pouvait appartenir qu'a un seul esprit "l'ange" des yesidis. A ce constat, Le djinn se passa un instant la main sur le front, s'arrachant a la contemplation du démon, a la fascination que Pan pouvait exercer sous cette forme démoniaque et s'inclinant un bref instant :

- Je suis ravis que cela te convienne Malek' Taus.

Son regard contempla un instant le démon découvrant le patio et le rejoignant il lui désigna l'étage, les différentes pièces qui surplombaient la cour, les chambres, la bibliothèque, la salle de bain qui servait de salle de vapeur. Pan aurait l'occasion de les visiter plus tard voir même d'amener ses affaires si il le souhaitait. L'explication des lieux fut interrompue par un retour a leur affaire actuelle. Le regard se plissa un bref instant quand fut évoqué un éventuel pacte passé... le Mahdi ne s'était jamais lié, n'en avait jamais eu besoin. Peut être un jour en parlerait-il a Pan ou pas; et d'un sourire fin, il répondit a sa question :

- Je suppose qu'il serait plus convenable de t'offrir quelques offrandes, puis d'exposer chacun les termes qui nous convienne avant l'échange de sang. Mais allons dans le salon pour cela, le temps est instable...

Scrutant un instant le ciel, car même si la pluie avait cessé durant leur trajet, les lourds nuages n'annonçaient rien de bon. D'un pas tranquille, il guida le démon dans le salon, l'invitant a prendre place dans les coussins qui formaient un nid sur les tapis de soie. Se dirigeant vers la cheminée, il plaça quelques bûches pour une bonne flambée, le meilleur moyen de chasser l'humidité. L'étincelle précédent la flamme et dans les reflets chatoyant du feu, le djinn regarda un bref instant la créature, telle une vieille idole dans les étoffes. L'image le fit sourire et se relevant, il s'excusa auprès de son invité, il devait récupérer des choses dans une autre pièce.

Peut être cinq minutes s'étaient écoulées avant que l'hybride ne soit de retour portant un vaste plateau d'argent qu'il déposa au sol, pas très loin de l'esprit sans pour autant le lui présenter, il avait les fleurs a arranger. Et ce faisant, il posa une question a Pan :

- Je sais que les tiens ont besoin d'énergie pour se ressourcer quand ils sont a la surface, mais chacun d'entre eux a ses préférences dans ce domaine. Quels sont les tiennes ?

Taillant méticuleusement la queue des fleurs, il osa un coup d'oeil vers le démon. Il connaissait suffisamment ces entités pour savoir quels étaient leurs contraintes a la Surface et préférait clarifier ce point immédiatement avec son invité alors qu'il achevait son bouquet, complétant ainsi les offrandes. Du lait, du miel, de l'encens, du vin de palme et quelques fruits.
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MessageSujet: Re: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptyJeu 24 Nov - 18:14

~ Atlantis OST - Pretress ~






Pan replia soigneusement sa tunique sur son bras, la lissant d'une paume distraite tout en profitant de l'air libre pour déplier et replier les ailes lentement, dans un lent bruissement de soie. C'était là l'une des choses qu'il n'appréciait pas en Surface : devoir se dissimuler, masquer les traits les plus explicites - et les plus grandioses - de sa nature au profit d'une apparence plus ordinaire. Enfin... Les termes "ordinaire" et "Panaelephegyth" ne faisaient décidément pas un mariage heureux.

La lumière se fit très vite jour dans l'esprit du djinn et l'Ahriman Lâbkhanh accentua son sourire, en l'entendant user d'un titre dont il s'était autrefois rengorgé comme une bonne dizaine de démons avec lui. A cette époque formidable où les démons et les divinités païennes s'accommodaient fort bien les uns des autres, et où l'Ange-Paon, bien qu'issu d'une culture toute empreinte de monothéisme, suscitait crainte, dévotion et respect.

Le grand Orgueilleux secoua légèrement la tête pour se défaire de cette pensée. Quelque chose qui eût pu être de la mélancolie parut l'envelopper tout entier un bref instant, avant qu'il ne se fende de ce sourire doux, ophidien, qui lui était caractéristique.


- Qu'il en soit ainsi... glissa-t-il tout en suivant Ashgar jusqu'au salon sus-nommé, le pas tout à fait silencieux derrière le clapotis régulier des soques.


Comme de bien entendu, le nid de coussins exerça sur lui le même attrait qu'au café et l'amoncellement de soieries douces reçut bientôt la visite d'un démon content et ronronnant, qui s'y installa une fois que son hôte lui eût indiqué de le faire. Dans les règles de l'art, s'il vous plaît ! Jambes croisées, dans la posture qu'au yoga l'on nomme sukhasana, dos droit, et mains à plat sur les cuisses. Les ailes se déployèrent une fois de plus dans son dos, ouvertes et symétriques, lançant de grandes ombres sous les flammes naissantes avant de se rabattre au repos.

Hochant simplement la tête avec douceur quand le djinn indiqua qu'il devait s'absenter, Pan semblait déjà tout à fait à sa place. Comme une divinité tutélaire du foyer, il aurait tout aussi bien pu être ici depuis toujours. Et sur sa peau, tandis qu'un rire léger et silencieux le secouait, ses multiples tatouages frémirent et se tordirent en noeuds de serpents.


- ... J'ai, dit-il lentement, humant l'odeur des offrandes et fixant des yeux le plateau que sous son attention Ashgar préparait, bien des manières de me nourrir. J'apprécie certes les flatteries, comme tous ceux du péché dont je porte l'étendard, mais ma préférence va d'avantage à la dévotion. Louanges et offrandes sont pour moi des mets de choix. Il eut un bref sourire. Mais je suis aussi une divinité capricieuse, et pour me divertir certains jeux de l'esprit et autres partages de Savoir sont une bonne alternative. Enfin... Et sa main se leva pour un geste abstrait, gracieux, tandis que le sourire s'accentuait : en valeur sûre, incontournable, demeurent les contacts charnels sous toute forme que ce soit.


Sa voix était liquide, énumérant sans traîner mais sans se précipiter non plus, pour que le djinn puisse prendre toute la mesure de ses propos. De bonne grâce, le vieux démon semblait vouloir offrir à son potentiel Lié le plus de transparence possible concernant ses désirs. Sur une autre créature, il aurait utilisé séduction, persuasion et autres artifices mais... le djinn était à son sens par trop rusé et instruit pour valoir ce genre de bassesses. Non. Il le tenterait autrement. Quand un lien de confiance aura été établi. Il avait le temps, de toute façon. Il avait tout son temps.


Les yeux presque clos, Panaelephegyth inspirait l'air. Le fumet des cadeaux montait à lui comme une rumeur d'antique prière, et lui amenait des frissons. Le lait et le miel, surtout, semblaient attirer sa convoitise. Deux ingrédients définitivement indémodables.


- Comme tu peux le constater, reprit alors le démon, rêveur, je ne demande rien qui ne soit à ta portée. Si cela te convient, je t'en prie, prends place ; nomme les termes de ton Pacte. J'y joindrai les miens ensuite, puis nos deux sangs noueront le fil de notre accord. Jusqu'à la fin alors, je te serai loyal.


Et les flammes dansantes firent luire tous ses crocs quand il étira les lèvres sur un dernier sourire.
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Ashgar Hamadani

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MessageSujet: Re: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptyMer 30 Nov - 22:06

Les doigts de l'hybride couraient sur les fleurs, ces dernières c'étaient bien acclimatées sur le toit terrasse et le djinn en profitait pour décorer régulièrement son intérieur avec. Vivre seul n'était pas une raison pour ne pas se faire plaisir après tout. Parfois son regard remontait sur le démon, se perdait un bref instant sur les tatouages, fasciné par leur aspect mouvant, et si certain caractères, alphabets lui était familier; bien d'autre semblaient trop ancien. Alors le regard glissa un bref instant sur les ailes moirées avant de retourner a sa tache, peaufinant son agencement.

Oh bien sur, il resta attentif au moindre propos de la créature, au moindre terme employé. La mention des louange fit pétiller le regard de l'hybride, le type de demande qui semblait lui convenir a la perfection. Tout comme celle du partage du Savoir. Quand a la dernière, son absence de réaction apparente et était contredite par une légère fluctuation de l'aura, comme le grésillement de l'eau sur des braises brûlantes. Le djinn gardait un souvenir encore très vivaces de son long séjour en enfer et il avait une idée on ne peut plus précise de ce que les démons entendaient par "contacts charnels". D'un mouvement de l'esprit, il chassa cette pensée alors qu'il déposait la dernière fleur :

- Certaines de tes demandes font parties de mes spécialités, sera donc un plaisir pour moi.

S'installant confortablement en face du démon, balayant un instant du regard les reflets mordorés du feu sur la peau de la créature, semblant l'animer d'une vie supplémentaire, quelque peu malveillante. L'inverse aurait été suspect d'ailleurs. Le regard d'or voilé par l'ombre se reporta sur les reflets émeraudes de la créature et d'un geste calme, il glissa une main dans un repli de sa tunique. Aucun geste brusque pour éviter tout malentendu.

Ce qu'il sortit avait tout l'apparence d'une dague mais visiblement pas forgée sur terre. De lumineuses teintes aquatiques, une matière minérale, presque translucide, des formes acérées entre l'insecte et la créature marine. Probablement une pièce d'artisanat de Stygia au vue de la la facture, une des babioles qu'Ash avait ramené avec lui lors de son remake d'Orphée se sauvant des enfers. L'arme fut déposée a coté du plateau avant que le djinn ne présente ce dernier en cadeau au démon, suivant le rite ancien :

- Par ces offrandes je t'accueille sous le toit qui est mien pour solliciter a bienveillance, ta sagesse et ton aide prenant la forme d'un pacte.

Le plateau est déposé devant le démon, en guise d'introduction a leur accord. Les volutes d'encens s'enroulaient autour d'eux, semblant prendre vie, serpentant avant de s'élever dans l'air. La myrrhe capiteuse, un peu d'oliban; un mélange relativement classique utilisé en orient pour les cultes depuis des millénaires. Derrière l'hybride, les flammes semblaient allonger leurs ombres, leur donner vie et après un instant de silence, il reprit :

- Je sollicite tes services afin d'illuminer mon établissement de ton savoir culturel. Je solliciterai tes connaissances dans l'art de la calligraphie, de la musique, du chant et de tout art que tu jugera opportun et qui ne sera pas source de problèmes en regard des lois humaines.

Petite précision qui avait son importance si le djinn ne voulait pas voir des sacrifices humains en plein milieu de l'après-midi ou d'orgie dès le matin devant des gentilles familles. C'était comme ça avec les démons, il fallait être précis dans l'emploi des termes du contrat si on ne voulait as avoir de mauvais tours a l'arrivé. Le regard franc d'Ash scruta les réactions de Pan face a son énoncé, attendant de voir les clauses exactes du shayatin. La manière dont il allait déplacer ses pièces pour cette partie.
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Panaelephegyth

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MessageSujet: Re: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptyMer 7 Déc - 19:44

~Blackfilm - Mahabharata ~





A son tour, Pan tendit la main vers les fleurs. Comme le djinn l'avait fait tantôt, il les effleura, les caressa, les flatta comme de belles amantes, d'exigeantes femelles aux corolles orgueilleuses. Il ne les amena pas à son visage pour les respirer - leur parfum embaumait déjà, surtout pour un odorat fin comme le sien. Il ne toucha pas aux autres offrandes, ni au plateau humblement tendu par le sang-mêlé. Mais son regard erra, scruta, considéra ; et Pan hocha légèrement la tête, en idole satisfaite.

Du grésillement de l'aura il ne dit mot. Mais les propos pondérés du djinn lui arrachèrent un sourire, car son espèce d'appréhension prudente ne lui avait pas échappé. Intéressant détail. Pas d'une grande importance pour le moment, mais l'Ahriman Lâbkhanh garda par devers lui quelques interrogations, et quelques suppositions quant à la réaction de son interlocuteur.

Vint la dague, soigneusement présentée. Sous les éclats des braises grimaçantes, son fer semblait onduler comme de l'eau vive. Pan reconnut, bien sûr, le métal ; mais plus encore, il en flaira la provenance et cela donna naissance à un léger pli sur son front. On ne faisait pas ce genre de présents chez le Maître de l'Envie. Une arme volée, alors ? Un trophée de guerre ? Le savoir du djinn en matière de démonologie et d'anciens rites ne se limitait probablement pas qu'à la théorie, définitivement...


Chassant ses réflexions, Panaelephegyth se concentra de nouveau sur le rituel en cours. Révérencieux, pointilleux, Ashgar venait d'énoncer sa part du contrat en tournant les propos de manière suffisamment intelligente pour n'être pas pris de court par un tour quelconque du vieux démon. C'en était au moins un qui savait réfléchir à ses mots avant de se Lier, quand bien d'autres prenaient le serment beaucoup trop à la légère et offraient le flanc à des attaques de biais, des failles dans lesquelles Pan se faisait toujours une joie de s'engouffrer.

Soutenant sans faillir le regard de l'hybride, attendant que sa voix meure sur ses lèvres, le démon sourit. Et si le feu, derrière, ronfla un peu plus fort, en réponse, les marques de la peau pâle roulèrent à nouveau.


Il tendit la main vers la dague, lentement. S'en saisit, tout aussi lentement, et la leva, le fer brandi entre eux deux, pointe vers le ciel d'abord - puis vers le sol ensuite, d'où toute force chtonienne tirait son essence. Ce sol d'où, voilà bien longtemps, il avait surgi comme une gemme dégorgée des profondeurs. Aigue, cruelle et parfaite. Les ténèbres cachées auxquelles toutes les forces occultes se devaient de rendre hommage.


- Par ce Nom qui est le mien, je reçois et j'accepte tes offrandes ; j'accepte et je reçois ton hospitalité. Ton toit sera mon toit, ton seuil sera mon seuil ; et jusqu'à la prochaine route nos pas ne feront qu'un.


L'autre main se tendit, paume vers le plafond, offerte. Lorsque la pointe de la dague s'appliqua en son coeur, les yeux de Pan jetèrent un éclair - et, un bref instant, la fumée capiteuse de l'encens parut changer de direction.


- Je m'engage et je promets de t'apporter mon savoir ainsi que mon soutien dans l'art de la calligraphie, de la musique, du chant comme de tout art auprès duquel tu jugeras bon de te pencher. En paiement de mes services, tu m'instruiras à ton tour dans les domaines qui touchent à l'histoire des hommes, de leur modernité, de leurs nouvelles coutumes, et de toute autre science mortelle qui me semblera opportune. (La pointe incisait la peau, doucement.) Je promets et je m'engage à ne rien faire qui soit su comme pouvant engendrer des problèmes au regard des lois mortelles, entacher ta réputation, ou t'attirer des troubles de toute sorte que ce soit.


Son regard n'avait pas quitté celui du djinn ; et sa main entaillée, fermée en poing, gouttait de rouge, lentement, au-dessus des offrandes. Un ichor d'un pourpre vif que le feu, curieusement, semblait moirer de noir comme une encre inconnue.


- J'ai parlé, acheva-t-il en tendant la dague à Ashgar pour qu'il mette, enfin, le dernier point à leur Pacte.
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Ashgar Hamadani

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MessageSujet: Re: La flamme sous la cendre [PV Pan]   La flamme sous la cendre [PV Pan] EmptySam 10 Déc - 20:39

Voir le démon s'emparer de la dague éveilla en lui de lointains souvenirs, ceux d'un démon de taille modeste, doté des larges ailes écailleuses, un de ceux chargé de surveiller le bordel infernal.Un envieux, qui s'était endetté auprès du maître des lieux et qui ne se gênait pas pour se servir dans la marchandise du démon supérieur. Trop souvent pour son propre bien et ce fut ce qui causa sa perte quand reput de plaisir et somnolant, il ne vit pas sa propre dague s'abattre sur lui et son coeur extrait. finir comme déguisement pour djinn n'était probablement pas la fin que la créature s'était imaginé, si tant est que la notion de mourir avait pu un jour lui traverser l'esprit.

Mais ce n'était pas le moment pour le prophète de resté sur de vieux souvenirs; pas au moment où le démon énonçait les clauses de leur accord... la part du diable. Le regard d'or liquide resta neutre, détaché durant l'énonciation mais un éclat rusé démontrait bien que l'esprit de l'hybride était entièrement tourné vers les paroles de Pan. Autour d'eux, l'air semblait s'épaissir, la fumées devenir plus dense, soulignant leurs auras respectives, les faisant peut être ressortir davantage. A moins que cela était une conséquence du pacte qui était en train de se tisser.

Une analyse minutieuse de chacun des termes usités par le démon, indispensable. Ce dernier laissait une ouverture sur les arts qu'il pourrait assumer; la demande en échange était conforme a celle établie et seul la notion de connaissance des lois lui fit noter dans un coin de sa tête de donner au démon dès l'autre le code de loi afin qu'il ne puisse pas jouer de son ignorance pour faire des diableries. Il devrait aussi lui parler des Executeurs qui d'après ses sources pullulaient a Mexico et pouvaient chercher des ennuis a un démon.

- J'accepte l'ensemble de tes clauses Serpent de la Connaissance, et par ce geste je scelle notre accord.

Il tendit la main, paume vers le bas; la lame tournée vers les forces infernales se releva vers les forces de la surface, le lieu de la réalisation. D'un mouvement précis, le djinn entailla sa paume, laissant le liquide carmin couler sur la main du démon, se mêlant au sang sombre et infernal. Les deux liqueurs semblèrent se mêler dans un crépitement, teintant les offrandes avant que le djinn ne vienne lier ses doigts a ceux de la créature, dans un geste presque caressant.

- Qu'il en soit ainsi.

Il put sentir en cet instant une décharge mystique faire vibrer son aura de concert avec celle du démon, c'était la première fois qu'il ressentait ça. Sept siècles sans liens, on voyait bien que la fin des temps était proche pour que le Madhi en vienne a cette pratique pourtant ancestrale. Sans le savoir, le djinn venait de mettre le doigt dans un engrenage délicat, pas forcément a son avantage car qui lui disait que dans un futur plus ou moins proche, le démon ne souhaiterait pas davantage. La simple idée de devenir un éternel esclave était encore le meilleur frein pour l'hybride. Alors sans brusquerie il laissa glisser sa main.

Son regard se porta un instant sur la blessure qui avait commencé a se refermer, plissant les sourcils en voyant que le sang d'encore semblait vouloir imprimer sa marque définitivement. Voila ce qui arrivait quand on nouait un pacte avec un démon lié au mot, au symbole. Portant sa main a sa bouche, il lécha les sangs qui s'étaient mélangés, plissant un instant les yeux en sentant la saveur piquante, poivrée, enivrante du sang du démon et il bloqua avec peine un grognement quand il découvrit que la liqueur provoquait toujours après tant d'année cet échauffement des sens.
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