Méphistophélès
♦ L'Orgueilleux ♦
Messages : 448
Date d'inscription : 22/05/2010
Age : 36
.: You :.
Situation: Célibataire
En couple avec: Un libertin n'est JAMAIS en couple.
Péché / Vertu représenté(e): Je préside à l'ΘгgџзŁ
 |  Sujet: Méphistohélès Dim 23 Mai - 20:56 | |
| GÉNÉRAL
 |
Nom : /
Anniversaire : 31 décembre, à minuit, a-t-il décidé, à l'instant où le temps s'arrête entre les deux années
Âge : difficile à dire, le commencement des temps, c'était il y a combien d'années?
Nationalité : /
Groupe : [ Démons ]
Métier : Chez les démons: second de Satan, prince des Enfers, Docteur ès Manipulation mention sadisme; sur terre: Riche oisif et libertin, Mécène |
SANTÉ
Groupe sanguin : O-Allergie : au lait cru, aux fruits de merProblème de santé : [physique et/ou mental] Aucun de connu, malheureusement il a toute sa tête...Surnom : MéphistoPeur : De l'EnnuiManie : Claquer de la langue quand il est contrarié ou légèrement en colère. BIOGRAPHIE
Description physique :
Méphistophélès était un ange jadis, et à l’instar de tous les anges, il était extrêmement beau. Cela n’a guère changé. Son apparence ne se modifie que quand il est sous l’emprise d’une forte émotion ou contrariété, ou quand le besoin de se nourrir se fait trop grand, auquel cas le démon qu’il est à ce jour ressort. Ses cheveux alors se font rouge sang, et ses yeux ont la couleur de la lave incandescente. De grandes ailes au plumage épais et gracieux peuvent pousser dans son dos en cas de besoin, mais elles ne sont plus blanches comme jadis elles furent, quand il était encore un enfant de Dieu et habitant de l’Eden. Le sang des siens qu’il a versé les a imprégnées, et elles ont aujourd’hui la même couleur que sa chevelure en cas de colère, un rouge sanguin profond et hypnotisant. De même, lorsqu’il doit en venir aux mains, ses ongles peuvent s’allonger en de longues griffes noires et plus acérées qu’une lame de rasoir. Mais Méphistophélès n’aime pas se battre : la violence, à dire vrai, il préfère la provoquer qu’y prendre part.
En temps normal son apparence est presqu’humaine : si ce n’est qu’il est remarquable en tous points, à commencer par ses cornes, d’un bleu sombre et métallique régné d’une spirale noire. Plantées en arrière de son front, au dessus de ses tempes, elles ne s’enroulent pas comme celles de bien des démons à la manière d’un bouc, mais sont finement incurvées telles celles gazelles, et dirigées vers sa nuque. Aussi terrifiantes soient-elles, sur sa personne elles ressemblent à une étrange couronne. Il en prend grand soin, les polissant et les lustrant régulièrement afin que jamais elles ne perdent leur éclat.
Il est un homme de belle stature, un petit mètre quatre-vingt-dix pour un peu plus de soixante-quinze kilos de muscles. Sa silhouette élégante et élancée, svelte, s’allie à une démarche de félin en chasse : il obnubile son monde par son imposante présence qui fascine, à la fois terriblement attirante et savoureusement effrayante. Méphistophélès est un homme qui aime à jouer de sa personne et à se placer en acteur de sa vie, la vivant avec détachement. Mais pour cela, il faut que son apparence soit irréprochable. Et elle l’est : de ses ongles noirs parfaitement manucurés ornant ses longs doigts fins et gracieux, à sa peau immaculée, rien n’est laissé au hasard. Il lui prend même, parfois, l’envie de souligner son regard d’un trait de khôl fin et passant inaperçu à la base de ses cils. Ses vêtements sont toujours tirés à quatre épingles : il les aime moulants et sensuels, taillés spécialement à sa taille et uniquement dans les étoffes les plus nobles : la soie, la moire, le taffetas, le satin et la percale ont sa préférence, bien que, sur terre, à cause du froid ambiant, il daigne porter du velours. Il est rare de le voir porter des fanfreluches, il a pris le parti de la dignité simple et majestueuse. Souvent ses tenues sont agrémentées d’accessoires en or ou en cuir tels des bracelets ou des ceintures, et ses chaussures préférées ne sont autres que ses hautes bottes noires de cuir souple, qui moulent à la perfection ses longues jambes fines à faire baver d’envie n’importe quel top-model. Il porte souvent du noir, il est vrai, car il sait que c’est une couleur qui lui sied fort bien : cela met son teint de porcelaine en valeur, rehausse l’éclat de son regard et les ombres bleutées de ses longs cheveux noirs. Parfois il agrémente cela de bleu vif ou de rouge, et, chose encore plus rare, mais qui peut arriver selon ses besoins, il lui arrive même de porter du blanc.
Le visage de Méphistophélès voit ses traits masculins, harmonieux et fins encadrés de longs cheveux épais et noirs plus sombres qu’une nuit sans lune. Ils sont extrêmement longs dans son dos, souvent laissés détachés, ils tombent bien en deçà de ses hanches, mais des mèches plus courtes tombent avec une savante anarchie dans son regard, le rendant plus mordant et mystérieux. Son regard : de grands yeux en amande, qui mangeraient presque tout son visage si justement il ne prenait pas soin d’en amoindrir l’intensité. Ses iris très larges sont pourpre à l’extérieur et tirent sur le magenta en allant vers ses pupilles fendues à la manière des félins. Tout cela est rehaussé par des cils longs et recourbés, épais et noirs comme des cheveux, et de fins sourcils bien dessinés en aile d’hirondelle qu’on aperçoit sous, donc, les cheveux épars. Le reste de son visage est constitué d’un nez droit et fin tout ce qu’il y a de plus discret et de lèvres pulpeuses finement dessinées d’une belle couleur rouge perlé. La ligne de sa mâchoire est tout ce qu'il y a de plus mâle, et pourtant sa finesse confère à son visage une noblesse toute androgyne.
Description mentale :
Il est bien difficile de définir le caractère de Méphistophélès, lui-même prenant soin de ne jamais chercher à se comprendre. Oui, alors que la plupart des créatures sont en quête d’eux-mêmes, lui a décidé que s’il se comprenait, jamais plus il ne pourrait se surprendre, et donc, il s’ennuierait. Or, il n’aime pas l’ennui. Voilà sa plus grande certitude, inaltérable depuis l'Aube des Temps. Il en a encore plus peur que de la colère divine (pourtant s’il en croyait Lucifer ça fait très mal) ou de la colère du roi de l’Enfer, Satan. Une chose est certaine, c’est un être instinctif qui se soucie fort peu de faire du bien aux autres. Ce serait même plutôt le contraire.
Méphistophélès n’est pas mauvais par nature, mais jamais il n’a trouvé quoi que ce soit qui l’intéresse en faisant le bien. « Le bien est ennuyeux, » dit-il, « il suffit d’obéir et d’être gentil, de sourire et de faire attention, de vivre sous la contrainte et de se bander les yeux pour ne pas en sortir. » Ce sont ses mots. Il ne s’évertue pas non plus à faire le Mal, avec un grand ‘M’. Il comble l’ennui de la vie immortelle -semble-t-il- par des jeux poussant les êtres à aller à l’encontre de leur volonté et de leur nature. Il aime la manipulation plus que tout, mais est tout autant capable de s’amuser à rendre un démon maléfique ‘bon’ ou 'amoureux' qu’à damner un saint. Méphistophélès prend son existence comme un une partie d'échec ou de bridge, comme un divertissent calculé, pensant que s’il doit se montrer sérieux elle lui pèserait franchement trop sur les épaules.
Déjà quand il était un ange, il aimait s’amuser de ses comparses, les séduire et les troubler, s’en faire aduler et les mépriser, faire naître chez eux haine et envie, désir et luxure. Sans jamais aller jusqu’à en combler aucun. Cela ferait trop de travail pour sa petite personne, et son corps, s’il en usait, trop risquerait certainement de se défraîchir. Une autre de ses hypothèses pour excuser son attitude consistant à duper les gens et à biaiser dès qu’il commence à être au pied du mur. Très tôt, donc, peu après sa sortie du néant à l'aube des temps, Méphistophélès était tout sauf un ange parfait, il était même à des années lumières de là. Rejetant la perfection de toutes ses forces, il cherchait à entacher celle des siens, à noircir leur innocence et à éclairer leur aveuglement. Peut-être parce que Méphistophélès souffrit toujours d’un jugement acéré : il n’a aucune pitié dans ses verdicts, ils sont froids, logiques et détachés, et tombent sans merci comme la hache du bourreau sur le cou de sa victime. Personne n’y a échappé, pas même son gentil papa du Ciel, Dieu. C’est même certainement avec lui qu’il est le plus sévère.
Mis à part cela, c’est un être dont la joie de vivre n’est jamais plus flagrante que quand il vient de réussir à un objectif qu’il s’était fixé. Il aime aussi à se montrer agréable et avenant, souriant, ne lésinant pas au besoin sur les compliments mensongers et les jeux d'esprits pour séduire la galerie. Il est très difficile de l’influencer, en ce qu’il s’attache très peu aux autres, même Bélial et Satan, ses compagnons de toujours, n’ont qu’une importance relative à ses yeux. Son cœur est froid comme la glace de son royaume de Cania, au huitième enfer, il a toujours veillé à ce qu’il le demeure. L’amour a fait bien des ravages à Eden et ses yeux en furent témoins, depuis ce jour il refusa de se laisser aller à un quelconque sentiment, même l’amitié est chez lui très aléatoire : il pourrait très bien, si le cœur lui en disait, s’amuser à faire les pires crasses possibles à Satan, pourtant son ‘meilleur ami’ (mais pour le moment les colères de ce dernier, fort ennuyeuses et dangereuses, ont suffit à l’empêcher de mettre cette idée en action). Sa solitude profonde reste souvent invisible tant son charisme lui permet d’être entouré, et lui-même se cache avec art la véritable blessure qui en découle en lui. Parmi ceux qui pensent être dans ses faveurs, pas un n’a conscience qu’ils ne sont que des marionnettes dans ses mains. Des petits objets vivants qu’il collectionne pour sa satisfaction personnelle, pour son égo, pour son amusement. Si l’une d’entre elles veut lui échapper, elle signe son arrêt de mort : il détruira sa vie de la plus abominable des manières possibles. Et il se chuchote même tout bas que c'est ainsi qu'il prolonge sa déjà très longue vie. Une rumeur qu'il n'a jamais pris la peine de démentir.
Passons rapidement sur les sept péchés capitaux chez lui :
1. La paresse : sans conteste il s’économise, le travail n’est pas fait pour lui s’il ne le sert pas directement. Travailler pour autrui est une idée qui ne lui a jamais effleuré l’esprit. Néanmoins, il n’est pas mollasson, loin de là, c’est quelqu’un de vif et éveillé, toujours en action, et qui peut déployer des trésors de courage et de travail pour atteindre son objectif.
2. L’orgueil : quelqu’un a-t-il remarqué qu’il était narcissique ? Non ? Vraiment ? Notre homme, pourtant, enfin, notre démon, se trouve très beau, grandiose et magnifique. Certes, il a raison, et cela ne l’empêche pas de voir la beauté d’autrui. Son égo est un peu trop important aussi, mais il ne s’attribue pas les mérites qui ne sont pas de lui : les siens lui suffisent, puisqu'ils sont, naturellement, inégalables.
3. La Colère : et bien, mieux vaut éviter de la provoquer. Méphistophélès est vraiment très patient, mais quand sa rage éclate, elle est aussi destructrice que celle de Satan. Dans un autre genre cependant, si Satan a tendance à tout détruire sur son passage, Méphistophélès a le don de faire de l'Enfer une image du Bonheur et du Paradis pour la cible de son courroux. Une colère froide, doublée d'une rancune tenace font de lui un adversaire redoutable, et incroyablement patient dans l'obtention de sa vengeance.
4. L'Envie : Ce pauvre homme n’envie pas grand-chose de qui que ce soit, il s’aime très bien comme il est ; cependant, il ne peut s’empêcher de désirer ce qui est cher à autrui, pour peu que l’obtention de cette chose soit une affaire délicate et amusante.
5. L’avarice : Bien qu'il soit maladivement possessif, et ne cesse de convoiter ce qui est précieux, ce n'est pas d'or dont il rêve, mais d'autres trésors, de ceux qui ne se créent pas aussi facilement que des piécettes et des œuvres d'art. Avec le temps, les choses matérielles ne lui sont plus d’aucun attrait, et seuls les êtres d’exception attirent encore son regard. Plus l’obtention de quelque chose (oui, tout est toujours une chose pour lui, même s’il s’agit d’une créature vivante –exception faite de Bélial et Satant qui ont gagné son respect, faute de mieux) est difficile, plus il trouve cela excitant et mettra tout en œuvre pour l’obtenir.
6. La Luxure : comme bien des démons, il aime le plaisir charnel. Il l'a découvert très tôt dans sa vie -dès sa chute, et sait jouer sur cet instinct chez les êtres pour se les soumettre. L’amour ne fait pas partie de son vocabulaire, nous l’avons bien compris. Cependant, il est loin ces succubes et autres démons qui ont besoin de leur(s) dose(s) quotidienne(s) de plaisir. Pas question de se rendre esclave du plaisir, ou celui-ci ne serait plus un plaisir, justement. Le plaisir est dans le contrôle, non dans l'assouvissement, car l'assouvissement fait naitre la douleur du nouveau désir naissant, un esclavage intolérable.
7. La gourmandise : certainement le péché le moins représenté chez lui, il n’est pas friand de tout, mais seulement de ce qui est rare.
Histoire :
Mémoires d’un ange… oui, cela sonne bien. Je suis un Ange, et mon nom est Méphistophélès. Je vis, comme tous les anges mes frères et mes sœurs, au Paradis, ou plutôt, dans les neufs Cieux, même si mon domaine de prédilection reste le Jardin d'Eden, dans le quatrième Ciel, où j'aime à m'y promener avec mes amis. Enfin, amis, c’est beaucoup dire : disons que je trouve certains d’entre eux suffisamment intéressants pour éveiller mon intérêt et rendre leur compagnie agréable. Malheureusement, les anges intéressants ne sont pas légion, la plupart d’entre eux sont des imbéciles béats d’admiration devant Dieu. Ah, ce bon Papa Dieu, son gentil sourire et ses yeux bovins pleins de mansuétude, ce qu’il peut être adorable ! Moi, je ne l’aime pas, Dieu. Déjà, ce fou est obsédé par la perfection : autant dire par l’Ennui. L’harmonie des choses veut que la perfection n’existe pas, car elle détruit tout. La seule perfection qui puisse vraiment exister, d'ailleurs, c’est le néant. Or, ce cher Dieu existe et n’a rien trouvé de mieux que de nous créer, nous, les Anges, et puis aussi les Archanges, hein, histoire de bien faire les choses. Et comme cela n'était pas assez ordonné, il nous a hiérarchisé en fonction de nos caractéristiques. Croyez-le ou pas, mais je suis une Vertu. Je suis un ange de la justice, parallèlement, et répond à l'Archange Raziel. Mais revenons à notre créations, nous qui sommes nés du néant, tirés du ciel étoilé et façonnés par les mains du Très Haut pour combler ce grand vide. Je le comprends, à dire vrai : il devait se sentir bien seul dans l’immensité du néant qui présida à l’Aube des Temps. Et puis, seul avec Lui-même, il ne peut y avoir pire châtiment en cette vie.
Moi, on pourrait dire que je suis le mauvais garnement de la famille, la brebis galeuse ; je n’aime rien de plus que de délicieusement troubler mes frères et sœurs, d’éveiller en eux le plaisir d’une caresse et d’insinuer des doutes divers et variés dans leurs esprits inférieurs et stupides. Mes victimes sont toujours des proies de choix à dire vrai : les Archanges et certains anges suffisamment intelligents ont ma préférence. Tout le reste est trop banal, trop simple. Ce cher Bélial autour de qui je ne cesse de tourner, toujours en compagnie d’un autre homme… enfin, Homme-Ange… et qui me regarde langoureusement, une étincelle étrange au fond des yeux. Oh ! Je vais finir par lui donner satisfaction, un jour, par pur plaisir de punir Dieu qui a décidé que déjà, contrairement à la croyance populaire des siècles à venir, les Anges ne seraient pas asexués, et qu’en plus à l’instar des futurs humains ils ne devraient pas avoir de relations avec les créatures du même sexe. En fait, les anges ne doivent pas avoir de rapports sexuels du tout et ne doivent pas connaître d’autre amour que la béatitude divine et l’adoration de Sa Personne. Un peu narcissique, Papa Dieu. Donc, déjà, il y a le beau Bélial.
Oh ! Oui, il est beau ! Son visage fin, aux traits androgynes et nobles, ses cheveux blonds comme le soleil du matin, ses grands yeux couleur lavande, son corps fin et élégant : il est sublime. Rares sont ceux qui peuvent rivaliser avec lui, à part ma noble personne. Car bien sûr je suis beau, moi aussi, mais cela est tellement évident qu’il est fort peu méritoire de s’étendre sur le sujet. Donc, Bélial. Ce petit sait avoir un très mauvais caractère quand il veut, il a déjà expérimenté les affres de la jalousie grâce à mes talents, et finalement les joies de la manipulation des autres ont fini par l’atteindre. Je suis très fier de lui, aujourd’hui déjà je n’ai que peu de choses à lui apprendre. Peut-être à arrêter d’avoir autant d’honneur et de foi, et de cesser une bonne fois pour toutes de craindre l’Autre Là-Haut (Dieu). Oui, car même au Paradis, il n’est pas évident de voir Dieu, et encore moins d’attirer son attention.
[...]
Nous sommes à l’époque où je me divertis à corrompre aux doutes et envies de la chair, péché mortel, l'un des Grands Archanges : Raphaël. Raphaël était un idiot, Gabriel un larmoyant, et tous les deux avaient les faveurs de Dieu. Ma ‘relation’ avec l’Archange dérangea Dieu qui m'envoya son bon petit chien Métatron, secondé, pour faire bonne mesure, du brutal Mickaël, pour y mettre un terme. Je n’appréciai pas du tout ce geste. Vraiment, vraiment pas. Parce que, déjà, Raphaël est un jouet aussi beau que divertissant, deuxièmement parce que j’ai sous les yeux la preuve flagrante de la rivalité qui existe désormais entre mon Créateur Vénéré et moi. Il Se fait passer pour parfait et adorable, joue comme bon lui semble avec ses Anges et caetera, et me regarde avec dégoût, si ce n'est méfiance, moi, l’incarnation d’un échec : je suis trop intelligent, mon regard est trop acéré et détaché pour pouvoir l’aimer. Il s’avère aussi que je suis assez rancunier, surtout quand on me prend mes jouets, par conséquent j’ai décidé de me venger de Dieu et de briser sa belle image de perfection.
[...]
C’est alors que je me suis rapproché de Lucifer, à la grande nouvelle de la création de cette hérésie, cette abomination qui allait pendant des siècles, je le saurai plus tard, me servir de jouer remplaçable et corruptible à loisir: l'Homme (et la Femme). Dieu, tout fier de lui, nous demanda à nous, les anges, créatures célestes et magnifiques, tirées du néant par Son Pouvoir (la seule chose dont je Lui soit reconnaissant), de nous prosterner devant cette...chose. Une créature dénuée d'intelligence et du curiosité, à peine plus autonome qu'un bambin, tout juste bonne à nous divertir, en somme. Lucifer, le magnifique porteur de Lumière, ne put se plier à cette règle. Je n'aurais pas pu non plus, mais à dire vrai, j'ai préféré lui laisser l'avantage de l'initiative, me contentant de lui donner le courage et de le convaincre qu'il était dans son droit. Car, lui comme chacun de nous, étions dans notre droit: il n'était pas JUSTE que des anges, créatures supérieures, s'inclinent devant cette engeance. Commença alors le premier mouvement d'une longue suite de perturbations qui agitèrent les neuf Cieux.
[...]
Finalement, 'Enfin !', oserais-je dire, ce qui devait arriver arriva. La belle fleur du mal qui a poussé dans le cœur de Lucifer s’est ouverte, sublime, violente, passionnée, extrême. Enfin, Lucifer, mon petit Lulu, vient de mériter ma confiance, et surtout, mon respect. Cet Ange est un génie ! Je jubile en silence, heureux dans son ombre. Il complète sans le savoir tout le travail que j’ai fait en secret, plus pour me détendre qu’autre chose. Oh! Ils sont nombreux, ces Anges qui ne peuvent plus supporter de voir ‘leur’ Dieu leur imposer de s'incliner devant ces Hommes, les rabaisser à une moindre valeur, eux qui sont nés du firmament et du Néant. Eux aussi veulent exister à Ses yeux, veulent que leur statut soit reconnu, que la Justice soit faite. La révolte fit bien des morts, l’herbe verte du jardin d’Eden de s'est teinte de rouge… J' ai savouré ma revanche personnelle sur le premier des Archanges, déchirant son corps, lacérant sa chair et me repaissant de son sang. Je crois qu’il a toujours su ce que je suis : un ange né déchu. Né pour déchoir les siens, défaire l’ordre et les vertus, né pour amener de déséquilibre et le chaos, dans une logique de Justice absolue, dans la justice de l'ordre divin et de la hiérarchie. J’aime ma nature, je ne vais pas m’en plaindre ou la renier. Quand Dieu eut gagné la bataille, il a amené devant lui le pauvre Lucifer, il lui a arraché les ailes. Je parierais que cela fait mal, mais je sais qu’à cet instant, Lulu a jouit de n’avoir le regard de Dieu que pour lui, et non sur l'un de ses archanges ou sur les Hommes. Sombre fou…
Nous venons d'être tous précipités dans l’Abîme de l’Enfer. Les fleuves de feu, à l’instant où je pose ces mots, consument nos corps, mes ailes sont tombées mais je sais qu’elles renaîtront quand j’en aurai l’envie. L’Enfer, nous y sommes, et il rayonne de liberté ! Il nous faudra du temps pour nous adapter à cette vie ici, mais nous nous y feront, j’en suis sûr. Lucifer a été accueilli par Satan, l’ennemi de Dieu, et Bélial le soutient car il est encore fragile après ce qu’il a subit. Mon crâne est sur le point d’exploser, et je sens des cornes me pousser. Je suis Méphistophélès, un Ange Déchu, et profondément heureux de son sort. Bientôt, Lucifer et moi organiseront nos forces pour prendre une place de choix dans ce nouvel ordre qui nous convient mieux et nous créerons un vrai paradis dans ces terres arides, sur cet océan de feu, et Bélial, je le sens, sera aussi de la partie. Après tout, je doute qu'ils aient des juges efficaces et non-corruptibles, aux Enfers. |
Mémoires d’un Ange par Méphistophélès.
Les enfers…. Une légende, un mythe, haut lieu de fascination pour bien des êtres. Et je les comprends, le paradis est calme et ennuyeux, ici tout est plus fort, plus réel, plus exalté. Je me suis très vite fait à mon existence ici. J’habite chez le Grand et Effroyable Satan, qui aurait dû, en plus de diriger les enfers, présider à la justice infernale. Mais voilà, Satan n’a pas quatre bras, et ne peut pas se charger de tout, alors je le seconde dans ses tâches, tout spécialement en ce qui concerne la Justice interne (concernant les démons) tandis que Lucifer, ancien ange de la Justice comme moi, jugea les affaires externes, c'est-à-dire les âmes des damnés. Ce n’est vraiment pas de chance pour les démons et les humains, car nous sommes bien moins cléments et bien plus difficiles à abuser que Satan et les précédents Juges. Mais cela m'occupe et c'est très amusant de torturer psychologiquement les accusés pour les faire avouer et révéler leur véritable nature.
Mes quartiers dans la demeure de Satan –aussi grande qu’une ville à part entière, aucun problème, on ne se marche pas encore dessus- sont élégants et raffinés, pleins de trésors divers et variés que je me suis mis à collectionner. Des démons rares réduits en esclavage, des reliques ou objets de culte (plus l'objet est sacré aux yeux de Dieu et plus ma joie de le posséder est grande), des bijoux, de l’or et des diamants : je les collectionne, c’est mon passe-temps, mon bon plaisir. Le plus bel objet de ma collection, hum, excusez-moi, ce n’est pas un objet, n’est autre que Bélial, le bel ambassadeur, vicieux et cruel mais si adorablement désirable et mon compagnon de jeux depuis l’Aube des Temps. Ce qui au Paradis nous était interdit nous est aujourd’hui rien de plus que notre pain quotidien, une dose de plaisir charnel qu’il me plait d’aller cueillir ou refuser de temps à autres. Cela peut parfois mettre mon compatriote le blond Ange déchu dans des frustrations coléreuses, mais si je cédais à ses caprices je devrais me plier à lui. S’il me veut, il fait comme les autres, il doit me mériter. Parce que si j’accédais à toutes ses requêtes, non seulement je ne pourrais pas suivre physiquement parlant, mais encore me lasserais-je de lui. Ce qui serait dommage… Bélial est un si beau joyau, je regretterais de devoir m’en séparer. D'autant qu'il faudrait alors que je le détruise, car il est hors de question que sa foi aille à un autre que moi -notez que je ne parle pas de son corps, ne pouvant combler ses besoins il est préférable qu'il aille voir ailleurs régulièrement, il n'en est que plus conscient de ma supériorité.
Satan est devenu mon ‘ami’ depuis que j'ai pris la place de l'ancien maître de l'Orgueil et que je lui ai proposé mes services pour le seconder; nous nous croisons régulièrement, discutons de choses et d’autres, mais principalement d’affaires. Parfois il me prend l’envie de jouer avec lui, j’aime le démon qu’il est. Non seulement est-il encore plus beau que n'importe quel ange ou déchu (mon humble personne exceptée), mais son caractère, plus sombre, un peu tyrannique, dangereux à souhait… Je suis sûr qu’il ferait un divertissement de choix. Mais j’avoue que ses colères ont refroidi mes ardeurs. Je pense que quand j’en viendrai à désirer Lucifer et à chercher à me nourrir de lui, c’est que l’ennui sera devenu insupportable. Pour le moment, je joue à droite à gauche, avec ce qui me tombe sous la main de cas intéressants. Mais il va falloir que je demande une augmentation de l’espace qui m’est alloué : les précieux petits bibelots de collection commencent à devenir envahissants, et certains démons certes rares et beaux, mais parfois un peu brutaux, ne s’entendent pas toujours bien entre eux. Justement un point dont je vais devoir discuter avec mon nouvel 'ami' le maître des Enfers.
Mais voilà justement le beau Bélial qui arrive : sa démarche résonne son mécontentement. J’avoue n’avoir accepté de le voir qu’en public ces dix dernières années, il doit être en manque. Mais il fait un parfait et précieux cavalier pour les réceptions infernales.
|
Pensées par Méphistophélès
Allez savoir pourquoi, de tous les démons, ou diables, peu importe le nom puisque dans tous les cas il n’est pas correct, je suis après Satan le plus connu et mon nom est révéré dans les arts. Oh ! Certes, je suis le mauvais 'Méphisto' (quelle familiarité en plus, tous les humains m'appellent ainsi, il parait que mon nom est trop long, alors que seuls Satan et Bélial en ont le droit), celui qui tente Faust et le mène à sa perte –ce qui, en plus, est vraiment arrivé, mais d’une toute autre manière, ce fut très amusant.
Je me suis bien distrait de toute cette période. D’abord, Christopher Marlowe : ce beau petit poète anglais était délicieux, mais je me suis vite lassé de lui, il était trop obsédé par ses pièces et trop peu par moi (étrangement il est mort jeune, je ne comprends pas pourquoi). Les humains sont de petites choses fragiles au fond. Puis l’allemand Goethe : doué celui-là aussi, j’ignore comment il put faire une pièce qui passa avec bien plus de succès que celle de son prédécesseur à la postérité. Enfin, bien sûr, je suis aussi présent dans les opéras tirés de cette ‘légende’ à succès. J’aime la manière dont les artistes flattent mon égo, mais cela ne leur a jamais rien apporté de bon : déjà, parce qu’ils donnent une mauvaise image de moi. Non, je ne suis pas ce diablotin imbécile qui défie Dieu sans conscience et cherche à perdre les humains alors même qu’il va les mener où ils doivent aller. Croyez-moi, quand j’ai décidé de perdre l’une de ces faibles et méprisables créatures, elle n’a aucune chance. C’est bien pour cela que je trouve les hommes ennuyeux.
Alors, vous demandez-vous certainement, qu’ai-je fait avec Faust? Pas grand-chose à dire vrai. Ce médecin allemand m’a appelé à lui, et j’ai trouvé cela très culotté, donc j’ai répondu à son appel. Le pauvre homme failli perdre contenance en me voyant. Il faut dire qu’à cette époque, les humains étaient très croyants. Le petit homme larmoyant me rappela furtivement Gabriel. Je l’ai comblé, je lui ai montré la vie, le bonheur, l’ai laissé par mégarde gouter à bien des fruits défendus… Et je les lui ai repris. Il fut mien. Je me moquais de son corps (vraiment, Faust n'est pas beau), et c’est toujours le cas… j’ai tout pris de lui et j’en ai fait mon esclave, voilà la véritable histoire. Je n’ai jamais rien parié avec Dieu, et Dieu, déjà qu’il n’avait rien à faire des Anges, n'allait pas non plus s’inquiéter du sort d’un misérable allemand.
L’affaire Faust est résolue. |
L'affaire Faust par Méphistophélès
Que vais-je faire ce soir, et demain ? Et le jour d’après ? Je suis en pleine crise d’ennui chronique, c’est pénible. Je me demande si je vais rester aux Enfers. Satan envoie de plus en plus de démons à Mexico, la ville de toutes les tentations, si j’ose dire. Peut-être trouverais-je de quoi m’y distraire ? Mais je n’ai pas trop envie de jouer avec les humains. Je doute qu’il y en ait qui vaillent la peine que je pose mes yeux sur eux. Quant aux démons, dès qu’ils me reconnaissent ils se mettent à trembler (de peur ou de colère, cela dépend) ou à baver. Et parfois même les deux. Les légions que je commande se portent très bien sans moi, ce n’est guère la peine d’apprendre à un démon à faire le mal, c’est dans leur nature. D'autre part, la plupart d’entre eux sont trop stupides pour apprendre le raffinement. Vraiment, le paysage devient désolant. Suis-je en train de faire une dépression ? Non, je dois me reprendre.
Allez, c’est décidé, direction la Terre et Mexico. Je vais aller voir Satan pour lui en parler, et, qui sait, l’emmener avec moi. Je devrais bien arriver à le convaincre, non ? Oh ! Certes, il y fait des séjours réguliers. Pour ma part, je n’ai fait que de brèves apparitions à la surface de la Terre à cause de mon aversion pour les humains, ou plutôt de leur idiote béatitude envers Dieu.
Bélial dort comme un bienheureux dans mes draps. Et bien, il se réveillera seul. Ce n’est pas non plus comme si, au besoin, à l’envie, il soit incapable de me retrouver. Malheureusement, dirais-je même parfois. Mais je lui devais bien cette nuit, et j'en avais envie aussi.
Je couche ces mots sur le papier tout en m’habillant, revêtant pour l’occasion mes plus beaux vêtements. Voilà, le point final alors que je tape de la ponte de ma haute botte de cuir noir sur le sol de marbre blanc pour l’ajuster à mon pied. Nous sommes en 2011, et je vais sur Terre, à Mexico, chercher un peu d’aventure, et confirmer les bruits qui sont parvenus à nos oreilles, selon la décision prise par le conseil hier. Quand je sortirai, Bélial s’éveillera faiblement pour voir disparaître le plan de ma longue chemise de soie bleu nuit ouverte sur ma poitrine. Je m’arrangerai pour faire monter mes effets personnels dès que j’aurai trouvé une demeure digne de moi.
Satan, très cher, il est temps que je sorte prendre l’air, alors allons parler affaire !
|
Journal, le 25 Mai 2010, Enfers par MéphistophélèsPéché capital représenté: Il préside à l'Orgueil, du moins est-ce celui qu'il accepte le plus de mettre en avant; mais à dire vrai il les a un peu tous... Étant un ange déchu à l'instar de Lucifer ou Bélial, il n'est pas né avec un péché mais les a tous depuis toujours en lui, comme nombre de vertus sont encore présentes: le courage, certes, mais surtout et avant tout la Justice.Comment se nourrit-il? Un simple contact pourrait suffire, mais il préfère de loin le faire pendant le sexe (l'amour ne fait pas -encore- partie de son vocabulaire). Il aime tout particulièrement se nourrir d'humains innocents qui se croient l'incarnation du mal par un orgueil mal placé. Bélial est également une source d'énergie non négligeable pour lui. A quand ce cher Satan?Comment avez-vous découvert ce forum ? Réquisitionnée par Démonis alias le tyrannique Gabriel sur Bloody Call.Aimez-vous le design ? Oui ^^Âge : 22 ans et demiFréquence sur 10 : aussi souvent que je le pourraiAutre : "Méprise seulement la raison et la science, arme suprême de l'homme, laisse-toi conforter par les fantasmes et les charmes de l'Esprit de mensonge. Ainsi je t'aurai sans rémission ! " Goethe, Faust, paroles de Méphistophélès
Dernière édition par Méphistophélès le Mer 9 Mar - 18:57, édité 26 fois |
|
