Une silhouette fine et élancée, une droiture à toute épreuve, digne, un port de tête élégant presque noble sans l'être. Une impression de froideur, un homme inaccessible au visage fermé, sans expression, un mur froid qu'aucun sourire n'égaie jamais. Telle est la première impression que l'on a en croisant Sohan assit derrière son bureau. Un homme que tous ses collègues vous décriront aussi froid que les cadavres qu'il côtoie, très professionnel également, toujours très propre sur lui.
Sohan n'est pas un homme excessivement grand. 1.78 mètres pour 66 kg, un poids qui varie car notre homme est un grand gourmand, il faut le voir avaler ses délicieuses pâtisseries. Son visage est fin, sans être trop féminin comme on peut le voir chez d'autre, il n'est pas non plus totalement masculin. Un nez fin, des lèvres rosées, presque trop pâles, et des joues parfois trop creuses.
C'est aussi quelqu'un qui attire l'attention sur lui, à son grand désespoir. Certes c'est un enfant adopté, mais être à ce point différent des 80% de la population c'est pour le moins fâcheux. La peau claire sans être trop pâle, loin des peaux brunes du Mexique, le rend sujet au coups de soleil. Autant dire qu'il ne bronze pas, d'ailleurs on ne le verra jamais sur les plages à se faire dorer la pilule. A la rigueur, le teint clair ça passe. Là où les choses commencent à se corser, c'est pour ses cheveux. Sohan les porte longs, en bas du dos, toujours attachés en queue de cheval. Ils sont blancs, mais pas de ce blanc propre aux personnes âgées. Non. Un blanc rappelant la neige, mais qui étonne et interpelle.
Notre homme n'est pas un accroc des sales de musculations, et du sport en général. Être aveugle n'aide pas vraiment. C'est donc ce qu'on appelle couramment une brindille, possédant ce qu'il faut pour ouvrir un bocal de cornichon à 2h du matin parce qu'une petite fringale le réveil.

D'un point de vue vestimentaire, Sohan n'est pas un adepte de la couleur. Il est souvent habillé en bleu foncé, noir, ou blanc, mais les couleurs vives ne sont pas son fort. Et comme il passe le plus clair de son temps entre le bureau et le terrain, il a peu de temps a accorder à sa garde robe.

Il est enfin deux choses à noter. La première, c'est la marque de naissance qu'il a sur la nuque, une étoile. Mais pas une de ces marques dont on devine vaguement le contour. Non, celle-ci est parfaitement dessinée, presqu'un tatouage. Son aura, puisqu'il en a une, est un mélange de blanc et de bleu. Un peu comme un océan sur lequel on aurait posé une infime couche de glace.
La seconde, et non des moindre : Sohan est aveugle. Ses yeux sont bleu très clair, d'un blanc laiteux en leur centre. Il ne supporte pas qu'on lui fasse des remarques à ce propos.

On peut facilement dresser le profil psychologique de Sohan par ses seuls vertus et pêchés :

Gourmandise.

Il apprécie la bonne cuisine, pire encore, il lui dédie un culte quotidien. Le meilleur moyen de gagner son affection est encore de passer par son estomac. Un amour non dissimulé pour le chocolat, son bonheur peut être contenu dans une tasse et résumé en deux mots : chocolat liégeois. Ah que ne ferait-il pour cette tendre douceur ? Ce petit plaisir chaud qui chasse la tristesse de son coeur le temps de la dégustation ? Il en boude le café, préférant de très loin cette merveille de gourmandise. A un repas, on peut être certain que Sohan restera à table de l'entrée au dessert, et il n'hésite pas à se resservir. Bon il ne se nourrit pas que de chocolat liégeois. C'est un grand carnivore, un adorateur de fruit, un fervent disciple du dieu des bonbons, seule divinité à laquelle il veut bien croire, et les légumes c'est frais ou rien ! Concernant l'alcool, un verre de vin ne fait pas de mal de temps à autre, sinon il ne boit pas. Ah oui, il est une chose qu'il déteste, dont la seule vue suffit à lui couper l'appétit : les pommes. Sohan est allergique aux pommes, que ce soit en bonbon, le fruit, en boisson, en tarte, ou autre produit fantaisiste tiré de ce fruit maudit. Jamais oh grand jamais on ne le verra croquer le fruit défendu.
Sohan est aussi ce qu'on appel dans le jargon : un consommateur compulsif. Lorsqu'il veut quelque chose il l'a, et ce dans les plus brefs délais. Mesdames vous venez enfin de trouver quelqu'un avec qui faire votre shopping ! Enfin c'est assez relatif dans la mesure où il ne pourra pas vous conseiller, mais disons que faire les magasins ne le dérange absolument pas. Et puis quand on est aveugle, bizarrement les gens sont immédiatement plus serviables, étrange pas vrai ?
Ce goût de la possession fait de lui un être, non pas égoïste, mais disons qu'il n'aime pas prêter sur le long terme. Il se souvient toujours qui possède quoi lui appartenant, et il aime à le récupérer vite et dans le même état. Ce qui nous amène à une autre dérivée de ce pêché, Sohan est maniaque. Pas seulement pour la poussière et le désordre, mais dans sa vie en général. Tout doit toujours être à l'endroit approprié, dans l'exact état où il l'a laissé à la dernière utilisation. Et ce n'est pas parce qu'il n'y voit rien qu'il ne sait pas quand on lui rend la mauvaise chose, ou son bien abîmé. Sohan sait tout !

Justice.

Ah je vous vois venir, non il ne se prend pas pour un héros bien au contraire. Il déteste l'injustice, ces différences qui n'ont pas lieu d'être et qu'il doit côtoyer au quotidien. Mais il n'y peut rien, et à lui seul il ne peut rien changer. Ce profond dégoût pour l'injustice lui vient de son enfance. Sohan n'a jamais compris pourquoi on le rejetait, simplement parce qu'il était physiquement différent de ses camarades de classe. Aussi il ne refuse jamais d'aider quelqu'un, même gratuitement.
C'est un homme droit et équilibré, qui réfléchis toujours à ses actes, aux conséquences qu'ils peuvent avoir, et par conséquent il ne prend jamais de décision à la légère. C'est donc quelqu'un de posé et de bon conseil, à qui on demande souvent son avis. Peut être est-ce dû à sa cécité, mais les gens ont le sentiment qu'il ne juge pas. Et c'est vrai. Sohan ne portera jamais de jugement sur quelqu'un à moins de le connaître. Même si l'acte commit, et qu'on vient lui confier est mal, il ne blâmera pas la personne, mais saluera son courage à reconnaître son tord. Car admettre sa faute est le premier pas vers le changement.
Par extension, Sohan est un homme à l'esprit pratique, foncièrement scientifique et rationnel. Il n'est pas croyant, ni en Dieu, ni en toutes les légendes et contes de bonnes femmes. L'imaginaire n'a eu qu'une toute petite place dans sa vie, très vite chassé par la réalité de ce monde dont il "voit" les plus noirs aspects au quotidien. Il a pour voisine la cruauté humaine, et les morts que peuvent causer ses semblables par simple impulsivité. Raison pour laquelle lui même est totalement maître de ses émotions. Il se refuse tout simplement à se laisser dominer par la passion, la peur, ou la joie, qui poussent les hommes à faire des bêtises. Il ne montrera donc jamais ce qu'il ressent, sauf à de très rares personnes sachant que le mince sourire sur ses lèvres est le signe de sa joie, ou qu'un froncement de sourcil laisse présager une future colère.
Sohan a pour habitude de répéter cette phrase : "Je ne crois que ce que je vois, et comme je suis aveugle, je ne crois pas en grand chose."

Colère.

Maître de ses émotions ne veut pas dire insensible à tout. Sohan n'est qu'un homme, faible par définition. Et si la plupart du temps il se retient et se modère, il est parfois sujet à de terribles colères. Mais pas ces colères synonymes de cris et de casse, non rien de tout cela. Il est question ici de colère froide, glaciale, à l'image de l'homme qui les incarne. De l'extérieur, on ne verra qu'un froncement de sourcil, un regard chargé de la colère que le corps ne traduit pas, et que la cécité ne dissimule pas. Ce sera aussi un sifflement agacé, un hochement de tête dédaigneux, un sourire malsain et cruel. Mais jamais Sohan ne se mettra à crier ou à menacer ouvertement. Sa colère se manifestera par une rancune que même le pardon à genoux ne pourrait effacer. Et par tous les moyens, même si il doit attendre plusieurs années, la vengeance viendra frapper celui qui aura eu l'audace de le souiller d'insultes.
Car Sohan est un homme fier et têtu, très respectueux de certaines valeurs qu'il estime que chacun doit respecter également. Sa famille par dessus tout. S'en prendre à la femme, et à l'homme, qui l'ont élevé comme leur propre enfant, c'est s'assurer être poursuivit à vie de la rancœur de cet homme. Il ne demandera que rarement de l'aide, car sa fierté mal placée le lui interdit. On l'explique facilement par la solitude qui a longtemps été sa seule amie. Sohan estime qu'il ne doit jamais rien devoir à personne, puisque personne ne l'a aidé toutes ces années à part ses parents.
Heureusement, l'énerver est chose difficile, il faut vraiment pousser le bouchon. Mais lorsque cela arrive ... Au moins il a l'air plus humain, plus vivant. C'est aussi les seuls moments où son côté pratique se fait la malle et où il peut prendre des décisions sans y réfléchir. La colère e rend impulsif et laisse ressortir toutes les autres émotions qu'il refoule la plupart du temps.

Humilité.

Son plus grand désir depuis toujours, c'est se faire oublier. Malheureusement avec son physique, c'est un peu raté. Plus que tout, Sohan aime se faire oublier, se fondre avec la tapisserie. D'ailleurs il est très fort pour faire corps avec le canapé, dans une autre vie il aurait été ninja.
C'est un homme très discret donc, autant dans sa vie professionnelle que privée. Il parle peu de lui, de ce qu'il aime ou ce qui l'effraye. De même qu'il n'est pas vantard pour un sous. Ses bonnes actions il les garde pour lui. Sohan sait être généreux, avec son cercle très fermé de proche. Si il aime à ce qu'on lui rende très vite ce qu'il prête, il sait faire la part des choses et n'hésitera pas à aider un ami dans le besoin. Estéban donc, puisqu'il est son seul ami. Par extension, on peut tout lui dire. Sohan est un homme de confiance, qui jamais n'ira répéter un secret. C'est quelqu'un de calme la plupart du temps, d'effacé dirait-on, et qui fuit la foule, le bruit. Jamais on ne le verra à une soirée, à moins de l'y traîner de force ou de lui faire du chantage. Même le meilleur des menus ne saurait le faire succomber.
Il est timide également, ce qui fait qu'il n'ose pas aborder les gens, et explique peut être qu'il n'ait jamais connu l'amour. Trop mal à l'aise avec les femmes, il est resté le bon copain à qui on demande conseil, sans jamais se demander si il y avait plus que de l'amitié derrière ses rares sourires. Quand aux hommes n'en parlons pas, l'idée ne lui a jamais traversé l'esprit.

Voilà qui est Sohan. A bien y regarder, il n'est rien de plus ni moins qu'un homme ordinaire, comme on en rencontre tant.

« Pater noster qui es in caelis
Sanctificetur nome tuum »

Elle grattait la terre meuble de ses mains ensanglantées, l’ivoire de ses mains taché par la boue et le rouge du sang. Rouge sa jolie robe blanche ceinturée d’or. Rouge sa chevelure autrefois d’un blond clair, presque blanc. Quelle couleur détestable que le rouge.

« Fiat voluntas tua
Sciut in caelo et in terra »

Qu’avait-elle fait au Seigneur pour qu’IL l’abandonne ? N’avait-elle pas été fidèle, obéissante, toujours prête à LE servir ? Chaque jour elle avait accompli sa mission, in passablement, même lorsque cela lui semblait impossible, même lorsque les obstacles lui paraissaient insurmontables. Toujours, sans jamais courber la tête, elle avait continué. Alors pourquoi ?
Les larmes brûlaient ses joues creuses, et pâles, tellement pâles, trahissant sa santé déclinante à mesure que le temps s’écoulait. Près d’elle, une petite chose s’agitait, sans oser pleurer de peur de faire se poser sur elle le regard terrifié et horrifié de cette femme qui n’avait rien demandé que de servir celui qu’elle aimait.
Inlassablement elle répétait cette prière, les yeux embués, sans rien voir de ce qu’elle faisait, mais sachant très bien pourquoi elle le faisait. Maintenant que la mémoire lui revenait elle n’en était que plus dégoûtée encore. Chassée à jamais du Paradis, il ne lui restait qu’une seule solution : mettre fin à sa vie. Mais avant cela, elle se devait d’accomplir un dernier geste. Ne serait-ce que pour éviter au Très-Haut de voir cette ignominie vivre.

Quand elle jugea le trou suffisamment profond, la femme se redressa, ne posant même pas les yeux sur ses mains blessées. Il se mit à pleuvoir, une fine bruine qui collait ses vêtements et ses cheveux à sa peau opaline. L’enfant se mit à pleurer doucement, une plainte étouffée pour rappeler à sa mère qu’il était là, qu’il avait besoin d’elle, qu’il avait peur de cette nuit noire, et qu’il n’aimait pas l’eau qui tombait sur son visage. Elle le prit dans ses bras, le serrant fébrilement.

« Et dimitte nobis debita nostras
Sicut et nos dimittimus debitoribus nostris »

Des éclats de voix se firent entendre derrière elle. Quelqu’un approchait. Vite, s’en débarrasser, faire disparaitre la preuve de son pêché, de cette souillure qu’elle avait porté. La jeune femme posa le doigt sur la bouche de son enfant dans l’espoir qu’il se taise. Mais le geste n’eut pas l’effet escompté. Comprenant peut être que sa vie était en danger, le bébé hurla plus fort, attirant les voix qui commençaient à s’éloigner.

« Et ne nos inducas in tentation
Sed libera nos a malo »

Elle déposa précipitamment l’enfant au fond du trou et se mit à le recouvrir de terre, espérant ainsi couvrir le son de sa voix.

- ¿ Quién está allí ?

Elle sursauta et tourna vivement la tête derrière elle. Au détour du chemin de terre, elle vit se rapprocher de la lumière, et les ombres de ceux qui tenaient les lampes. Vite, plus vite. Elle se signa et murmura, les yeux fermés :

« Amen. »

La femme se leva, jetant la terre pour reboucher ce trou d’où s’élevait encore les gémissements plaintifs de son enfant. Il fallait qu’elle le fasse taire ! Malheureusement, ou pas, elle n’en eut pas l’occasion. Les hommes la découvrirent, une femme les accompagnant se mit à hurler en comprenant ce qu’elle faisait, et en voyant ses vêtements tâchés de sang :

- ¡ Asesino ! ¡ Asesino !

Le coup de feu partit, déchirant le silence de la nuit, suivit d‘autres. Elle sentit la douleur la foudroyer, ses yeux s’écarquillant sous la surprise. Était-ce vraiment une surprise au fond ? Elle savait qu’elle allait mourir. Son corps s’affaissa, la vie la quittait, mais elle pu voir avant que le néant ne l’engloutisse cette pauvre folle qui l’avait appelé «assassin ».Elle le vit creuser et arracher de son tombeau le petit être encore en vie qui toussait et pleurait. Même maintenant, elle n’avait pu accomplir sa mission et éviter le tourment aux siens. Normalement, ses pouvoirs auraient dû lui permettre de s’en tirer. C’était sans compter sur ceux qui l’avaient découverte. A peine l’enfant éloigné de la scène du crime, on scella son sort, lui arrachant la vie à jamais.
Elle s’appelait Carmen, et elle était au service de Dieu. Elle avait été un de ses Anges, envoyée pour guider les hommes sur le droit chemin. Et pour avoir été trop douce, on l’avait trompé et abusé, la forçant à mettre au monde le plus ignoble des pêché. Un enfant né de l’union d’un enfant du Seigneur, et d’une créature maléfique. Si elle avait eut encore quelques minutes, Carmen aurait détruis cet enfant de ses mains. Il n’aurais jamais dû voir le jour, il aurait dû mourir en même temps qu’elle.

Thomas, camarade de classe.
« Sohan ? Non je ne lui parle pas, et à vrai dire, personne ne lui parle. Il fait peur, il est bizarre. Il suffit de le regarder, lui et ses cheveux blancs. Ma mère dit qu’il doit avoir du sang de démon dans les veines pour être aussi étrange. On ne le voit jamais à l’église non plus, comme si il fuyait les lieux saints. Et puis mon père m’a interdit de le fréquenter. »

José, professeur de primaire.
« Un enfant très calme, on ne l’entend jamais. J’avoue avoir été inquiet au début, on est pas vraiment équipé pour les aveugles ici. Mais Sohan s’est très vite adapté. C’est un garçon qui parle très peu, mais alors, très intelligent. Il n’a pas d’amis et je le déplore. Les enfants le fuient, les parents aussi. »

Amandine, camarade de classe.
« Il me fait peur, d’ailleurs il fait peur à tout le monde. On sait tous que c’est un enfant adopté, et que sa mère a tenté de le tuer. On raconte plein de choses sur elle. Mais si vous voulez mon avis, elle aurait dû le tuer, il serait sans doute moins malheureux. Pourquoi je ne lui parle pas ? Il est trop bizarre, ma mère dit que si je m’approche de lui il va manger mon âme ! »

Maria, mère de Sohan.
« Ba tout ça c’est des racontars, des superstitions de bonne femme qui n’ont rien à faire de leur journée à part cacher sur le dos des autres ! Mon fils c’est un ange, un don du ciel. Il n’y a pas plus serviable que lui ! Toute la famille vous le dira ! Certes il est discret, mais ça veut simplement dire qu’il choisi soigneusement ses fréquentations ! »

Docteur Sandros.
« J’ai vraiment cru qu’il allait mourir quand on me l’a ramené ce soir là. Il a gardé des séquelles de cette tentative d’infanticide bien sûr. Je pense qu’il avait déjà de sérieux problèmes aux yeux à la naissance, probablement que l’accouchement a été difficile, je ne saurais en être certain. Mais être resté sous terre comme ça … Privé d’oxygène, ça laisse des traces. Sincèrement, je pense qu’il y aurait été possible de lui rendre la vue si sa mère n’avait pas tenté de le faire disparaitre. Enfin, remercions le ciel de l’avoir laissé en vie, c’est déjà bien. Excusez moi, mes patients me réclament. »

Estéban, son meilleur ami.
« On s’est connu au lycée, Sohan était à côté de moi en maths, et dans toutes les matières par la suite. Je peux dire sans me venter que je suis celui qui le connait le mieux. Des filles ? Ah non jamais, d’ailleurs ce sujet là ne l’intéresse pas vraiment. C’est pas faute de pas avoir essayé me regardez pas comme ça ! Après le lycée, on est allé tous les deux à la fac de droit. Sohan était un acharné du travail, encore aujourd’hui d’ailleurs. Et regardez où il en est, on travail ensemble ! Faudrait que je le demande en mariage tient ! »

Père Alban, curé de l’église du quartier.
« Sohan ? Il n’a jamais mis les pieds à l’église ! La seule fois où je l’ai vu, il était tout bébé, ses parents venaient le faire baptiser. Mais à part ça, on ne s’est jamais parlé. Il m’a confié une fois ne pas être croyant. Ce jour là, il m’a dis mot pour mot : mon père, je suis comme saint Thomas, je ne crois que ce que je vois. Et comme je suis aveugle, je ne crois pas en grand chose ! Après ça il a éclaté de rire et il est parti. »

Maria, mère de Sohan.
« Je pense que je peux dire que mon fils a réussi sa vie malgré un début difficile. Aujourd’hui il a de l’argent, un bel appartement, un bon travail, la seule chose qui lui manque c’est une femme. Mais il a dis qu’un chat lui suffirait amplement. »