Liaisons Dangereuses
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 Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan]

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Abedon Cavalera

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MessageSujet: Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan]   Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan] EmptyVen 20 Mai - 19:43

So Real_Jeff Buckley
____________________


Embusqués depuis deux heures, les deux exécuteurs patientaient difficilement. Abedon était particulièrement nerveux, car il n’avait pas l’habitude de travailler sans Jack, or celui-ci avait été mis hors de course lors de leur précédente tentative pour coincer le détraqué qui massacrait les mules du cartel. Maintenant, le tireur de précision était certain d’avoir affaire à un tandem humain-démon liés par un pacte, et un pacte particulièrement solide et sordide. Le démon les avait pris la veille, Jack et lui, à revers, et le snipper manqua le cœur de sa cible de peu alors que Jack ne sauva sa peau que de justesse. Le démon et son humain blessés, Abedon n’était pas sûr de les revoir le lendemain, mais il avait appelé Loann, son meilleur exécuteur, pour faire équipe avec lui. Le tandem travaillait toujours entre six et dix heures le matin, ils auraient le temps de rentrer pour qu’Abedon puisse déjeuner avec Sohan E. Andrès, le profiler de la police fédérale le plus côté de Mexico. En attendant, il devait gérer tout seul ses données externes tandis que Loann, l’œil aux aguets, se tenait prêt à bondir au moindre signal. Leur mule appât –qui ignorait jouer ce rôle- attendait nerveusement l’hypothétique arrivée d’Abedon qui ne la lâchait pas de son viseur, étendu sur un toit dans un quartier limitrophe du sud, non loin des favelas. Mais à onze heures ils plièrent bagage en ayant fait chou blanc : la police n’avait pas non plus trouvé de nouveau corps. Aujourd’hui serait une journée calme.

Loann et lui redescendirent de leur perchoir et, en bas de la cage d’escaliers, trouvèrent un cadeau : un estomac fendu en son centre et dans lequel était glissé une lettre. Les deux hommes, qui pourtant n’étaient pas vraiment tendres, grimacèrent et échangèrent un regard plein d’appréhension et de colère, ayant inutilement mais automatiquement dégainé à la vue du paquet. Le snipper prit son appareil qui ne le quittait pas et prit la scène en photo autant que possible, puis, se munissant de gants, d’un sac plastique à congélation qu’il avait emmené avec lui, au cas où, Abedon récupéra l’organe et en retira la lette. Loann l’attrapa avec une pince et ils sortirent la lire. L’écriture était informatisée, du Times New Roman 10 ajusté.

Rdv dans uen semaine, même heure. A compter de ce jour ce sera un par jour, à moins que vous n’arriviez à m’attraper.

« Pas très loquace, remarqua Loann, une moue dubitative sur son visage aux traits aussi durs et beaux que le marbre d’une statue.
- Pas vraiment, et ça sent pas bon pour nous. Ce profiler a intérêt à être bon. Rentrons, je vous dépose ?
- Vous ne vouliez pas que je vous prépare le repas ?
- Ah, si, mais si cela vous a coupé l’appétit…
- Je n’ai pas besoin de ça pour ne plus avoir faim.
- Loann, nourrissez-vous ou je ne vous garde pas. J’ai pas besoin d’un anorexique ou d’un anémié sur le terrain, c’est clair ?
- Tout à fait clair, Mr Cavalera, » répliqua l’autre après un léger silence, son regard turquoise toisant avec insolence celui, émeraude, du snipper.

Les deux hommes étaient de la même trempe : durs comme de l’acier, dépourvus de tout optimise ou de tout espoir en l’Humanité et en la non-humanité. Loann particulièrement était fragile émotionnellement et refusait de travailler avec qui que ce soit, mais il était le seul compatible avec Abedon pour ce genre de missions. Le seul qu’Abedon accepter d’avoir pour le couvrir, car Loann n’était intéressé que par la traque et non par le pouvoir. Un homme intègre comme ils en manquaient dans le cartel. D’ailleurs, Loann MacEroy avait été très clair, il bossait pour Abedon comme exécuteur, mais il n’appartenait pas au groupe Cavalera. Difficile à gérer comme exigence, mais ils étaient parvenus à un accord. Les deux hommes montèrent sur la moto du snipper, rangeant leur colis dans une boite du sac, et filèrent droit au Nid de l’Aigle. La demeure était tout au fond de Palanco, quasiment à flanc de montagne. Eloignée de tout, il y régnait une atmosphère ambiguë de forteresse et de calme. Immense villa aux murs rouges ardent et aux mosaïques de couleurs chaudes, la bâtisse d’aspect extérieur était un véritable palais. On y logeait sans problème toute la famille proche de Guillermo, mais seuls Abedon et Jack y vivaient réellement, laissant l’aile ouest quasiment déserte. Les cours et patios ombragés étaient tous parfaitement entretenus, et celui qu’affectionnait le plus Abedon se situait non loin du salon et d’un petit jeu d’eau en marbre gris, avec une grande tonnelle recouverte de roses et de jasmin, qui embaumaient l’atmosphère de leurs fragrances délicates.

Les deux hommes se séparèrent en rentrant, Loann usant de la salle de bains de la chambre d’amis avant de passer à la cuisine avec la consigne de faire un repas avec du chocolat, au moins un gâteau au chocolat en dessert et un chocolat liégeois, puisque leur hôte, d’après Abedon qui l’avait suivit un certain temps, avait un penchant pour la chose. Le blond, lui, prit le temps de passer par la chambre de Jack où son ami et mentor était encore allongé, la longue balafre le long de son flanc gauche lui interdisant tout effort. Le quinquagénaire, de mauvaise humeur, le renvoya immédiatement au travail.

Le profiler arriva à midi et demie, l’heure convenue par l’invitation d’Abedon. Une invitation qui, signée de la main d’un Cavalera, avait des allures de convocation impérative malgré le ton plaisant et poli de la formulation, qu’il avait pris soin de faire faire en braille et en alphabet normal. Tout de suite, Abedon sut que les cheveux blancs n’étaient pas une lubie de jeunesse ou une maladie. Ce type n’était pas humain, l’exécuteur le sentait dans chaque fibre de son corps, chaque pore de sa peau. Tant pis. Il n’avait pas le choix, il n’avait plus le choix. Pour la première fois depuis qu’il travaillait comme assassin, une proie lui échappait incessamment et le narguait en tuant les hommes sous –plus ou moins- sa responsabilité. C’était un affront à son orgueil, à ses capacités, à son nom. Un affront qui devait et serait lavé. Même si pour cela, Abedon devait collaborer avec un autre exécuteur taciturne, froid et stressant ainsi qu’un hybride. L’invité fut conduit dans sur la terrasse sous la tonnelle et invité à se mettre à l’aise tandis que le maître des lieux congédiait ses gardes du corps. De sa démarche sûre et souple il s’approcha du jeune aveugle, et le salua courtoisement et se présenta, avant de s’assoir sur une chaise en face de lui, et de déposer, par politesse, ses armes sur un coin de la table.

« Bien, malgré le temps charmant et le repas que Loann nous concocte, je vous propose de passer directement à l’affaire qui va nous occuper. Je ne vous ai pas fait venir par curiosité de mieux vous connaître, monsieur l’hybride, mais parce que j’ai un tandem de tueurs, un humain et son démon lié. Comme vous n’êtes vous-même pas humain, cela abrégera les explications je suppose. »

Abedon n’avait pas pensé à l’hypothèse que le jeune homme ne s’était jamais posé la question de son humanité. Un homme qui ne s’intéresserait pas à ses origines alors qu’il était aussi différent de la norme ne rentrait pas dans sa logique. Lui avait harcelé son père dès sa prime jeunesse pour savoir d’où il venait, d’où, d’ailleurs, ses nombreuses rebellions contre l’autorité paternelle. Il avait fallut toute la patience de Jack et sa coopération dans la vaine recherche de sa mère. Celle-ci n’avait été qu’entraperçue par Guillermo et lui-même le jour de son abandon, essayant de noyer son fils. Tout ce qu’il savait d’elle était qu’elle était occidentale, brune et très belle. Cela n’aidait pas pour les recherches. Mais visiblement, le jeune profiler n’avait pas eu ce genre de curiosité, car il parut particulièrement choqué de ses propos. Le tueur à gages se traita de tous els noms de ne pas avoir pris plus de précautions et de renseignements sur la personne de Sohan E. Andrès avant de le convoquer. Maintenant, il allait sans doute devoir lui expliquer par A plus B qu’il n’était pas humain et que oui, les créatures surnaturelles existaient. Or le bonhomme avait l’air d’être du genre qui ne croyait que ce qu’il voyait, et étant en présence d’un aveugle, l’entretien allait être long, très long. Le visage d’Abedon était déjà décomposé et las alors que Loann, impeccable dans un jean noir et chemise blanche, leur servait l’entrée : du foie gras poêlé avec un chutney de fruits rouges sur du pain aux noisettes finement grillé. Un plat à la finesse d’un grand restaurant, Loann n’avait pas menti en disant qu’il avait été chef cuisinier en France et en Italie dans des hôtels de luxe comme couverture avant de s’installer à Londres à son compte, quelques années auparavant. L’attention de l’hybride fut alors momentanément déviée des propos étranges et incongrus de son hôte vers les délicates odeurs des mets proposés.

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Sohan E. Andrés

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MessageSujet: Re: Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan]   Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan] EmptySam 21 Mai - 11:58

Cette nuit avait été particulièrement difficile pour notre aveugle, outre le fait qu’il avait peu dormi. La raison n’en était pas un cauchemar persistant, ni une occupation tellement excitante qu’elle en accaparait toute son attention, non rien de tout ça. Une affaire, encore, lui pompait littéralement toute son énergie au point que dormir devenait un luxe qui ne lui était plus permit. Après avoir buché sur le cas « Jack the Ripper version Mexico » jusque trois heure du matin, il décida de s’accorder une pause et d’aller dormir.
Sohan s’étira longuement, faisant craquer ses articulations endolories. Cela faisait bien cinq heures qu’il était assit en tailleur sur sa banquette, à enfiler chocolat liégeois sur chocolat liégeois, sans résultat. Cette affaire lui échappait totalement. C’était tellement incompréhensible, tellement dépourvu de sens. Comme le célèbre Jack l’Eventreur qui sévissait quelques siècles plus tôt. Exactement comme lui, à se jouer de la police, mais surtout à le mettre en échec. Lui. Sohan aimait son métier, il aimait aider à faire de ce monde un endroit meilleur, à sa façon, sauf que là il était tenu en échec par un petit plaisantin.
Sur la table devant lui s’étendaient feuilles, clichés qu’il ne pouvait voir mais dont on lui avait fais un rapport détaillé, note diverses, quelques maigres indices laissés sur place mais sans intérêt réel. Le jeune homme passa ses doigts sur une des photos, sachant très bien ce qu’elle représentait.

-Fils de salaud.

Maugréa-t-il entre ses dents, froissant le cliché entre ses doigts serrés. Epuisé, et surtout énervé, il se leva, jetant sans ménagement le papier inutilisable sur le sol. Ses pas le conduisirent vers le meuble de rangement longeant le mur du fond, celui jouxtant l’escalier menant à l’étage. Dans son grand aquarium, un poisson nageait gracieusement. Un sublime poisson exotique aux longues nageoires en voile, aux couleurs chatoyantes que Sohan ne pouvait qu’imaginer. Son doigt plongé dans l’eau tiède, il joua un instant avec le poisson. Véronique de son prénom. Son animal de compagnie. Les poissons, dit-on, ont le dont d’apaiser ceux qui les regardent nager. Il en allait de même pour Sohan qui lâcha un long soupir de lassitude.

-Bonne nuit Véronique.

Sur ces quelques mots, le jeune profiler monta se coucher. La nuit porte conseil selon le dicton, cela ne serait pas de trop pour lui qui n’en pouvait plus de cette affaire. Ah si on attrapait ce pourri, il lui ferait passer l’envie de jouer avec ses nerfs tient !
Sans besoin d’allumer la lumière, Sohan se dirigea vers le lit, dans cette chambre qu’il connaissait par cœur. Contrairement au salon décoré dans les tons vert clair et blanc, la chambre était brune, crème, des tons chauds mais surtout pas de rouge. Il se dévêtit, s’allongea dans les draps fraichement lavés, et passa un bon moment à contempler le plafond. Repassons l’affaire en détail une dernière fois. Officiellement vingt six victimes, peut être plus. Cela n’aurait pas étonné Sohan que des corps ne soient pas encore retrouvés. Pas de distinction de race, de sexe, de classe sociale, d’âge, rien, des victimes choisies au hasard semblait-il. La méthode d’exécution ne ressemblait pas à un crime passionnel, le tueur ne s’impliquait pas personnellement dans l’affaire même si cela ressemblait à une vengeance. Mais avoir autant de gens à tuer … Peut être un mafieux. Même avec ces maigres éléments il restait des points sombres. Comme cette lubie d’arracher l’estomac. Ou encore celle de vider les victimes de leur sang façon vampire. Un adepte de Dracula ? En revanche le fait de défigurer … On ne défigure pas sans raison, généralement cela signifiait qu’il existait un lien entre le tueur et sa victime. Il ne veut pas qu’elle soit identifiée facilement … Sohan soupira encore et se tourna sur le côté. Assez pensé pour aujourd’hui, il devait dormir un peu.

Perdu dans les méandres de ses songes sans queue ni tête, ce fut un bruit qui le tira du sommeil. Depuis sa chambre il l’entendit. Une petite particularité qu’il ne s’était jamais expliqué était le développement incroyable de ses sens. Ce qui se révélait être fort pratique, surtout quand on venait à votre porte tôt le matin. Enfin tôt … Il était sept heure.
Sohan sauta hors de son lit et se précipita à la porte. Sans doute que le visiteur indésirable ne s’attendait pas à être repéré. La porte d’entrée s’ouvrit alors qu’un papier allait être glissé sous ladite porte. Sohan haussa un sourcil. Il ne pouvait voir, mais fixait quand même cet importun.

-C’est à quel sujet monsieur ?

L’homme, car c’en était un, ne répondit pas et repartit comme il était venu. La politesse est une vertu qui se perd. Quoiqu’il en soit, il ramassa le message qu’on avait pris soin de faire transcrire en braille. L’attention était « touchante », et également la preuve que ce message n’annonçait rien de bon. Sohan le parcouru de ses doigts rapidement. Surtout le nom de l’expéditeur à vrai dire. Cavalera. Oh que ce nom ne lui disait rien qui vaille. Où l’avait-il entendu ? C’était la question qu’il tentait de résoudre tout en marchant péniblement vers la cuisine. Avec trois heures de sommeil dans les pattes, on comprenait aisément que son parcourt soit tout sauf droit.
Après avoir fait couler un café, Sohan eut enfin la révélation. Cavalera. Le Nid de l’Aigle. Mafia. Il se laissa tomber sur une des chaises de la cuisine, éloigna sa tasse par précaution avant de s’effondrer, tête dans les bras.

-Et merde.

Il ne manquait plus que ça. Un flic bossant pour la mafia … Enfin flic, Sohan était surtout indépendant. On le prenait pour un policier car bien souvent les fédéraux faisaient appel à lui. Sa réputation il ne l’avait pas volé. Bien, autant se préparer, le rendez vous était pour midi trente. Après une douche rapide, il noua ses cheveux blancs, passa un jean foncé passablement délavé et une chemise blanche. Vu l’endroit où il se rendait, inutile de passer le costume, la cravate, et tout le superflus habituel. Et puis, il ferait chaud aujourd’hui.

***

Se rendre au Nid de l’Aigle serait simple, en revenir par contre … D’ailleurs Sohan appréhendait un peu cette rencontre. Que lui voulait-on ? Décidément les questions sans réponse s’accumulaient ces temps ci. Seul dans l’immense entrée, il attendait patiemment, se retenant de rappeler que faire attendre un invité était chose impolie.
L’intérieur de la villa, il le devinait magnifique, sans avoir besoin de ses yeux pour cela. Tout comme il n’avait aucun mal à deviner les regards insistants des domestiques sur sa personne. La faute à ses cheveux blancs. D’ordinaire il n’en avait pas honte, mais dans un endroit pareil il préférait se méfier. Lui qui aimait se faire oublier … Une voix lui ordonna de le suivre, qu’on le menait à la terrasse, où il mangerait en compagnie de monsieur Cavalera. Abedon de son prénom.
Le profiler n’avait que peu entendu parler de lui, en même temps il ne s’intéressait pas du tout aux activités de la famille Cavalera. Moins il avait d’ennuis, mieux il se portait, là était le secret de sa philosophie. Tranquillement installé à table, Sohan entendit l’arrivée de celui qui allait l’employer bien avant que celui-ci n’arrive. Il fixait déjà la direction d’où provenait le bruit lorsqu’il sentit la présence de l’homme. Immédiatement, quelque chose le mit mal à l’aise chez cet inconnu. C’était la première fois qu’il ressentait cela, mais il ne s’en formalisa pas, mettant cette impression sur le compte du manque de sommeil.

Sohan s’apprêtait à le saluer, mais l’autre fut plus rapide. Et beaucoup plus déstabilisant. La surprise se lisait aussi bien sur le visage de l’aveugle que dans ses yeux clairs. Comment un homme aussi sérieux que celui lui faisant face pouvait insérer dans la même phrase les mots « démons », « pacte » et surtout désigner le profiler comme un « non humain » ? Sohan se pinça l’arrête du nez, la surprise ayant laissée place à l’effarement.

-Visiblement je ne suis pas le seul à manquer de sommeil, marmonna-t-il entre ses dents.

Il aurait tout aussi bien pu se vexer qu’on le traite d’hybride. Depuis quand la cécité était-elle une tare à ce point ? Il n’y pouvait rien d’être né ainsi ! Dépité, et passablement agacé pour le coup, le profiler porta toute son attention aux plats qu’on venait de servir. A l’odeur il devina une bonne partie des ingrédients et en saliva d’avance.
Bon, il n’était pas là pour manger, on l’avait engagé après tout. Faisant abstraction des quelques mots stupides, signe évident de la fatigue dont souffrait aussi son interlocuteur, Sohan reporta son attention sur lui. Il n’allait pas commencer à manger sans lui, c’était impoli.

-Vous m’avez fais demander pour cette affaire de meurtre je suppose. Je crains de ne pas vous être d’une très grande utilité. Cela fait des nuits quand je travaille dessus, et rien. Le mode opératoire est très proche du célèbre Jack l’Eventreur, la façon de tuer, d’emporter une partie du corps. Mais notre homme, ou femme, attaque au hasard. Il doit cependant avoir un certain lien avec les victimes puisqu’il les défigure. Or on ne fait pas ça à un vulgaire inconnu croisé dans la rue. Je suppose qu’il s’agit, pour la plupart des meurtres, d’un acte de vengeance, notre homme a donc de nombreux ennemis. Ne serait-il pas de votre milieu à tout hasard ?

Après un dernier détour par les plats posés sur la table, Sohan braqua ses yeux bleus dans ceux de son interlocuteur. Un frisson remonta le long de son échine. Cet homme là ne lui disait rien de bon.

-Mais peut être avez-vous d’autres informations ?

Et par pitié qu’il ne lui sorte pas d’explications surnaturelles ! Un démon, non mais et puis quoi encore ? Si Sohan expliquait chacune des affaires qu’on lui soumettait par l’intervention d’un démon, son travail serait vraiment simple. Ou alors le mot « démon » n’était utilisé que pour désigner la barbarie des actes commis.
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Abedon Cavalera

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MessageSujet: Re: Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan]   Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan] EmptySam 21 Mai - 18:33

Abedon dû faire patienter son invité car il venait de recevoir un coup de fil de son père adoptif qui venait prendre des nouvelles quotidiennes du cartel. Et de l'affaire. Cela avait toujours été: Guillermo laissait la bride sur le coup à Abedon en matière de chasse au démon, à l'ange etc, pour choisir comment régler les affaires qu'il lui confiait, mais chaque jour à midi ou midi et demie au plus tard son fils adoptif devait lui faire un compte-rendu détaillé de toutes ses activités. Pas question qu'Abedon oublie qui était le patron. Comme si le jeune homme avait eu des velléités pour prendre le pouvoir et évincer son 'bienfaiteur'! Abedon détestait les intrigues, et obéïr aux ordres lui donnait son content de travail, il n'avait pas du tout envie d'entrer dans la lutte intestine pour obtenir à terme, hypothétiquement, les rennes du groupe. Pas même celles du groupe de lutte anti-ange et anti-apocalypse. Certainement pas celui-ci. Car lui, il pencherait plutôt pour favoriser les plans divins et faire advenir l'apocalypse, avec l'espoir que toute humanité et toute non-humanité soit détruite, dieu et Diable y compris, tant qu'on y était. Le tueur à gages n'avait aucune espérance en l'humanité ou ce qui y ressemblait, méprisant ses semblables autant que lui-même. Là n'était pourtant pas la question en cet instant même.

Il donna brièvement à l'un de ses majordomes de mener Sohan sous la terrasse au jasmin, et de lui offrir un rafraichissement, pourquoi pas cet excellent vin des côtes de Cassis, en Provence, un blanc sec, fruité et fin en bouche, et particulièrement sur et rare à trouver hors de la région où il était produit. Mais un Cavalera pouvait tout s'offrir, et il tenait à bien traiter le profiler. Abedon était timide et réservé avec les gens, froid même au premier abord et rares étaient ceux qui cherchaient à voir plus loin que l'image de l'homme d'affaire délégué à Mexico par Guillermo Cavalera. Son sourire avenant charmait les mondains quand son regard de faucon mettait chacun à nu avec une précision chirurgicale. Puis il passa voir Loann en cuisine qui lui assura que l'entrée arriverait d'un moment à l'autre et qu'il était temps pour lui d'arrêter de tourner autour du pot afin de retourner travailler. Et oui, il y aurait bien du chocolat dans les plats. Maintenant, dit le cuisinier avec énervement et stress rien qu'à l'idée d'avoir le blond dans la cuisine, qu'il file s'il tenait à ses fesses. Après un gros soupir pour se donner du courage, le jeune assassin arriva donc dans le dos du profiler et se présenta, signifiant bien également que tout Cavalera qu'il soit, il n'était pas spécialement un baron de la pègre. Pas de hiérarchie ou de pression entre eux: ils devaient collaborer et non se tirer dans les pattes, voilà ce que sous les mots polis et calculés voulait signifier Abedon, et il ne doutait pas d'être compris.

Malheureusement, le tireur d'élite eut la mauvaise idée de commencer par al non-humanité de Sohan, prenant cela pour un fait acquis, quand ce n'était pas le cas. Visiblement, cela ne posait aucun problème à l'humain l'idée d'avoir une apparence aussi particulière. Un humain, non albinos, aux cheveux blanc, était pour lui tout à fait normal puisqu'il ne s'était même pas posé la question et que visiblement, les paroles du blond le choquèrent. Il répondit par un hypothétique manque de sommeil du côté d'Abedon, qui, si cela n'était pas faux, n'imputait pas non plus que celui-ci était en plein délire. Abedon n'avait jamais beaucoup dormi, et toujours eu des troubles du sommeil. La fatigue, il savait gérer, mieux, il avait quasiment toujours vécu avec. comme le stress, comme la pression, comme la peur... Ces choses là étaient si banales pour le snipper qu'elles n'influaient plus sur son comportement ou ses capacités de réflexion. Un soupir fatigué, effectivement, passa ses lèvres alors qu'il mordait sans grande conviction dans les mets pourtant délicieux, d'une exquise finesse, qui étaient servis.

"Oui, je manque de sommeil, et non, je n'affabule pas pour autant. Vous ne vous êtes jamais demandé d'où vous veniez? Pourquoi votre mère a cherché à vous tuer à votre naissance, en vous enterrant vivant? Et pourquoi vous enterrer vivant, quand elle aurait pu être sure de son coup et abréger vos souffrances... une mère fait rarement souffrir son enfant sons raison. Ah, oui. Je me suis renseigné sur vous avant de vous inviter à déjeuner."

Le ton quoique poli dénotait déjà de l'exaspération qui ne faisait que commencer chez l'exécuteur. Il ne trouvait rien de plus pénible que de devoir prouver à quelqu'un l'existence des non-humains. Et c'était encore pire quand il devait faire cela à un hybride. Sohan, encore, aurait-eu un physique relativement banal et passe-partout, il aurait parfaitement compris son étonnement, mais ce n'était pas le cas, loin de là. Scientifique trop scientiste à son goût, Abedon savait que face à lui se tenait un cas difficile et qu'il devrait peut-être en arriver à de douloureuses extrémités pour convaincre l'hybride de sa nature profonde. Or, il n'avait pas trop envie de devoir 'tuer' le jeune homme pour que celui-ci ne s'aperçoive que non content d'être quasiment immortel, il se régénérait à une vitesse au moins dix fois supérieure à celle d'un humain. En plus, faire du mal aux gens était rarement un bon procédé pour obtenir leur entière coopération.

"Vous êtes de toute évidence un homme de raison," poursuivit-il. "Comment avez-vous pu ne jamais vous interroger sur la possibilité de l'existence d'autres engeances que les humains? Tenez, faisons un pari. Sur votre corps il y a un tatouage, probablement argenté, ou bleu ciel, un peu comme vos yeux ou vos cheveux. Vous l'avez toujours eu, vous ne savez pas d'où il vient. Et vos parents non plus. Je me trompe? Quelque chose comme cela n'est quand même pas passé à travers votre vigilance, même si vous ne pouvez vous observer sous toutes les coutures dans un miroir."

En cet instant, il semblait que c'était le profiler qui se faisait profiler par un tueur à gage, inversion de la situation qui aurait pu être comique n'eut été l'urgence de la situation. Ils avaient une semaine pour arrêter le tueur. Les tueurs. Ce qui impliquait faire leurs profils complets, les dénicher, les embusquer, et les éliminer. Pas d'arrestation chez les Cavalera pour ceux qui s'opposent à eux: on tue et on torture, ou plutôt, on torture et charitablement on donne la mort après avoir obtenu les informations nécessaires. La police? Infiltrée jusqu'à la moelle par la mafia, que ce soit le clan Cavalera que ce soit la faction d'Antonio ou de Guillermo. Les vrais flics, encore intègres, n'avaient aucun pouvoir sur le cartel et seule la DEA faisait des pieds et des mains pour arriver à coincer les deux Parrains et leurs divers barons. Si seulement ces ignorants savaient ce que cachait ces deux cartels de drogue... Encore que du côté d'Antonio ce soit plus Jaaziel qui, en bon dragon, agissait pour lutter avec tous contre Dieu. Du côté de Guillermo, les choses étaient plus complexes, d'après ce qu'Abedon en savait. Finalement, le chasseur de non-humains se dit que, en tout dernier recours, il irait engager Bambi et son démon, dont il était sans doute à ce jour le seul à connaître l'existence. A force de surveiller tout ce beau monde, on en apprend les secrets.

"Quant à l'affaire, tant que vous me prendrez pour un fou qui affabule, il ne sert à rien que je vous en parle. J'ai des réponses à nombre de vos questions, et j'ai besoin de votre expérience, même si, parait-il, les meilleurs profilers sont ceux qui trempent aux-mêmes dans le crime. Alors, que dois-je faire pour que vous me croyiez? Vous blesser mortellement pour que vous vous aperceviez que vous ne mourrez pas comme un humain, que vous cicatrisez bien plus vite?" A son ton il perdait patience, clairement.

Loann arriva sur ces entrefaites pour apporter le plat suivant, le poisson, à savoir en fait du homard bleu cuisiné en curry léger avec une julienne de légumes exotiques qui donnaient un goût salé sucré au met. Un regard entre les deux hommes et ils se comprirent, les négociations allaient être longues et Loann avait intérêt à mettre leur invité de la meilleure des humeurs possibles pour faciliter la tâche de son patron.
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Sohan E. Andrés

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MessageSujet: Re: Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan]   Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan] EmptyDim 22 Mai - 12:06

Quelle délicate attention que d’avoir mis du chocolat dans chaque mets. Lui qui adorait cette petite douceur, ce pêché. Si Dieu existait réellement alors le chocolat était la preuve des bienfaits qu’il déversait sur l’humanité.
Pendant que Abedon s’occupait de ses affaires, Sohan dégustait un vin délicieux qu’on lui avait servi. Il en profitait car l’occasion était rare pour lui de goûter à de telles merveilles. Cependant il ne força pas sur la boisson car il ne tenait pas l’alcool. Un verre de vin de temps à autre ne faisait pas de mal. « Buvez, ce ci est mon sang » avait dis un célèbre personnage. Eh bien il en avait un sacré paquet ! Dire que des gens avaient cru ça, que de sornettes.

Le jeune Cavalera revint, se présenta en bonnes et dues formes également. Le ton était un peu froid, bien que la voix restait très agréable à l’oreille. Sans doute était-il bel homme, mais ça Sohan ne pouvait le deviner. Lui ne jugeait que la beauté intérieure comme on dit. Une expression stupide selon lui, utilisée depuis peu pour faire bien et à la mode. Lui la voyait réellement cette « beauté » dont parlait les magasines. Enfin pour l’heure, le bel intérieur de son hôte lui importait peu. Ce serait plutôt sa santé mentale qui le préoccupait.
D’ailleurs Abedon recommençait à déblatérer sur l’existence du surnaturel. Sohan se contenta de lever les yeux au ciel, profondément blasé. Les contes de fées il avait passé l’âge d’y croire. Y avait-il seulement jamais cru ? Pas vraiment non, la magie, les fantômes, le Diable, Dieu, tout ça pour lui n’étaient que foutaises auxquelles croyaient ceux qui n’avaient rien d’autre à faire. Non pas qu’il soit étroit d’esprit, Sohan comprenait parfaitement la ferveur qui animait certaines personnes. lui-même ne la partageait pas, tout simplement.

Là où le profiler commença à tiquer sérieusement, ce fut lorsque Abedon parla de son enfance, et de sa mère. Alors il s’était renseigné sur Sohan hein ? Etrangement cela ne l’étonnait pas, et il n’en attendait pas moins de la part d’un mafieux. Car quoi qu’il en dise, le nom de Cavalera restait encré à la mafia du coin, et à pas mal d’histoires sombres.
Le profiler siffla doucement, fusillant du regard l’assiette bien présentée placée à sa place. Être aveugle n’empêchait pas les expressions de passer dans les iris claires du profiler. Profiler qui se faisait analyser, et cela ne lui plaisait pas. Il ne fallait pas inverser les rôles, chacun à sa place. De plus on ne l’avait tout de même pas invité pour lui parler de sa mère. Cette femme … Il ne la considérait pas comme sa mère, elle n’avait jamais été là pour lui. Les raisons de son abandon, et surtout la folie qui avait poussé cette furie à vouloir le tuer, il s’en foutait royalement. Tout ce qui comptait pour Sohan était d’être en vie, et d’avoir une famille.
Ses yeux s’assombrirent encore lorsque Abedon évoqua un signe, un tatouage. Il chercha longuement dans ses souvenirs, mais rien de pareil ne lui vint. Il ignorait l’étoile sur sa nuque, ses parents ne lui en avait jamais parlé. Et il n’avait pas l’intention de laisser quiconque le mettre à nu et le fouiller pour y découvrir une éventuelle tache de naissance. Il chassa ce qui lui trottait dans la tête d’un geste de la main avant de répondre calmement :

-Je conçois tout à fait que certaines choses ne puissent s’expliquer. Et peut être que pour certains l’explication tient de l’irrationnel. Mais cela ne veut pas dire que des démons sont derrière tout ça. Libre à vous de croire en ce que vous voulez, mais ne m’y mêlez pas. Quand à ma différence, il prit une mèche de cheveux entre ses doigts, je ne la vois pas alors elle ne me dérange pas.

Comme si il allait croire en l’espace de cinq minutes à cette histoire à dormir debout. Cependant si il ne faisait pas au moins semblant d’y croire, Abedon ne lui donnerait pas d’informations supplémentaires sur cette affaire. Et ça, Sohan ne pouvait l’accepter. Ce criminel le tenait en échec depuis bien trop longtemps pour qu’il accepte de le laisser filer alors qu’une chance de le coincer se profilait à l’horizon.
Un homme arriva, portant un certain nombre de plat tous aussi alléchant les uns que les autres. Sohan en eut l’eau à la bouche. Tandis qu’il devinait ce que contenait les assiette, il prit sa fourchette et n’en goûta qu’une bouchée. Après tout il aurait été malpoli de commencer à manger sans son hôte. Il ne savait pas qui avait préparé le repas, mais il était délicieux, digne d’un cinq étoiles ! En grand gourmand qu’il était, Sohan appréciait plus que tout la bonne cuisine.

-C’est excellent, votre cuisinier est un chef. Et si vous veniez manger vous aussi, monsieur Cavalera ? Ah moins que vous ne préfériez commencer directement par ce qui nous intéresse. Oh et à propos, j’ai les mains propres.

Oser sous entendre que Sohan puisse avoir un quelconque rapport avec une organisation illégale, cela revenait presque à l’insulter. Si il y avait une chose qu’on pouvait reconnaitre au profiler, c’était bien son sens de la justice. Bien entendu, à lui seul il ne pouvait changer le monde, alors il s’y attelait à son niveau. Son métier, Sohan l’avait choisi en raison de cette envie de faire le bien autour de lui. Plutôt que de poursuivre des criminels en se basant sur les rares indices qu’ils laissaient derrière eux, il préférait les étudier et deviner leurs actions pour tenter de les enrayer le plus rapidement possible.
Une fois son hôte enfin à table avec lui, le profiler se permit d’entamer le repas. De le savourer plus exactement, car il était vraiment excellent. Silencieux, Sohan n’en demeurait pas moins inactif. A vrai dire il réfléchissait activement aux propos d’Abedon. Ce nom aussi lui disait quelque chose, mais où l’avait-il lu ?

-Abedon … Abaddon, l’Ange Destructeur dans le livre de l’Apocalypse si je ne m’abuse. Pour le peu que j’en connais, cette partie de la Bible m’a le plus intéressé. Est-ce là votre véritable prénom ou un nom de code ? Si c’est le vrai, alors vos parents devaient être croyant pour vous appeler ainsi, et avoir de bien sombres projets pour leur fils. Bref, revenons en à notre affaire.

Têtu ? Oh c’était peu dire, lorsqu’il avait une idée en tête, Sohan ne le lâchait pas. Et pour l’heure il refusait d’entendre parler de ces sottises. Jamais il n’aurait cru entendre ces mots dans la bouche d’un chef de mafia. Comme quoi, la foie se retrouvait dans chaque couche sociale, y comprit dans les endroits les plus surprenant.
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MessageSujet: Re: Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan]   Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan] EmptyDim 22 Mai - 21:33

Dire que les choses seraient laborieuses fut rapidement un euphémisme. Abedon avait rarement vu quelqu'un d'aussi borné que son interlocuteur. Les arguments de bon sens n'avaient sur lui aucun effet, et le tueur à gages était bien placé pour savoir que quand quelqu'un a décidé d'une chose, il peut être très difficile de le faire changer d'avis. Difficile, douloureux et dangereux. On ne savait jamais comment un être pouvait réagir face à quelque chose qu'il n'avait jamais envisagé.

Abedon se souvenait comme si c'était hier du contre-coup apporté par son premier meurtre. L'excitation malsaine avant que le coup ne soit tiré, certain, embusqué comme il l'était, que sa cible n'avait aucune idée de sa présence. Tuer sans que sa victime puisse savoir que dans quelques instants, elle quitterait ce monde pour un autre, sans doute bien pire, était une sensation qu'il n'avait jamais pu s'empêcher de trouver jouissive, elle lui conférait un pouvoir absolu, divin, sur un être pendant ces instants qui précédaient le moment fatal où son doigt presserait la gâchette. Mais le contre-coup, voir l'homme s'écrouler, souffler tout à coup car on ne se souvient pas avoir retenu son souffle, apportait un sentiment horrible. Comme si son âme venait de se faire arracher par un horrible vautour, le coeur se serrait, immanquablement, et Abedon se trouvait horrible, monstrueux. D'âme et de coeur, le blond en avait fait le deuil. D'où sa froideur, calculatrice, implacable, particulièrement visible quand il travaillait. A dire vrai, il n'y avait personne pour le voir quand il ne travaillait pas, excepté Jack, et encore: l'ancien snipper des Marines ayant les mêmes congés que lui, il prenait souvent le temps d'aller se reposer à Acapulco, où il avait une petite maison non loin du ranch de Guillermo.

Abedon se leva un instant prendre le verres et servir le vin, puis il attaqua lui aussi le plat de poisson. Au moins, la cuisine était du goût du sieur profiler buté, et l'exécuteur devait bien avouer que son comparse se surpassait. Il avait rarement mangé des plats aussi fins. il penserait, à l'occasion, à l'embaucher comme cuisiner à plein temps, et pourquoi pas comme professeur. C'est qu'il avait bien besoin de cours de cuisine, comme Sid Jr le lui avait fait remarqué lors de leur première entrevue, deux jours plus tôt. Abedon observait attentivement son vis-à-vis tandis qu'il dégustait les mets. Ses yeux s'étaient rétrécis pour se faire plus fendus, plus perçants. Ce regard que peu pouvaient soutenir mais qui ne dérangerait certainement pas Sohan, qui ne pouvait le voir. Pouvait-il le sentir? A dire vrai, le chasseur de démons ne savait plus trop comment s'attaquer au problème. Quand bien même le profiler s'efforçait se se montrer courtois puis de passer à autre chose, il ne pouvait tromper un homme aussi attentif et habitué à observer les autres en retrait comme Abedon. Il ne le croyait pas le moins du monde, au mieux le prenait-il pour un fou, passablement dangereux par le rang qu'il tenait dans la société mexicaine: tueur d'une des branches de la mafia, directement lié à l'un des deux grands parrains Cavalera.

"Vous savez, je ne me serait pas embêté à vous révéler l'existence des anges et des démons, ou de votre non-humanité, si je ne jugeais pas cela primordial dans cette affaire. Vous ne me croyez pas, et je n'ai nul démon sous la main pour vous prouver mes dires. Quand bien même en aurais-je un, vous crieriez à une déguisement réussi pour les cornes et la queue. Peut-être que si un colérique vous brulait la main de son feu devant l'insulte que vous lui feriez, vous me croiriez? J'en sais rien."

Abedon finit son assiette en silence. Il cherchait, retournait toutes les possibilités encore et encore. Mais rien de non-violent et d'efficace ne lui venait en cet instant. Comment faire? Il se retrouvait dans une impasse. Et il n'avait pas envie de faire appel à Bambi et à son démon (un colérique, justement, s'il connaissait bien le chanteur). Pourtant, avait-il d'autre choix que de congédier l'homme à la fin du repas ? Ce fut Loann qui arriva qui remarqua ce que son patron, par sa position, ne pouvait voir: le signe distinctif de Sohan. Il lui signifia cela de quelques mots en français dits à mi-voix. Le mafieux lui sourit et hocha la tête. Quelques instants plus tard, alors que les plats étaient débarrassés, Abedon se leva. Il contourna la table, et posa une main ferme sur l'épaule de l'aveugle.Puis il tira le col de sa chemise, et du doigt, il traça le tatouage du jeune homme.

"Votre tatouage est une étoile. Si vous ne me croyez pas, vous n'aurez qu'à aller demander au premier passant que vous croiserez. Et comme votre tatouage n'est ni un nom, ni un animal, je sais aussi que vous n'avez pas une goutte de sang humain dans les veines. Votre mère devait être un ange, et elle fut sans doute violée par un démon, ce qui vous engendra quelques mois plus tard. Voilà pourquoi elle a voulu vous tuer."

Il se rassit tandis que Loann servait la viande, tout aussi magnifiquement préparée et présentée que le reste. Il n'avait plus très faim mais fit honneur à la cuisine du chef, et puis, il détestait jeter la nourriture; suffisamment de gens crevaient de faim dans le monde et au Mexique, pas la peine que lui, gosse de riche, ne fasse plus d'injustices par son attitude que sa naissance déjà en avait fait.

" Bien, en attendant que vous vous soyez décidé à me croire, tout ce que je peux vous dire est que toutes les victimes sont des mules du cartel de Guillermo. La cause de la mort est l'hémorragie, et comme on ne retrouve aps de sang, et que les corps n'ont pas été déplacés, je peux vous affirmer qu'ils se sont faits vampiriser. Autant de sang dans le ventre d'un humain, de manière si récurrente, tuerait cet homme, à moins qu'il n'y ait habitué son organisme depuis son enfance. C'est une partie de plaisir pour un démon absorbant la chaleur humaine en buvant du sang humain. Mais bien sûr, j'affabule, pas vrai?"

Le ton d'Abedon, sarcastique, trahissait son énervement. Il tremblait de devoir rester calme quand son sang pulsait dans ses veines, lui hurlait de se remettre à la tâche au lieu de perdre son temps avec cet homme.

"Je ne peux rien vous dire de plus, puisque ça ne sert à rien de gaspiller ma salive en balivernes que vous écarterez sans même les considérer comme possibles... Ah sinon! Mon père adoptif, Guillermo Cavalera, n'est pas un exemple de piété, et s'il m'a appelé ainsi, je pense que c'est avec beaucoup d'ironie. On n'est pas trop une famille pleine d'amour, chez nous, vous voyez?"

Et ça, c'était le moins que l'on puisse dire. Bien que Guillermo ait toujours tenu sa famille très proche de lui, ce n'était pas l'amour qui unissait ses enfants, loin de là. A la moindre occasion, ceux-ci se tiraient dans les pattes, mais nul ne parlait jamais, l'ombre du parrain comme une menace sur eux. Abedon n'était certainement pas, de son humble avis, son préféré, d'ailleurs. Insupportable gamin après lequel il avait fallu courir trop de fois, jusqu'à ce que Jack le prenne sous son aile, le blond n'avait prouvé à Guillermo qu'il avait eu raison de l'adopter que de nombreuses années après cet acte charitable. D'ailleurs, ce qu'Abedon ne comprenait pas, c'était la raison pour laquelle Jack ne l'avait pas, dès le début, pris sous sa protection, plutôt que de le laisser entrer dans la famille de loups du mafieux. Un mystère de plus à lever, mais pas maintenant, il avait plus urgent sur le feu.
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MessageSujet: Re: Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan]   Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan] EmptyDim 29 Mai - 21:37

Le premier avril n’était pourtant pas aujourd’hui que déjà on le harcelait de blagues douteuses. Sohan soupira. Encore. Mais pourquoi fallait-il que ces histoires lui tombent dessus ? Il n’avait rien fait de mal enfin ! Les mots de son interlocuteur glissaient sur lui comme de l’eau, sans l’atteindre. Non il n’y croyait pas une seconde, et rien ne le ferait changer d’avis. Pensant la conversation loufoque enfin close, il se concentra sur les plats, tous plus délicieux les uns que les autres, qui se succédaient sous son nez. A chaque bouchées c’était une véritable explosion de saveurs dans as bouche, qui aurait pu lui arracher quelques soupirs de plaisir sir la retenue ne dominait pas cet homme.
Malheureusement, et avant même qu’il n’attaque le dessert, Abedon recommença à affubler. Pire, il se leva et vint derrière lui pour passer ses doigts sur sa nuque. A ce geste Sohan frissonna violemment et se retourna pour y échapper, attrapant le bras du mafieux, le serrant fort. Trop fort. Il lui laissa les marques de ses doigts sur sa peau. Ce qui était fort pour Sohan se révélait l’être bien plus pour un humain normal. Jamais l’aveugle n’avait vraiment fait attention à ces détails, comme par exemple cette force surhumaine qu’il possédait. Immédiatement il s’excusa poliment. Abedon ne pouvait s’en prendre qu’à lui, l’aveugle n’appréciait pas le contact physique, car il se sentait plus vulnérable encore du fait de sa cécité. Le corps est une machine complexe, qui s’emballe à la moindre sollicitation. Bien que Sohan ne soit pas attiré par les hommes, il n’en supportait pas le contact pour autant. Ni celui des femmes en fait.
On lui apprit qu’il avait un tatouage sur la nuque, et comme pour vérifier ces dires, l’aveugle posa sa main sur sa peau, y cherchant le contour de ce dessin. Mais rien, il ne le sentait pas. Disait-il vrai ? Pourquoi mentir ? Sohan ne parla plus, sa main toujours sur sa nuque, à fixer le vide qu’il ne voyait pas. Sohan. En arabe, ce prénom signifiait « étoile », une coïncidence ? Sûrement. Pourtant sa mère n’était pas arabe, enfin pas qu’il sache. Cette femme dont il n’avait jamais voulu entendre parler, voilà qu’elle soulevait des milliers de questions.
Abedon prétendait qu’elle était un ange. Un ange, ts, alors pourquoi avoir voulu le tuer ? Les envoyés de Dieu ne devaient-ils pas protéger les vies au lieu de les détruire ? Sa vie comptait moins que celle d’un autre parce qu’il était soit disant né d’un viol d’un démon sur un ange ? Idioties, foutaises ! Certes l’aveugle possédait quelques petites particularités, cela ne signifiait pas qu’il n’était pas humain. Sûr de lui, il secoua la tête, faisait doucement voler ses cheveux nacrés. Il redressa la tête, fixant sans le voir son interlocuteur.

-Je ne vous crois pas, ce ne sont que des coïncidences, rien de plus. Qui êtes vous pour me convoquer et m’annoncer que je ne suis pas un humain ? Un homme saint d’esprit vous croirait-il ? Non monsieur, et je ne vous crois pas non plus. Et même si c’était le cas, vous pensez que je peux vous être utile ? Je ne sais rien de ces « démons », alors enquêter sur l’un d’entre eux … n’êtes-vous pas un peu optimiste et naïf ?

Les deux allaient plutôt bien ensemble, seuls les naïfs croyaient aux belles choses de la vie. Lui sans la voir, il savait à quel point elle était noire. La conversation ne mènerait à rien, les deux camperaient sur leurs positions. Agacé, l’aveugle se mit à jouer avec sa fourchette, réfléchissant à toute allure. De toute façon, même si c’était vrai, que pourrait-il faire ? Rien que le fait d’envisager la possibilité que ces choses existent le faisait se moquer de sa propre crédulité. Que croyait-il cet Abedon ? Qu’en débarquant avec ses gros sabots et ses arguments frappant il ferait plier des années de croyance ? Alors dans ce cas, le naïf n’était pas Sohan mais bien son hôte.
Les démons, les anges, Dieu, tout ça n’existait pas. Si, dans l’imagination trop fertile de certains, mais certainement pas dans la sienne. Sohan ne croyait que ce qu’il voyait, autrement dit pas grand-chose. Et cela ne changerait pas ! Fort de cette résolution, le profiler posa son couvert pour venir appuyer sa tête sur ses mains. Il sentait couler sur lui le regard perçant du mafieux, il sentait sa colère, sa frustration, son impatience. Peu importaient ces sentiments, lui ne gardait en tête que les sujets plus terre à terre. Comme son salaire. Cela au moins avait une réalité concrète. Car même si il vivait bien, Sohan n’était jamais contre une rentrée d’argent.

-La meilleure façon de me convaincre est encore de me faire aller sur le terrain vous ne croyez pas ? Je vais partir dans l’hypothèse où ces choses existent, bien que je n’y crois pas une seconde moi-même, mais puisque cela vous tient à cœur … Bref. Nous parlerons de mon salaire plus tard, pour l’instant je vais me concentrer sur notre motivation commune : j’ai tout autant envie que vous de coincer ce salaud.

De ça Abedon pouvait être certain, une fois lancé difficile d’arrêter Sohan. Si le profileur ne croyait pas une seconde à ces histoires grotesques, il tenait en revanche à arrêter celui qui terrorisait la ville. Quitte à s’associer à un mafieux. Au moins il aurait le champ relativement libre pour agir, car son « patron » ne devait pas être très regardant sur la méthode. Confiant, Sohan se permit un sourire, et comme pour appuyer un peu plus son argumentation il ajouta non sans une pointe de sarcasme :

-Vous le savez aussi bien que moi, l’action vaut mieux que les grands discours. Alors je me chargerais du côté « humain » de cette affaire. Et je considérerais que vous avez raison, mais si j’ai l’occasion de vous prouver l’inverse il ne faudra pas vous plaindre. Toutefois, cessez d’avancer cette idée selon laquelle je ne suis pas un humain, cela m’agace.

Pour lui sa seule et unique famille restait celle qui l’avait élevé toutes ces années. Qu’un inconnu vienne crier que ça aussi n’était que mensonge le mettait hors de lui, bien qu’il ne laissait rien paraitre. La colère n’avait jamais été très flagrante chez Sohan, il la dissimulait au mieux. Sa mère n’avait rien d’un ange. Quand à cette affaire, Abedon n’avait nullement besoin d’intégrer personnellement son profiler à la chose.
Les choses mises au clair, et satisfaisantes pour l’aveugle, il se laissa aller contre la chaise, attendant la suite de ce fabuleux repas. Au moins pouvait-on reconnaitre au mafieux l’excellente réception de ses invités. Jamais Sohan n’avait aussi bien mangé. Autant en profiter, car si effectivement Abedon l’engageait, la suite des évènements risquaient d’être bien moins appétissantes.
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MessageSujet: Re: Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan]   Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan] EmptySam 2 Juil - 10:17

Abedon sentait sa patience s’éroder, mais comment nier que toute personne saine d'esprit et n'ayant jamais été en contact avec le surnaturel réagisse à la manière du dragon? Ces connaissances étaient évidentes pour lui qui avait depuis son plus jeune âge côtoyé certains anges déchus, pour ne pas citer Samyaza qui s'était imposé comme amant de son père adoptif. Après avoir fini son plat, il dédaigna les fromages et la salade, n'ayant plus grand faim, et s'éloigna pour se fumer une cigarette, ou deux, plus probablement, car il avait immédiatement besoin de sa dose de nicotine. Ses nerfs étaient à vif et franchement, il valait mieux pour Sohan qu'il arrive à garder son calme. Après avoir donc invité le jeune homme à se restaurer tout son saoul, il s'éloigna de quelques pas, et alluma sa première clope du repas. Habituellement, il ne fumait pas à table, car la nicotine gâchait le goût de la nourriture, et Abedon était un fin gourmet. Avoir le droit de manger la nourriture préparée par Loann était d'ailleurs un privilège pour lequel il serait prêt à réinviter Sohan plus souvent, car l'ancien Chef cuisinier n'avait pas menti en disant qu'il avait fait ses classes parmi les plus grands. Un cri perça le ciel et un point noir tourbillonna au-dessus de sa tête. Skysong, c'était le nom qu'Abedon avait donné au faucon pèlerin femelle qu'il avait recueilli. Celle-ci vivait en liberté et allait et venait selon ses convenances. Le tueur se saisit d'un gant de protection en cuir qui traînait non loin -il y en avait un peu partout- et attendit que l'oiselle ne vienne se poser sur son avant-bras, un lapereau dans le bec. La déposant sur une poutre de la tonelle pour qu'elle puisse se restaurer il revint à table et observa son invité, appuyé avec nonchalance sur le rebord du bar qui était installé là.

De toute évidence, il n'aurait pas le choix: il allait devoir faire des concessions, ou il ne pourrait jamais travailler avec Sohan. Mais le plus important était qu'il se calme, car Abedon était très prompt à la colère, et il aimait tant se laisser posséder par ce sentiment destructeur qu'il faisait rarement l'effort de prendre sur lui. Il aimait sentir son sang bouillir dans ses veines, le poussant à créer un véritable cataclysme autour de lui. Il aimait entendre sa propre voix rendue plus grave prendre les accents dangereux de la rage noire, ses sens se décupler... Malheureusement, il se voyait la plupart du temps contraint de faire de gros effort pour imposer sa raison à son tempérament enflammé, car ceux qui provocation son courroux souvent agissaient dans le cadre de son travail, et il ne pouvait se permettre de simplement massacrer tous ceux qui avaient le malheur de le mettre de mauvaise humeur. Alors il rentrait, fulminant, et sans prendre la peine de mettre une selle à Tornado, il filait à toute allure, dépensant ses noirs instincts en folles cavalcades. En cet instant, pourtant, ce ne serait pas possible. Après une troisième cigarette, qu'il écrasa dans l'un des nombreux cendriers de la villa, il revint s'asseoir face au profiler.

"Sans doute ne pourrons-nous nous accorder sur ce point, et puisque j'ai besoin de vous, et bien croyez donc ce qu'il vous plait, mais ne venez pas pleurer dans mon giron le jour où ce démon vous sautera sur le poil." Répondit-il, agacé, mais assez maître de lui-même pour ne pas élever la voix. "Les profiler ont habitude de dire que les meilleurs pour retrouver les tueurs en série sont leurs semblables. Sans être un psychopathe -je ne crois pas- je suis un tueur à gage et je ne compte plus mes victimes. J'ai donc pu analyser une partie de leur mode opératoire et faire quelques conclusions. Tout d'abord, le dominant du tandem est celui que je considère humain, ce qui reste logique par rapport aux relations envisagées dans un pacte. Mais passons. Cet homme, mettons, individu A, en a après la mafia et leurs plus bas sous-fifres. Il en a fait partie, mais n'est sans doute plus dans nos rangs pour des raisons diverses et variées. Celles-ci sont possiblement trop nombreuses pour que je puisse en sélectionner une. Il n'était pas haut placé car sinon il serait mort. Et c'est pourquoi il s'en prend aux mules et aux passeurs uniquement, même pas aux petits dealeurs. Je pense qu'il a déjà travaillé pour nous de cette manière plusieurs fois. J'ai épluché mes dossiers, mais vu le nombre d'entre eux qui sont recrutés de la main à la main, c'est peine perdue."

Abedon marqua une pause et laissa Loann leur servir le dessert. Deux 'Concorde' individuels, des gâteaux au chocolat, faits de meringue et de mousse, le tout au chocolat. Le vin rouge demi-sec pétillant qui fut servi avec soulignait à la perfection la douce amertume de la pâtisserie. Le tueur prit le temps de déguster un peu de son gâteau, laissant ainsi son invité réfléchir aux informations qu'il venait de lui donner. A première vue, Sohan était complètement inutile, car Abedon s'en sortait jusque là très bien, mais là où ses capacités étaient dépassées se situaient à un niveau bien supérieur de réflexion.

"Voyez-vous, pour l'individu A, le dominant du tandem, ce n'est pas très difficile. Pas plus que pour l'individu B, le tueur: démon ou non, celui-ci aime le sang et tue pour ça sans le moindre état d'âme. Il arrive, en quelques minutes à vider un corps de son sang. Il obéit à l'individu A et le protège, car il repère à chaque fois les snippers s'il y en a et les attaque.... n'hésitant pas à sauter du sol au sommet d'un immeuble de plusieurs étages. Je l'ai vu de mes yeux pas plus tard qu'hier matin, et je peux vous le décrire. Il est grand, plus que la moyenne, et bien charpenté. La peau très mate et les cheveux d'un étrange bleu-argenté. il a deux cornes noires sur la tête, torsadées et assez longues, à la manière de certaines antilopes. Son sourire cruel s'orne de magnifiques crocs pointus et ses ongles sont taillés en longues griffes acérées. Mon partenaire de tir en a fait les frais pour me protéger et si je l'ai eu, je n'ai pas pu le tuer. Cependant, s'il leur faudra un certain temps avant de se remettre à tuer, ils recommenceront. Ce que j'attends de vous est simple: trouver qui ils sont, ou plutôt, trouver pour moi l'Individu A, en moins d'une semaine, laps de temps qui nous est offert pour les attraper avant qu'ils ne recommencent à tuer une personne par jour. Vous aurez droit à mon entière coopération et aux dossiers que je garde secrets."

Le tueur adressa un sourire moqueur au profiler qui d'ailleurs ne put le voir, mais il paraissait que les aveugles sentaient ce genre de choses. Non, Abedon n'affabulait pas, et si Sohan n'était pas convaincu de la description, Jack qui était rentré de l'hôpital était alité dans la villa et pourrait très bien répondre aux questions du jeune dragon incrédule. Il finit son gâteau tranquillement, dégustant le moelleux de la crème qui fondait sur son palais et la meringue croquante à souhait. Une fois ou deux, Skysong poussa de mélodieux petits cris avant de s'enfoncer dans un sommeil digestif. L'hybride lui avait demandé de l'emmener sur le terrain, mais vraiment, Abedon n'avait pas hâte de devoir rouvrir la glacière contenant l'estomac de la dernière victime ouvert en son centre pour qu'y soit glissée la lettre aux traqueurs de la mafia.

"Il est inutile de vous dire que les informations auxquelles vous aurez accès seront par la suite sous le sceau sacré du secret, car à la moindre fuite, vous serez soupçonné et abattu sur le champ. Et croyez-moi, je m'occuperai alors personnellement de votre cas, afin d'être certain que vous n'en réchappiez pas. Je ne viendrai pas vous voir pour savoir si, effectivement, vous êtes la source de la fuite. Vous et ceux qui savent vivront sous ce sceau de secret qui, s'il est brisé, est puni par la mort de chacun d'entre vous..." Abedon souhaitait être clair. Le prix à payer pour attraper ce meurtrier était lourd à porter. La mafia ne cherchait pas vraiment à savoir qui était coupable, et si fuite il y avait sans preuve du coupable, tous les coupables potentiels y passaient, pour faire bonne mesure. Cela en général suffisait à faire réfléchir ceux qui étaient dans certaines confidences. Bien qu'il annonce les choses ainsi, cependant, Abedon savait bien que les fuites laissaient toujours remonter au coupable, et que jamais son père n'avait eu à mettre ses menaces terribles à exécution. Mais il était bon d'être prévoyant. "C'est le prix que payent tous ceux qui doivent travailler avec nous à un certain niveau. Le prix pour que vous attrapiez ce fils de pute, Sohan Ezéquiel Andrès. Vous pouvez encore vous rétracter, vous n'avez que e vagues informations, et aucun autre nom que le mien, or tout le monde sait qui je suis, c'est donc un secret de polichinelle. Il n'y a pas un flic sain d'esprit qui viendrait m'arrêter. Alors, voulez-vous continuer, en sachant quel poids vous serez contraint à porter pour le restant de votre future très longue vie?"

_______________

[Je suis vraiment désolée pour cet énorme retard! A force de me dire j'ai le temps de le faire, elle est pas là, j'ai remis à demain et c'est moi qui suis en retard!!!]
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Sohan E. Andrés

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MessageSujet: Re: Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan]   Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan] EmptyDim 3 Juil - 18:46

[oh ne t'en fais pas c'est pas grave ^^]

L’odeur de la cigarette l’incommodait, déjà qu’il avait l’odorat très sensible, si en plus on le luit polluait à coup de nicotine il ne fallait pas s’attendre à une amélioration de l’humeur du profiler. Toutefois il ne fit aucun commentaire, jugeant que cet excès soudain de poison hors de prix parfaitement légal et rapportant un paquet d’argent à l’Etat était peut être le signe de l’impatience rongeant son hôte. On ne pouvait quand même pas lui reprocher son incrédulité face aux propos de cet Abedon. Chacun sa méthode pour passer sa colère, Sohan affectionnait le sucre. Pour le peux de fois où on le voyait en colère, bien souvent on se contentait de sourire en se disant que cette lubie du sucré était les traces de son enfance. Pas du tout. Enfant, Sohan était en proie à de très violentes colères se soldant par la destruction du mobilier l’entourant. Le temps aidant, l’homme s’était calmé et se soulageait à présent par un vidage en bonne et due forme de ses placards. Autant dire que lorsque les courses n’étaient pas faites il tournait en rond dans son salon en fulminant tout bas. Car si en public Sohan se montrait pudique quand à ses émotions, une fois seul il laissait tout exploser au gré de son humeur. Mieux valait ça que de se retrouver un jour dans une situation compromettante par manque de self-control. Et dans un soucis de préserver son intérieur, cette méthode se révélait ma foi très efficace.
Laissant là ses réflexions, le profiler prêta l’oreille aux précieuses informations données par Abedon. Bien qu’accepter sa théorie loufoque sur l’existence des démons lui en coûtait, il fit de son mieux, le fixant sans le voir pour montrer qu’il écoutait et surtout accordait de l’importance à ses mots. Pour un non voyant il paraissait évident que le fait de ne pas fixer quelqu’un prenant la parole ne voulait pas dire qu’il n’écoutait pas. Pour ceux dont les yeux étaient opérationnels en revanche, l’histoire se modifiait un peu. Il fallait sans cesse accompagner ses mots par la gestuelle allant avec. Essayez de parler avec quelqu’un qui ne vous accorde pas un regard, vous pourrez apprécier la vitesse à laquelle vous pouvez perdre patience et vous énerver. Parce que le fait de ne pas accorder d’importance aux mots, c’est ne pas accorder d’importance à celui ou celle qui les prononce. Déjà que le mafieux représentait à merveille l’impulsivité, et de surcroît ne pouvait pas encadrer son interlocuteur, si en plus Sohan se permettait de ne pas le regarder ou d’oublier de hocher la tête tous les trois mots, Abedon pourrait s’enflammer définitivement en pensant qu’on se moquait de lui.

Incapable de voir ne serait-ce qu’autre chose que la forme de sa silhouette se découpant dans la brume qu’était son monde, Sohan se concentra sur la voix de son interlocuteur. Il la trouva fort jolie d’ailleurs, se surprenant à afficher un sourire appréciateur. La rage lui allait bien, à cet homme. Bien, l’affaire donc.
Abedon lui expliqua que dans ce tandem surnaturel le « maître » était l’humain. Sohan aurait pensé l’inverse. Mais après, qui était-il lui pour permettre de douter de la parole d’un expert en la matière ? Le profiler hocha à nouveau la tête, ayant détourné les yeux pour fixer la table devant lui. Qui le connaissait bien savait qu’à cet instant il commençait déjà l’analyse, mettant en lien ce que lui apprenait le mafieux, et les maigres informations que la police possédait déjà. Pour l’heure, mis à part le côté démoniaque de la chose, rien de bien nouveau. lui-même avait envisagé la possibilité que l’auteur des meurtres soit un mafieux, mais maintenant qu’il en avait confirmation il pouvait déjà rayer une liste trop interminable d’hypothèses. Remarque, il n’avançait pas beaucoup plus.
Le silence à nouveau se fit. On apportait le dessert. Sohan remercia à voix basse le cuisinier. Encore une fois il ne pouvait qu’apprécier la finesse de ce qu’on leur servait, ainsi que la qualité du vin. Si l’alcool ne trouvait pas place sur son menu, le vin en revanche était l’exception. Quoi de mieux que ce breuvage pour accompagner un plat ? La langue encore délicieusement agressée par le goût laissé par le vin, Sohan eut à nouveau un coup d’œil à son interlocuteur, signe qu’il avait toute l’attention du profiler. Des gestes devenus automatiques pour Sohan que son entourage qualifiait de tic. Rien de tel en réalité puisqu’il s’agit avant tout pour l’aveugle de se faire comprendre. On dira ce qu’on voudra, l’humain restera toujours un être trop complexe même, et surtout, pour ses semblables.
Le profiler n’eut aucun mal à s’imaginer la bête décrite par Abedon, bien que la représentation qu’il s’en fit lui décrocha un sourire ironique. Le physique n’avait nulle importance dans son travail, même si parfois il entrait comme facteur à prendre en compte pour expliquer le comportement d’un individu. Dans cette affaire, le problème se situait bien plus à un niveau psychologique que physique.

Sohan se resservit un verre de vin, et la moitié d’un verre pour son employeur. L’homme jugea bon de lui rappeler également quels risques on encourait à travailler avec la mafia. Comme si l’aveugle ne le savait pas. D’autres auraient peut être pris leurs jambes à leur cou, pas lui. Oh rien de courageux là dedans, simplement une histoire de fierté. Il tenait à coincer ce tueur, quitte à devoir s’allier à pire encore et mettre sa vie en jeu. De toute façon que valait-elle ? Il répondit donc par une question sans aucun rapport avec ce dernier point évoqué :

-N’importe qui peut pactiser avec un démon ? Je veux dire, il doit bien y avoir un rituel quelconque non ? Je doute que si j’appelle Lucifer ici et maintenant il va se manifester à votre table. Il avala une gorgée de vin avant de se lever. Il me faudrait un plan de la ville et des marqueurs. Vous serez mes yeux. Commençons par le commencement.

En attendant qu’on lui apporte ce qu’il avait demandé, Sohan en profita pour se dégourdir un peu les jambes, récupérant as canne au passage. Dans l’absolu il n’avait pas besoin de cet objet. Toutefois elle s’avérait être bien pratique, en particulier pour éviter les attentes interminables dans les files, pour qu’on lui tienne la porte, et autres politesses du genre. La canne, signe indéniable de sa cécité lui octroyant la sympathique hypocrisie du genre humain.
Le froissement du plan ouvert sur la table lui indiqua qu’enfin le travail pouvait commencer. Il allait commencer par relever les lieux de chaque crime. Ca il l’avait déjà fais, mais peut être Abedon en savait plus que lui à ce sujet également. Cette opération pris un bon moment. En rouge les scènes de crime où les corps avaient été effectivement retrouvés. En verre il demanda à ce qu’on répertorie les lieux où les victimes avaient été tuées avant d’être déplacées. Car certaines, on en était certain, avaient été déplacées après le meurtre. Le but de la manœuvre consistait à vérifier l’existence ou non d’une proximité géographique entre chaque scène de crime. Cela restreignait considérablement le champs de recherche. Mais en l’occurrence, cela ne servait à rien puisque les corps étaient retrouvés un peu partout en ville. Que ce soit pour ceux déplacés ou non d’ailleurs.

-Est-ce que certains des lieux entourés ont une signification pour les démons ? Ou autre chose en rapport avec le surnaturel ?

Puisqu’il fallait intégrer cet élément à l’affaire, autant profiter du savoir faire d’Abedon. Le profiler se montrait très professionnel, même en évoquant ces affabulations, considérant qu’elles existaient vraiment. Au mieux il considérait qu’il avait à faire à un fanatique religieux. Après tout ce n’était pas si inhabituel que ça.

-De toute évidence c’est une question d’estime de sa personne qui motive notre tueur. Je parle bien de l’humain uniquement, je doute qu’un démon s’encombre des considérations qui enchainent notre espèce. Et oui, il se considérait comme humain. Notre individu A travaillait en bas de l’échelle, je pense que c’est son éviction de la mafia qui l’a poussé à l’acte. Il n’aura pas apprécié, considérant l’acte comme une atteinte trop grande à sa fierté pour qu’elle ne soit pas punie. Ce qui explique en même temps que ses victimes soient en bas de l’échelle également. Ces personnes qu’il tue, il les considère comme ses égales, du moins professionnellement parlant puisqu’elles exécutaient les mêmes travaux que lui. Le fait qu’elles n’aient pas été renvoyées est un affront pour lui, parce que justement il se considère comme supérieure à elle de part sa personnalité, son charisme, ou tout ce que vous voudrez entrant de cet ordre d’idée. C’est une punition qu’il leur inflige donc, afin de leur rester supérieur. Le message est clair : « j’ai droit de vie et de mort sur vous ». Le fait qu’il ne s’attaque pas à ses supérieurs hiérarchiques n’est qu’une question de temps. Puisqu’il est associé à un démon cela ne devrait pas lui poser de problème, mais il sait qu’il sera vite retrouvé si il fait ça. Il se contente du menu fretin pour vous faire un pied de nez, pensant briller au moins sur ce plan là. Preuve en était que la mafia faisait appelle à la police, ça ne se voyait pas tous les jours. Le démon aussi joue un rôle particulier. Notre homme ne veut pas se salir les mains. Soit il se considère comme bien trop « noble » pour avoir à exécuter cette besogne, soit il n’en a pas le courage. Dans les deux cas le démon est là pour flatter son égo.

Il marqua une pause, buvant au passage une autre gorgée de ce vin. Sohan s’assit à nouveau suite à cela, puis reprit son explication maintenant qu’il était lancé :

-Dans la croyance populaire le Démon est associé à la force brute et indomptable, c’est la bestialité, le côté sauvage par extension. Il ne faut pas s’arrêter aux conceptions de bien et de mal. Pour notre homme, le fait de pactiser avec ce démon c’est l’avoir sous ses ordres. La bête tue ceux qu’il lui désigne. C’est le dominant comme vous l’avez dis, mais au-delà de ça c’est pour lui le moyen de prouver une nouvelle fois sa supériorité. Il a dompté le bête. Bien que j’ai tendance à penser que la bête se joue de lui. Toutefois, notre homme est encore un enfant d’une certaine manière. Il ne sait pas comment utiliser le jouet qu’il a trouvé. J’entend par là qu’il ne l’exploite pas à fond, ce qui me fait penser que nous n’avons pas à faire à un génie criminel. Toutefois, lui se pense être à la hauteur de ce titre. Il termina son verre de vin non sans prendre le temps de le savourer. Comme moi vous aurez sans doute remarqué la petite similitude enter ces crimes et ceux perpétrés par le célèbre Jack l’Eventreur qui terrorisa Londres en son temps. Ce criminel est une énigme jamais résolue, un Dieu pourrait-on dire, dans sa manière de faire, dans sa subtilité, rien à voir avec ce qu’on peut observer de nos jours. Un très grand criminel il me faut le reconnaitre. Notre homme n’a pas la prétention de se croire supérieur à son prédécesseur cependant. Il veut s’inscrire dans la lignée des grands criminels, mais en même temps il se cherche. C’est la raison pour laquelle on peut observer une ressemblance entre les crimes de l’Eventreur et ceux de notre individu. Il est comme un enfant en ce sens qu’il veut approcher son modèle, en devenir l’égal et peut être même un jour le surpasser. Mais ne sachant trop comment faire il l’imite le temps de trouver ses marques, de trouver sa signature propre. Ces crimes sont motivés par la vengeance c’est net, mais pas contre les victimes, contre vous, la mafia. Et ce parallèle avec l’Eventreur est seulement là pour obtenir de vous une certaine reconnaissance. La médiatisation, tout ça, ce n’est pas ce qu’il veut en priorité, c’est juste un petit bonus pour sa personne.

A nouveau il marqua une pause, le temps d’être certain de n’avoir rien oublié. De toute évidence non. Donc il termina l’exposition du profil de leur tueur.

-A mon sens il s’agit d’un homme. Les femmes usent rarement de tels procédés, elles sont moins barbares, plus subtiles dans leur façon de tuer. De plus les femmes tueuses en série sont rares, ce sont des veuves noires le plus souvent. Une femme tue parce qu’elle a un problème. Une fois le problème supprimé elle ne voit pas l’utilité de recommencer. Je dirais qu’il doit avoir entre trente et quarante ans. Pas moins de vingt-cinq ans. Plus jeune cela me semble improbable, il serait encore trop intimidé par ses aînés, et surtout trop excité par le côté démon de la chose. Plus vieux je ne pense pas non plus. Je ne sais pas comment fonctionne la mafia, mais les anciens doivent avoir un certain grade. Et puis pourquoi avoir attendu si longtemps, être pratiquement en fin de carrière … Quoique c’est possible, mais peu probable quand même. Notre tueur serait donc un homme, enter vingt-cinq et quarante ans, en bas de l’échelle. Quelqu’un qui n’aime pas se salir les mains, avec une estime de sa personne très prononcée. Il n’est pas timide, preuve en est que la médiatisation de ses crimes ne l’empêche pas d’exercer. Quelqu’un qui parle beaucoup mais ne passe pas à l’acte, manipulateur également, bien qu’en l’occurrence il pense l’être alors que ce n’est pas le cas.

Sohan fronça les sourcils, son regard s’assombrit un court instant. Mains jointes, il posa sa tête contre elles.

-Vous l’avez dis ils vont être en arrêt forcés. Toutefois, sachez qu’il n’est pas improbable que notre homme mette ce temps à profit pour changer de cible et s’en prendre à un poisson plus gros que celui qu’il harponnait jusqu’à présent. Et avec le peu d’indices que nous avons, lui mettre la main dessus avant qu’il ne tue à nouveau me semble impossible.

Son analyse terminé, il laissa le temps au mafieux d’en tirer les conclusions qu’il voulait. Sohan s’était attaché uniquement au côté humain de l’affaire, comme demandé. Par conséquent il n’avait pas pris en compte tout ce qui pouvait se rapporter au surnaturel, à savoir coup monté par un démon, ou autre chose dépassant son seuil de crédulité. Ca il le laissait à Abedon.
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MessageSujet: Re: Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan]   Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan] EmptyVen 8 Juil - 14:12

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Le repas prit fin assez rapidement pour qu’Abedon puisse aller finir son paquet de clopes à l’écart sans être trop impoli. Par ses réponses, même indirectes, Sohan acceptait les conditions pour travailler avec lui. Se croyait-il à l’abri des sentences que le tueur lui avait mentionnées ? Peut-être, ou peut-être pas, mais il tenait visiblement à clore cette affaire personnellement. C’était une chose que le jeune homme saluait de bonne grâce. Il aimait les gens téméraires et qui allaient jusqu’au bout de leurs actions. Il était lui-même du genre à ne jamais rien faire à moitié. Quand il avait –enfin- décidé de s’investir dans quelque chose, il s’y donnait à fond. Que cela soit une activité très saine comme la photographie, l’équitation ou le soin qu’il offrait à ses animaux en général, ou d’autres bien moins recommandables comme s’engager sur la voie de tireur de précision, ou s’enfoncer dans la drogue et l’alcool alors qu’il n’avait pas quinze ans et apprendre à vivre complètement défoncé en permanence… sans négliger ses autres actions. Abedon était le genre de personne capable du meilleur comme du pire, bien qu’il semble avoir un penchant pour le pire, ce qui lui avait valu sa réputation. Celle-ci somme toute était plus faite de mauvais racontars que d’autre chose, mais ‘Mister Iceberg’ comme bon nombre de ses hommes l’appelaient dans son dos n’en avait rien à faire. Avoir une mauvaise image, dans le métier qu’il faisait, était plus un avantage qu’un inconvénient. On chercher plus rarement des noises à un homme qui s’adonnait facilement à de violentes colère et avait la gâchette facile aussi bien que l’œil acéré, même dans un état avancé de défonce.

Il expliqua à Sohan qu’il lui détaillerait les éléments auxquels il ne croyait pas, d’ailleurs, et son ton prit ce timbre acide et ironique que son entourage lui connaissait bien, après que celui-ci ait fait un profil préliminaire sans ces éléments, car il souhaitait entendre son avis sans qu’il ne puisse être influencé par quoi ou qui que ce soit. Non loin, sur une table de bois encombrée de dossiers divers et variés qu’Abedon devait encore classer ou traiter –il détestait par-dessus tout la paperasse et souvent renvoyait directement ce travail à son père, arguant qu’il n’était pas habilité à ce genre de choses- il fit étaler à la demande de Sohan une carte de mexico. Celle-ci, il l’avait commandée dans l’optique de travailler avec le profiler aveugle, et l’avait faite faire avec des reliefs sur les grands axes et les rues principales de Mexico. Il plaça, comme demandé, des punaises rouges pour les lieux des meurtres connus où le corps avait été déplacé, des vertes pour les lieux où lesdits corps avaient été retrouvés, et des bleues pour celles où les deux scènes coïncidaient. Il eut beau tourner autour de la carte réfléchir à toute ce qu’il connaissait, rien de spécial ne s’en dessinait.

« J’avoue ne pas trop savoir ce que je peux vous décrire. Peut-être… j’ai l’impression que les fois où le corps a été déplacé correspond soit à un endroit très fréquenté et où il eut été difficile de le vider de son sang, soit à des lieux trop déserts où le cadavre n’aurait pas été facilement découvert. Comme vous le savez sans doute, sinon, sur les 23 meurtres, 14 ont eu lieu dans les pauvres banlieues, 5 dans les entrepôts de la zone industrielle, et 4 entre le centre ville et Santa Fe. Mais il n’y a aucune logique chronologique là-dedans. C’est tout ce que je peux vous dire en ce qui concerne la carte, » conclut-il, désappointé même qu’il avait déjà tiré cette conclusion tout seul bien plus tôt.

Il n’y avait aucun lien avec ce qu’il savait des endroits liés au culte ou au surnaturel dans tout cela. A son avis, le pacte n’avait pas été invoqué volontairement. C’était sans doute plutôt un pacte inconscient, ce qui signifiait que l’élément déclencheur de cette furie meurtrière avait sans doute eu lieu dans les 24 heures précédant l’arrivée du démon. Considérant qu’il faudrait à la bête quelques jours d’acclimatation et à son humain également, Abedon estimait raisonnable de dire que cela faisait un petit moi, mais guère plus, que le démon était arrivé. Sans doute un démon de la colère, à n’en pas douter, même, car cela ressemblait beaucoup à de la vengeance. Il n‘y avait pas de raffinement particulier dans la manière de tuer, qui aurait trahi de l’Orgueil. Les mutilations étaient faites post-mortem. Abedon sortit de ses pensées pour écouter avec beaucoup d’attention le profil préliminaire que lui livrait Sohan, et il prit des notes sur un cahier de brouillon afin de garder cela sous el coude et y réfléchir à tête reposée : le soir, seul dans sa chambre, avec un bon verre de rhum ou de whisky à la main et un pétard aux lèvres. Seule Skysong, à la rigueur, aurait el droit de pénétrer son sanctuaire alors qu’il se livrerait à la méditation afin de se mettre dans la peau de ce psychopathe. L’oiselle d’ailleurs vola pour se poser sur son épaule après un cri d’avertissement, et ses ailes gracieuses frôlèrent le dragon-qui-refusait-de-croire-au-surnaturel.

Finalement, il hocha la tête, et prit la parole, tandis qu’un triple expresso lui était apporté et un chocolat liégeois avec non pas un simple coulis, mais du vrai chocolat chaud battu à la main était présenté à Sohan. Reprenant place face au profiler, il but une gorgée du liquide amer et brûlant, et dit :

« Dans les grandes lignes, j’en suis arrivé à grosso-modo les mêmes conclusions, mais avec bien moins de détails. Je vous accorde que l’orgueil et la fierté prennent une grande place dans la vie de l’individu A et que c’est ce qui le pousse à agir en partie, mais pas pour tout. Complétons-donc votre profil de l’individu A par ce que je peux supposer de son complice, que j’affirme être un démon. Croyez-moi, certains mystères risquent de vous paraitre bien plus clairs. Déjà, je vous affirme que c’est un pacte inconscient, soit que le démon n’a pas été invoqué par un rituel, mais par le besoin et le désir profond de vengeance de notre humain. Deuxièmement, la vengeance parfois répond au péché d’Orgueil, mais si tel était le cas, les meurtres offriraient un panel bien plus varié, complexe, et raffiné sur l’état des cadavres. Ici ils sont mutilés post-mortem par l’humain qui dépose l’estomac de sa précédente victime dans le corps de la nouvelle. Ce qui signifie aussi qu’il y a un corps que nous n’avons jamais retrouvé… Le démon est du péché de colère, j’en suis certain. Je ne epux vous l’expliquer, je le ressens en moi, et je tue des anges et des démons depuis suffisamment longtemps pour vous affirmer que mon instinct est très sûr. »

Sohan sans doute ne le croyait pas, mais il fallait absolument qu’il entende cela malgré tout, qu’il puisse y réfléchir par la suite.

« Il n’y a pas plus bestial qu’un colérique, vous avez raison. Mais pour que le démon soit de ce péché, il faut que le pacte tienne de celui-ci également. Pensez-vous pouvoir comprendre l’individu A en plaçant la colère comme moteur de son action ? Vous savez… la drogue fait vivre une partie très importante des mexicains, c’est la raison pour laquelle la mafia est si puissante dans notre pays, pourquoi les politiques savent qu’ils ne sont pas capables de lutter contre ça, pourquoi ils ne le veulent même pas, car démanteler les réseaux de trafic de drogue, c’est non seulement plus peupler les prisons que les villes du Mexique, mais aussi mettre au chômage forcé et renvoyer à la misère une très grande partie de la population. Sans parler de l’impact sur la consommation des ménages et donc sur l’économie. Notre homme peut très bien avoir tout perdu avec son boulot : femme, enfants, à cause de la pauvreté. C’est la loi de la rue, vous le savez sans doute aussi bien que moi. »

Abedon n’était pas de ceux qui faisaient l’apologie de la drogue, du marché noir, de la mafia et de l’illégalité dans son ensemble. Il savait être du mauvais côté de la barrière, mais il savait aussi que les gens comme lui et surtout son père étaient nécessaires, que des familles, des villages entiers, ne vivaient dans ce monde cruel que parce qu’ils transformaient et exportaient de la drogue, des armes… Ce n’était pas joli-joli, loin de là. Il fallait avoir les trippes de se salir les mains et de garder la tête claire. Il fallait apprendre à dormir avec sur la conscience des hommes torturés, assassinés, des familles détruites. De son cœur Abedon plaignait et avait pitié du pauvre gars qui en était réduit à de telles extrémités, qui avait perdu sa raison à cause d’eux. Mais cela était dans son cœur et celui-ci était enfermé à double tour car il ne pouvait se laisser aller aux sentiments. Le monde fonctionnait ainsi, et ce monde là, les humains qui en souffraient en avaient aussi façonné la face. Tout cela le ramenait toujours à se demander ce qu’attendait Dieu pour réduire à néant leur horrible espèce, ce cruel échec, de la surface de la Terre. Le tueur ne voyait jamais en l’homme qu’un animal, si imparfait qu’il se croyait meilleur que les autres et se permettait de tout détruire sur son passage.

« Une autre chose ; notre homme a subit un choc psychologique, et je doute que celui-ci soit lié à la perte de son emploi dans la pègre. Il devait savoir… des passeurs, des mules, on en ramasse à la pelle dans les favelas. Il vient sans doute de là, peut-être y est-il toujours. Il savait aussi qu’on ne prend jamais très souvent les mêmes hommes, pour pas qu’ils ne soient connus des services de police et de police douanière. Donc se retrouver sans boulot n’était pas le déclencheur. Le déclencheur, il est intervenu il y a un peu plus d’un mois, car c’est lui qui a permis à l’homme de faire appel inconsciemment au démon à qui il est lié, et comme ils tuent depuis trois semaines et demies, presque quatre… si on prend en compte un jour ou deux minimum d’adaptation, pour ne pas dire une semaine, le temps qu’ils fassent connaissance et comprennent l’ampleur de la situation et ses débouchés possibles. Je ferai des recherches si je peux trouver des traces écrites des dates d’embauche et de débauche, mais cela ne me suffit pas. Ces hommes… ils se ressemblent tous. »

Il ne mentionna pas la possibilité qu’ils changent de cible et ne s’attaquent à des membres plus haut placé dans la mafia. Mais là encore, le principe du cartel était simple : personne n’est irremplaçable, et ceux qui ont réussi à se rendre quasiment irremplaçables sont si haut placés qu’ils sont mieux gardés que les bijoux de la couronne d’Angleterre. Que le tandem s’amuse à venir ici, et ils étaient faits. Abedon était en permanence armé, et avait exigé que ses hommes soient équipés de gros calibres avec des balles anti-créatures-non-humaines par mesure de sécurité. Paranoïa ? Selon lui, simples précautions de bon sens. Il préférait tenir que courir, ou mourir, en l’occurrence. Un colérique ne ferait pas peur à ses hommes qui avaient été recrutés par Guillermo en personne, or le parrain ne se séparait jamais de Samyaza son bel amant, beau mais terrible, pour ce genre d’entretiens. Il prenait très au sérieux les mesures de sécurité de ses diverses demeures, et tenait à ce que ces hommes soient parés à toute éventualité. La présence imposante de Samyaza était dans ces cas un atout de taille pour mesurer les trippes d’un homme. Abedon soupçonnait son père adoptif d’avoir été encore plus soigneux sur le choix des hommes d’El Nido del Àguila, car le vieil homme n’avait pas confiance en son fils. Et, en un sens, Abedon ne pouvait pas lui en vouloir. A sa place, lui non plus n’aurait pas eu confiance en lui-même, trop borné, tempétueux, insolent et doté d’une notion certaine de l’esprit de contradiction.
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MessageSujet: Re: Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan]   Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan] EmptyDim 10 Juil - 12:44

On reconnaissait assez facilement les gens avec d’importants moyens : ils faisaient toujours en sorte d’avoir exactement ce qu’il fallait au moment approprié. Y comprit des choses auxquelles le commun des mortels n’aurait pas pensé. Comme une carte en relief spécialement apportée pour un profiler aveugle. Alors là pour le coup, Sohan en resta bouche bée. La raison de sa venue dans la luxueuse demeure des Cavalera quitta son esprit, juste le temps pour lui d’apprécier l’attention. Il savait pertinemment que son employeur, puisqu’il possédait désormais ce titre, n’avait fais ça que pour faciliter le travail du profiler. Pourtant, Sohan ne put que lui lancer un regard reconnaissant. D’ordinaire face à sa cécité, son entourage, et mêmes les plus sinistres des inconnus, réagissaient avec un mélange de pitié et de maladresse absolument écœurante. Le mafieux montait d’un cran dans son estime pour avoir agis de façon normale, sans considérer la cécité de l’autre comme un handicap. Du moins pas comme la chose qui soit la plus frappante et caractéristique de sa personne. Il le prenait en tant que profiler, et pas comme homme sortant de l’ordinaire mais SURTOUT aveugle. Et en cela Sohan lui était reconnaissant. Peut être cela expliqua-t-il le fait qu’il le fixa un long moment sans rien dire, simplement à tenter de voir plus nettement cette forme floue représentant son employeur. Rien à faire hélas, comme toutes les autres personnes de ce monde, Abedon n’était rien d’autre qu’une tache sur fond blanc. L’homme eut pourtant un infime sourire en coin, à interpréter comme on le voulait, avant d’enfin retourner à ce qui les occupait.

Aux dires de l’autre, aucune logique n’habillait ces meurtres. Ni dans le temps, ni dans l’espace. Des corps retrouvés ci et là au gré des envies de celui les commettant. Dans tous les cas, même lorsque les lieux semblaient déserts, leur tueur faisait en sorte qu’on trouve les corps. Encore une démonstration assez flagrante de son estime. Cacher son forfait n’aurait aucun sens puisque personne n’aurait connaissance de ses actes, et donc ne pourrait en apprécier toute la « beauté ».
Sohan fut arraché à ses pensées lorsqu’une chose frôla sa tête. Il sursauta assez violemment, cherchant du regard ce qu’était cette chose en question. Le cri d’un oiseau le renseigna assez vite sur la nature de cette intrusion dans son espace vital, très restreint au demeurant. Car monsieur ‘aimait pas à être approché, et encore moins touché. Et ce pour une raison des plus simples : Sohan souffrait, en quelque sorte, d’une hypersensibilité. Dépourvu de la vue, ses autres sens avaient pris la relève pour compenser sans doute. Outre l’odorat qu’il avait fort développé, il pouvait se venter d’avoir un toucher pour le moins remarquable. Qu’on aille lui dire que cela était tout à fait normal pour un Dragon et il en aurait explosé de colère. En bref, le profiler ne supportait pas le contact physique quel qu’il soit, et la proximité par extension puisqu’elle forçait à devoir toucher les autres. Raison pour laquelle il souffrait d’une claustrophobie, odieux point faible sur lequel jouait souvent son collègue et meilleur ami. Près de la tache formant Abedon, Sohan put enfin distinguer une autre forme sombre, sur ce qu’il devinait être l’épaule de son employeur. L’oiseau qui l’avait frôlé. Ayant toujours aimé les animaux, il demanda tout naturellement :

-Quelle race est-ce ? C’est un mâle ou une femelle ? Vous l’avez dressé vous-même ?

Comme un enfant à qui l’on présentait un nouveau jouet, l’aveugle s’égara le temps d’assouvir sa curiosité concernant l’animal. Si il avait osé il aurait tendu le doigt pour le toucher et apprécier le contact des plumes sur sa peau. Mais il n’en fit rien. De un parce que c’était très malpoli vis-à-vis du maître du rapace, de deux parce qu’il se serait peut être fait becquer, et de trois parce que bien qu’il distingue les formes, elles restaient très floues et par conséquent pas vraiment représentatives de la taille des choses. Il s’en était souvent rendu compte, lorsqu’en tendant la main vers le noir ses doigts happaient le vide. Quand cela se produisait, il le vivait comme un échec. Le peu que ses yeux percevaient du monde il ne pouvait s’y fier. Lassé de toucher le vide, Sohan s’était donc résolu à ne plus tendre la main vers ces formes.
Ces tristes pensées vidèrent les lieux d’un esprit un peu fatigué lorsque l’odeur délicieuse du chocolat lui fit tourner la tête. Voilà qui mettait un peu de baume au cœur, et puis travailler avec son pêché est toujours mieux que de plancher sur un cas décousu de sens. Pas vrai ? Une fois encore le profiler ne put qu’apprécier les attentions apportées. Le meilleur chocolat liégeois qu’il ait bu jusqu’à présent. Tout en savourant cette merveille de saveur et de douceur, il prêta l’oreille aux mots de son employeur.

Le discours sur le « comment invoquer un démon, par Abedaon Cavalera, tome 1 » ne l’intéressa pas plus que ça. Il écouta tout de même, pas respect, et aussi dans l’espoir d’y déceler d’autres indices quand à leur individu A. Le fait qu’il manque un corps à l’appel lui avait échappé, et pour cause, on ne lui avait pas précisé cette histoire d’estomac déplacé. Sohan fronça les sourcils, mâchoires serrée, avant de soudainement frapper avec violence sur la table.

-Imbéciles …

Jura-t-il tout bas. Si en plus il ne pouvait compter sur ses collègues pour correctement lui rapporter une scène de crime, il ne fallait pas s’étonner que son boulot ne soit pas impeccable. Ce détail pourtant immense ne changeait pas la donne, mais comment avait-on pu passer à côté de ça ?
La suite lui arracha même un sourire ironique. Se mettre à la place d’un homme guidé par la colère ? Bien sûr qu’il le pouvait. Cela ne sautait pas aux yeux de prime abord, pourtant le second pêché dominant chez l’aveugle, après la gourmandise, était la colère. Il suffisait de voir les états incroyables dans lesquels il pouvait se mettre lorsqu’une chose n’allait pas dans son sens. Pas plus tard que tout de suite, elle faisait battre son cœur un peu trop vite, et si il avait eu devant lui les crétins pas fichus de lui pondre un rapport correct, nul doute que les meubles auraient volé. Heureusement ses crises restaient rares, et elles ne devenaient vraiment violentes uniquement lorsque le sujet se trouvait être son boulot, ou sa cécité. Les deux étant d’ailleurs bien souvent liés.

-Le premier corps, celui qui n’a pas été retrouvé, doit être, hum comment dire, la vengeance consommée de notre homme ? Il chercha ses mots un instant, répugnant de devoir parler de démon. Je veux dire que cette personne, X, est très certainement celle qui a été l’élément déclencheur, la goutte de trop. C’est par elle que notre homme a invoqué son démon, et c’est sur elle qu’il a déversé toute sa colère avant de faire payer les autres. Je ne pense pas qu’on retrouve le corps, et même si c’est le cas ce ne sera pas joli à voir.

Puisqu’effectivement les meurtres étaient dictés par le désir de vengeance, et surtout la colère habitant leur homme, alors Sohan avait une nette idée de l’état du dernier cadavre, et des sévices endurés par la victime. Si tant est qu’elle ait eu le temps de souffrir.
La suite fut nettement plus intéressante pour le profiler. Un choc psychologique ? De quel ordre ? Parce que on pouvait en trouver un bon nombre, rien que les plus courant, sans compter ceux rarissimes qui ne touchaient que très peu de personne au cours d’un siècle, et si on ajoutait à ça ceux inventés par les personnes elles mêmes, on en revenait pas. L’aveugle doutait que l’élément déclencheur soit lé au travail, du moins pas au renvoi de leur homme. Mais les possibilités étaient bien trop grandes pour qu’il puisse affirmer avec conviction que celle-ci n’en faisait pas partie. Quand à la drogue, au fond peu lui importait ce qu’on en faisait. Il savait, comme tout le monde ici, qu’elle faisait activement tourner l’économie du pays. Que se semblables en consommaient avec plus ou moins de régularité pour échapper à ce monde. Un autre avantage de son handicap, lui au moins n’avait pas besoin de se piquer pour oublier. Avec ou sans drogue, ses yeux ne verraient rien d’autre que du blanc et du noir.
Le portable du profiler sonna, faisant sursauter encore une fois ce dernier. Cet engin du démon on le lui avait offert afin qu’il soit plus facilement joignable. Lui-même ne s’en servait jamais pour des raisons évidentes. On avait programmé l’appareil pour qu’en appuyant sur telle ou telle touche il puisse appeler directement Estéban ou encore sa mère. Sa main plongea dans la poche de son jean pour en sortir le cellulaire qu’il posa sur la table avant de décrocher et de mettre le haut parleur :

-Sohan à l’appareil, qui est-ce ?
-So, c’est m …
-Ah tu tombe bien toi ! Grogna le profiler en reconnaissant la voix de son meilleur ami. Il profita de son appel pour déverser un peu de sa hargne sur lui, sinon il lui faudrait casser quelque chose. Tes hommes sont tous des abrutis finis qui mériteraient de se faire virer ! On comptait me le dire quand que le tueur embarquait l’estomac de sa victime pour le foutre dans la nouvelle ?
-Mais j …
-Tais toi ! C’est toi le chef de ce foutu département bordel ! T’es même pas fichu de diriger comme il convient quinze pécores !
-S …
-Je passe pour quoi après ça ? Comment veux-tu que je fasse mon job si je suis entouré de buses ?! Il frappa une nouvelle fois sur la table, jugeant bon de se calmer lorsqu’il entendit un craquement. Ne cassons pas le mobilier des autres. Sous la colère, il ne maîtrisait absolument pas sa force, et encore moins d’autres signes évident de son non-humanité telle que l’aura qui profitait de ces moments pour se faire voir. Alors écoute moi bien, tu va me mettre tous tes hommes là-dessus. Je veux un dossier complet sur chaque victimes, leurs habitudes, les changements familiaux ou non, je veux qu’on me fasse leurs emplois du temps complet sur ce dernier mois, qu’on me rapporte jusqu’au dernier poil de cul laissé sur la banquette arrière d’un taxi !
-Mais tu sais le temps que ça va demander ? S’indigna l’interlocuteur.
-Rien à foutre ! Je veux leurs fréquentations, leurs relations extraconjugales, tout ce que vous trouverez jusqu’à l’allergie alimentaire et l’école des gosses !
-Ok t’énerve pas. Vaine tentative pour apaiser la colère du profiler, Estéban savait que ça ne servait à rien.
-La prochaine fois que vous me faites une bourde pareille je te promet qu’il faudra entièrement retaper le commissariat !

Son poison craché, Sohan baissa d’un ton, toujours furieux cependant. Il posa ses fesses sur une chaise et s’intéressa enfin à la raison de cet appel, le tout d’un ton cinglant :

-Qu’est-ce que tu veux ?
-Je voulais savoir pourquoi tu n’étais pas venu à notre rendez-vous ce midi, mais visiblement tu va très bien.
-Je suis occupé. D’ailleurs je vais l’être un petit moment.
-Gniaha, mais encore ?
-T’occupe, fais ce que je t’ai demandé. T’as une semaine.

Il coupa là la conversation. Estéban aurait râlé, il le savait. Peut être que faire ça ne servait à rien, mais rien ne devait être laissé de côté. Peut être trouverait-il dans le passé des victimes quelque chose capable de le mener vers l’autre taré. Et puis, un travail pareil, c’était toujours ça de moins à faire. Bien qu’elles appartiennent toutes à la mafia, elles n’étaient qu’en bas de l’échelle. Certainement que les familles ne se doutaient pas de la double vie du disparu, alors il y aurait peut être matière à travailler. A peu près calmé, le profiler termina son chocolat, sans trop le savourer. Sa douceur remplacée hélas par l’amertume du ressentiment sur sa langue.

-Nous devrions aller sur le terrain. J’imagine que vous allez me surveiller ? Et de toute façon, j’aurais besoin que vous soyez mes yeux.

Rentrer chez lui et continuer comme si de rien n’était, Sohan n’y croyait pas trop. Après tout il pactisait avec le Diable d’une certaine façon. En acceptant de bosser pour Abedon, il donnait sa vie en gage de sa bonne foi, pour maintenant, et les années à venir.
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Abedon Cavalera

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MessageSujet: Re: Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan]   Mexico's Ripper, Act I [PV Sohan] EmptyDim 24 Juil - 15:11

L’atmosphère se détendait quelque peu entre le profiler et l’assassin. Le repas englouti, car tous deux avaient un excellent appétit, comme beaucoup de jeunes hommes actifs et dynamiques, ils se mirent au travail. Le profil donné par le professionnel était précis et permis au tueur de remettre les éléments épars qu’il comprenait et assimilait instinctivement dans un ordre précis. Enter dans la tête du meurtrier. Pas dans celle du démon, lui, il ne faisait que remplir son pacte. Non… c’était l’humain qu’il fallait arrêter. Perdu dans ses réflexions, Abedon agit machinalement au cri du faucon, protégeant son épaule d’une épaulière en cuir épais pour que les serres puissantes n’entaillent pas ses chairs. Il ne s’aperçut qu’elle frôlait Sohan que quand il vit soudainement celui-ci bondir à moitié, visiblement peu accoutumé à ce que quoi que ce soit n’entre dans son espace vital sans son accord. Ce qui était somme toute logique quand on ne voyait pas : le tueur qui avait la vue extrêmement développée se représentait difficilement le handicap du jeune homme, mais il comprenait aussi que ses autres sens, non seulement surdéveloppés par sa nature d’hybride, devaient être d’une sensibilité extrême. La curiosité du profiler cependant le fit sourire, et sa voix plus douce, il répondit avec naturel que Skysong était un faucon pèlerin femelle qu’il avait recueillie et non dressée. Il avait toujours pensé que pouvant à peine voler elle s’était échappée de quelque volière, peut-être du Zoo, et s’était retrouvée blessée là où il l’avait trouvée lors d’une randonnée équestre dans le parc national Cumbres du Ajusco. Abedon supportait difficilement d’être lui-même contraint à quoi que ce soit, aussi domestiquer et apprivoiser des animaux sauvages ne faisait pas partie de sa philosophie. Tous les animaux qu’il possédait, quelques chevaux principalement et Skysong, étaient des ‘cas’ : El Tornado de la Noche, qui était un pur-sang arabe offert tout poulain à son père Guillermo par quelque trafiquant des Emirats et se montrait étrangement caractériel et indomptable, n’en était qu’un exemple. Cette parenthèse ouverte et rapidement refermée, tous deux se réinstallèrent confortablement, leur attention focalisée sur le profil de l’homme qu’ils recherchaient.

Abedon nota bien que Sohan ne croyait pas un mot de ce qu’il lui disait concernant les démons, mais cela devait pourtant être dit. Juste au cas où, en fait. Dans l’éventualité où un jour l’hybride déciderait de croire au surnaturel, cela pouvait toujours servir, et comme ça Abedon ne reviendrait pas dessus. Peu lui importait d’être pris pour un fou, il en avait l’habitude, et savait très bien avoir toute sa tête et être dans la vérité. Le profiler fut cependant assez aimable et bien élevé pour l’écouter de bout en bout avec attention, et le tueur lui en était gré. Abedon cependant fut étonné de la réaction de son vis-à-vis à la mention des estomacs déplacés : il n’était pas au courant ? Pourtant, il était censé avoir les mêmes rapports de légiste que lui. Le médecin avait été choisi et imposé à la police par la mafia dès qu’il avait été clair que c’était le cartel qui était touché, mais mis à part cela, les rapports étaient identiques, faits en triples exemplaires, un pour Abedon, un pour Guillermo, un pour que la police puisse essayer de chercher elle aussi. Silencieux et observateur, le jeune blond comprit bien vite que son comparse du moment péchait très bien par colère s’il le désirait. Preuve en fut la conversation houleuse entre son collègue –sans doute plus, vu le ton de la voix à travers le combiné- et le profiler excédé des manquements de ses collaborateurs. Celle-ci d’ailleurs tira un sourire goguenard à Abedon. Il aimait bien cet hybride, malgré son penchant à l’incrédulité. Le jeune profiler avait un caractère divertissant, pimenté, qui correspondait bien à la sensibilité du tueur.

Reprenant enfin le fil de leur discussion interrompue, Abedon ouvrit la bouche, émit un son inarticulé, et se précipita sur les dossiers des victimes. Marmonnant d’incompréhensibles paroles qui oscillaient entre l’américain vulgaire et le mexicain des bas quartiers, le blond mit enfin la main sur ce qu’il cherchait, et un silence pesant s’installa. Il avait réussit à passer à côté de ça ! Il n’en revenait pas. Il s’était peut-être même trompé sur toute la ligne.

« La première victime est un adolescent d’une douzaine d’années, » dit-il à voix basse.

Les implications étaient diverses alors : à commencer par ce que cela changeait de la victimologie. Reprenant tous les dossiers, il relut en silence les rapports de la morgue, cherchant des détails qu’il n’avait pas encore vus. Mais non, seul le premier estomac était celui d’un tout jeune garçon. Les autres étaient des mules, des passeurs, leurs estomacs dilatés par l’ingestion des sachets de drogue. Une grimace passa sur son visage.

« Je crois que je vous ai induit en erreur en ne remarquant pas cela. Et je mettrai ma main à couper que la première victime est ce que vous profilers appelez le déclencheur, et non la vengeance. Un enfant proche du meurtrier, son fils peut-être même, » continua-t-il sur le même ton, grave et sérieux. « Le premier estomac rajouté était relativement abimé, et le légiste a estimé la mort de l’individu à deux semaines avant le premier meurtre. Ce qui concorde avec ce que je viens de vous donner comme calendrier pour le démon… »

L’homme était incapable de tuer. Mais il brûlait de venger son fils. Il ne tuait que les mules non pas parce qu’il s’identifiait à elles, mais parce qu’il savait où les trouver. Quand il saurait remonter plus haut, les victimes changeraient. Mais remonter les filières mafieuses était une chose qui prenait du temps… Une semaine, il leur avait lui-même donné une semaine à préparer leur vengeance.

« Dès lundi prochain, ils frapperont. Et leur victime ne sera pas une mule, ce n’est même pas la peine que je vous donne plus d’explications. Il y a ici deux personnes très connues pour être de la mafia, mon neveu Bambi et moi-même. Les autres ne résident actuellement pas à Mexico. »

Etre pris pour cible ne lui faisait absolument pas peur. Au contraire. Cela le stimulait, faisait de cette affaire quelque chose de personnel. Les profilers disaient que leur travail était de comprendre le raisonnement des meurtriers, d’essayer de se mettre à leur place ; tueur à gage depuis ses quatorze étés, Abedon Cavalera se mettait dans la peau de son ennemi sans le moindre mal. Il sonna un garde et l’envoya lui chercher immédiatement la liste des nouveaux employés de la villa et de tous les lieux que les mafieux les plus haut placés côtoyaient régulièrement, que ce soit du côté de Guillermo ou d’Antonio. Devant la tâche colossale l’homme rechigna, et la colère d’Abedon éclata, violente, brusque, tempétueuse. La voix puissante de ténor résonna entre les murs de la villa et de ses terrasses, un chat effrayé passa à deux pas de Sohan pour se cacher dans un bosquet. Revenant au profiler qui n’avait pas bougé ni moufté devant sa saute d’humeur, il ajouta, sceptique.

« On peut aller sur les scènes de crime si vous le souhaitez, mais cet homme est sans doute déjà plus ou moins en contact avec nous, je pense. Corrigez-moi si je me trompe, mais je pense qu’il va chercher à viser haut cette fois, et si l’orgueil le guide sous la colère, alors il sait d’ores et déjà où frapper. »

Il fallait préciser qu’Abedon, à vivre sans cesse dans le danger, avait développé un don certain pour la paranoïa auto-centrée. Certes, on le confondait souvent avec les vrais mafieux, ceux qui souvent tiraient les ficelles, bien qu’il se contente de jeter un œil aux affaires traitées et de délayer toute cette paperasse à son père. Mais quelqu’un de bien informé savait qu’il n’était qu’une arme vivante dans la main de Guillermo. Et que sa mort ne causerait pas un chagrin indicible au parrain, car il était de notoriété publique que les deux hommes s’évitaient. La rumeur même allait au-delà de la réalité. L’idée, également, qu’on puisse chercher à blesser un être qui lui était cher au lieu de le tuer lui-même ne l’avait pas effleuré. Trop emporté, Abedon avait souvent du mal à se concentrer longtemps sur un sujet de manière efficace. Intelligent et instinctif, il péchait par sa tendance à s’éparpiller. D’autant qu’avec la pression, il avait régulièrement oublié de prendre son traitement pour réguler son hyperactivité dernièrement, ce qui le rendait encore plus sensible et nerveux, et encore plus prompt à se déconcentrer. Sentant ainsi lui-même qu’il avait besoin de faire une pause, il se leva, et pria l’hybride de bien vouloir le suivre. Ils commenceraient par la première scène de crime, qui se trouvait dans un parking de la zone industrielle nord-est de Mexico. Il attrapa sa veste de cuir, son casque ainsi qu’un autre, et dit d’un ton péremptoire :

« On y va en moto, ça sera bien plus rapide. Donnez-moi votre canne, que je l’accroche sur ma moto, et mettez ce casque. »

Sur ces mots il lui mit l’objet entre les mains, et prit la canne qu’il ficela le long de la carrosserie agressive et aérodynamique de la Hayabusa. Il enfourcha le bolide et mit le contact, un vrombissement infernal emplissant la cour. Après avoir passé son casque, il attrapa délicatement le bras de Sohan et l’aida à s’installer derrière lui. Il posa ses mains d’abord sur les poignées à l’arrière, puis sur sa taille, lui signifiant de ces gestes où et comment se tenir. Les deux hommes quittèrent la cour du Nid de l’Aigle à toute allure, et le temps du trajet, l’estomac d’Abedon se dénoua.

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