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D.E.S.C.R.I.P.T.I.O.N P.H.Y.S.I.Q.U.E

D.E.S.C.R.I.P.T.I.O.N M.E.N.T.A.L.E

H.I.S.T.O.I.R.E

Ces derniers temps…Je me sens étrange… Quelque chose en moi est en train de changer, je le pressens même si je le nie et le réfute. Suis-je peut être souffrant ? J'ai hésité à me rendre à la Maison du repos mais comment expliquer…comment avouer ce que je ressens ? J'ai peur de savoir de quoi il s'agit. C'est pourquoi je me livre ici, pour soulager mon fardeau. Que Dieu pardonne mes péchés… Qu'il pardonne mes fautes et m'offre son salut quand bien même mon corps réagisse d'une façon aussi impure…

Le problème vient de moi j'en suis certain. Perdrais-je la raison ?... Je l'ignore moi-même. Mais depuis peu, alors que comme à l'ordinaire les créatures angéliques m'offrent caresses et tendre baisers… Je me surprends à rêver …Seigneur… comment puis-je ne serais ce qu'écrire ces mots… Je rêve de corps dénudés, enlacés se frôlant sensuellement au gré d'un ballet aussi obscène que fascinant. Pourtant malgré tous mes efforts pour passer outre je ne peux me résoudre à balayer ces pensées souillées ! Peut être suis-je atteins d'une défaillance mentale ? Le seigneur s'est-il fourvoyé en m'offrant son amour et son sein ? Mes frères sont très peu tactiles et je me sens tellement coupable d'user auprès d'eux de toute ma force de persuasion, et autres larmoiements excessifs pour assouvir ce qui devient en moi un véritable besoin … Et ce sentiment ne va pas en déclinant, loin s'en faut ; quand ils me croient appliqués aux arithmétiques et me félicitent pour mon assiduité je couche en réalité sur ce papier le poids de mes effrois. J'ai beau avoir tenté de m'y soustraire à ses pulsions en évitant au mieux le contact physique le résultat en fut alarmant. Je passai une journée horrible où un rien m'excédait et où la moindre contrariété me menait aux larmes, la nuit suivante le sommeil ne vint pas… Je prie pour mon âme…





Je n'ai pas écris depuis voila presque un mois… Les choses n'ont cessé. Je ne peux regarder mes semblables sans souligner la beauté de la moindre de leurs formes. Mon regard suit la courbe parfaite de leurs corps sans que je puisse m'y soustraire. Je dois retenir…retenir mes gémissements frustrés quand ceux-ci cessent de me cajoler. D'ailleurs les câlineries qu'ils m'offrent avec bienveillance ne suffisent plus ! Je deviens une bête… Une bête dont les instincts primaires dominent la raison. La peur s'ancre en moi et la paranoïa d'être mis à jour me rend rétif. Et c'est sans compter cette frustration qui me suit et me pourchasse comme mon ombre jusque dans mes prières ... Seigneur je vous en conjure venez moi en aide…




Cette nuit…Cette nuit mon Père j'ai gravement péché … Mais c'était plus fort que moi. Plus fort que mon amour pour Dieu lui-même, plus fort que ma foi. Je suis devenu ce monstre que je redoutais tant. Je devrais prier pendant des jours et des nuits, jusqu'à-ce-que je trépasse pour que les Cieux ne considèrent ne serait ce qu'un instant mon âme et envisagent de me pardonner. Et pourtant…pourtant je ne peux m'y résoudre… Je mentirais. Je ferais preuve d'une abjecte hypocrisie, indigne de moi. Si dignité j'ai encore. …Je ne me suis jamais senti aussi bien, aussi libre qu'avec cette main, ma main, mes propres membres parcourant lascivement mes formes. Jamais je n'avais ressentit pareille allégresse de satisfaire enfin mes fantasmes.


J'ai fauté… Cette nuit je me suis adonné à cette pratique impure, à ce crime, qu'est la masturbation. Pire encore… Lorsque le plaisir à jaillit pour la première fois de moi, libérant mon âme de toutes tentions et manquant de me faire défaillir de bien-être, c'est aux hommes que mes pensées se vouaient. Je me souviens avoir recommencé plusieurs fois, échafaudant une mise en scène à chaque nouvelle tentative. Tant et si bien que je dû bruler mes draps souillés de plaisir afin d'effacer les traces de mon comportement païen. Témoignage de cette obsession pour la luxure qui me colle désormais à la peau.




Bientôt six mois que je m'initie aux plaisirs solitaires dans la quiétude de ma chambre, tout prétexte est bon, l'envie ne se tarissant jamais. Lors des repas, des prières, la nuit… D'ailleurs je crois bien ne plus dormir. Le monde m'apparait terne et fade, la douceur de l'herbe du jardin d'Eden, la senteur des lys sont des délices auxquels je n'ai plus accès. Une fois le crépuscule venue je ne peux écarter mes songes. Dans mes rêves, mes "semblables" prennent vie et se dévergondent. De telles pensées sont un poison auquel je ne sais résister…

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Quelque chose se préparait… J'avais récemment fait la rencontre d'anges qui m'étaient jusque là totalement inconnus… Bélial, Méphistophélès et un troisième, Lucifer, le favori du Tout-puissant. Ils étaient tout aussi captivants qu'ignominieux. Mais j'éprouvai à leur égard une toute autre forme de convoitise, plus intense, plus…bestiale. Et l'intime conviction qu'ils me poussaient en ce sens ne me quittait jamais. Ils avaient pour but de se soulever contre le Créateur… Je ne savais qu'en penser mais le Paradis entier semblait perdre la tête. Notre père y comprit. Comment put-il souhaiter que nous, ses propres fils nous nous prosternâmes face à sa nouvelle création, l'Homme. Je ne pu m'y résoudre d'autant qu'Ils m'offraient une opportunité unique…Celle de vivre et d'expérimenter ma sexualité comme je l'entendais. Et inconsciemment, je savais, que sans cela je ne pourrais subsister. Car la luxure faisait d'hors et déjà partie intégrante de moi. Elle imprégnait mes chairs et mon être comme un venin lascif, une drogue qui me rendait chaque minute plus dépendant du plaisir… C'est pourquoi je les ai suivi dans leur démence…




Le ciel pleurait, déchiré par les cris de rage d'une descendance s'entretuant à ses pieds. Asmodée…n'avait jamais vu autant de sang, jamais il n'avait entendu autant de bruit. L'enfant courait, hagard, ses membres se saisissant d'horreur a la vue des corps de ses frères s'envoler dans de grand éclat de plumes soyeuses tachées de sang. Mais ce massacre…Il l'avait voulu n'est ce pas ? Il l'avait voulu… Il l'avait anticipé au cours de réunions avec Eux… Eux qui détruisaient tous ce qu'ils touchaient. Mais dans le fond…Il était comme eux n'est-ce-pas ? Il était un monstre, un meurtrier et un lâche… Alors qu'il s'enfuyait, faisait fi des hurlements et du vacarme ambiant ; une main puissante saisit sans pitié son épaule avant d'agripper une pleine poignée de ses cheveux crèmes.


Bats-toi Asmodée ! Si tu fuis c'est que tu es avec ses traîtres !

Le visage poupin se tordit de douleur dans un gémissement étouffé quand son corps minuscule s'écrasa sur le sol pavé. Se battre…? Avec quoi, contre qui ? Pourquoi… Pour son salut, pour ses envies…? Ce jour là c'est en mentant qu'il sortit des griffes de Ralf, un ange de Justice. Le chérubin apprit alors ses premières vertus démoniaques. Un pas de plus dans son apprentissage, un pas de plus vers l'Enfer. Il ne se souvient que très vaguement de comment lui et les autres traitres se sont enfuis du Céleste. Des souvenirs douloureux auxquels il refuse de faire appel.

En revanche, il se rappelle parfaitement de l'immonde douleur qui l'avait frappé lorsqu'il était tombé dans l'étang de feu. Asmodée crut bien mourir, une, deux voire même trois fois. Il pleurait abondamment quand sa colonne vertébrale s'étira d'une bonne vingtaine de centimètre et hurla quand ses ailes commencèrent à se… détacher ? Soufflant comme un bœuf, le déchu porta une main à la base de ses omoplates et faillit vomir quand ses doigts s'enfoncèrent dans une plaie béante. Sa chevelure blonde poussa elle aussi, et trempant dans le sang qui maculait son dos et ses reins s'en imprégna. Le chérubin eut beau, se débattre, tenter de se lever, chacune de ses plumes ayant ne serait ce qu'effleurer la lave se consumait lentement. D'abords la partie duveteuse puis la chair et ensuite vint les os qui eux se disloquèrent. Un regard vers le ciel, de la haine. Haine pour ces anges plus purs, plus vertueux qu'il n'avait su l'être… Douleur… Puis le noir.

A son réveil, pas même Dieu son père n'aurait pu le reconnaître. De blond ses cheveux étaient devenus rouges, une queue et des cornes signifiaient son appartenance aux Enfers… Son visage avait gagné en maturité, il avait grandit. Trop vite, d'un seul coup. Son état mental s'en ressentait. Asmodée était devenu instable, avide de pouvoirs, de reconnaissance. Mais surtout, de chaleurs. Heureusement, il eut l'intelligence de réserver son corps pour un plus gros poisson que les petits démons inférieurs qu'il côtoya les premiers temps de son arrivée. Bien plus gros même : il visa directement Abrahel. Roi et maître des plaisirs. Asmodée ne doutait pas de ses capacités, le déchu comprit en effet très rapidement la portée de sa beauté et ce qu'il pouvait obtenir grâce à elle.

En réalité, rejoindre les favoris d'Abrahel fut assez simple, il n'eut qu'à jouer de ses charmes pour évincer les éventuels concurrents et s'attirer les regards et les faveurs du démon. Le séduire également. Le vieil incube lui apprit tout ce qu'il était possible de savoir en matière de sexe. Il fut également son premier homme, le premier ayant eut accès à sa virginité en tout cas. Le chérubin déchu joua les élèves assidus, l'enfant gourmand qui ne comprend pas juste pour avoir une "explication" supplémentaire que son "maître" s'empressait de lui donner illico. A vrai dire ces deux là passaient l'essentiel de leur temps au lit, quoique le lit ça manquait de piment pour eux….

En quelques années, Asmodée avait tellement bien joué son rôle que, fou de désir, Abrahel lui concéda son titre, son trône et ses pouvoirs par le biais d'un rituel initiatique. Chose aisée étant donné que ce dernier était le premier véritable amant du déchu. D'ailleurs il garde un très bon souvenir de son dernier rapport avec l'incube, le gout de son sang, son propre fluide avidement absorbé par l'archi-démon, la lave autours d'eux… Et surtout, le plaisir, de longues heures durant, rien que le plaisir.

C'est ainsi que le jeune démon rejoignit officiellement l'élite démoniaque, fraichement couronné et déjà adulé par ses suivants, reléguant l'ancien prince au rang de misérable créature exilée au fin fond du Nessus. Parfois, lorsque la mélancolie et le doute s'immiscent dans l'esprit de l'éphèbe, il lui arrive de rendre visite à son ancien amant et de passer une nuit à ses côtés. Novice et peu diplomate il lui demande souvent conseil et Abrahel, encore et toujours profondément entiché de son élève, se plie à toutes ses demandes sans rechigner. Le tout dans une absolue discrétion bien sur étant donné qu'aux yeux de l'Erèbe son prédécesseur à trouvé la mort.

Bien des années après cela il fit la rencontre de Mammon, un démon pur souche avec qui il eut tôt fait d'avoir des rapports très…intimes qui allèrent jusqu'à lier une certaine complicité entre eux et qui permit à l'Avare de rejoindre les têtes couronnées de l'Enfer. Des rapports étranges vu l'aversion de ce dernier pour les dépensiers comme Asmodée. Malgré cela, le jeune prince s'avéra posséder certaines… Prédispositions à se faire pardonner ses folies commerciales. Encore aujourd'hui ils ne perdent pas une occasion de s'amuser ensemble.

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V.O.U.S