Liaisons Dangereuses
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 ♦ Wrath Of The Children~ [pv. Shawn vs Abedon]

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MessageSujet: ♦ Wrath Of The Children~ [pv. Shawn vs Abedon]   ♦ Wrath Of The Children~ [pv. Shawn vs Abedon] EmptyJeu 7 Juil - 7:40

Elément perturbateur :
(ou élément déclencheur)
se dit de l’évènement qui altèrent la situation initiale et engendre les péripéties
.

♦ ♦ ♦

« Je savais que tu viendrais tôt ou tard mon garçon, dit Guillermo Gabriele Cavalera recrachant en l’air un nuage grisâtre d’entre ses lèvres. Vois-tu, j’ai fait beaucoup d’enfants, qui ont eu beaucoup d’enfants, mais aucun ne possédait la flamme. »

« De fait, tu pensais qu’un homme seul pourrait faire renaître les fils d’Enoch. »

« N’ais-je pas accompli meilleur travail que mon père ? »

« Sans aucun doute. Malgré son nom, il n’hérita pas du courage de son gardien. »

« Loin s’en faut en effet. »

« Trop de combinaisons vous échappent encore, mortels. L’ignorance reste la meilleure protection contre ces forces qui vous tiennent, captifs dans votre liberté. Néanmoins, le jeune Shawn, ci présent, incarne ce que nous nommerons plus tard, un élément perturbateur. Sa curiosité, pareille à celle de son père de souche et son grand-père avant lui, causera nombre de problèmes si tu ne satisfais pas correctement à ses questions. »

Installé sur un siège Louis XVI en bois d’acajou à l’ornement précieux, Shawn considérait, la mine suspicieuse et rebutée, l’étrange tableau face à lui. Par plusieurs fois, il manqua de tomber par terre, se rattrapant in extrémiste aux accoudoirs : la soie rouge cramoisi, rayée de blanc, faisait glisser ses fesses. La situation dans laquelle il se trouvait ne l’aidait pas non plus à tenir en place. Il hallucinait ou était-ce un tour que lui jouait l’ambiance autour de lui : le salon couvert de tapisserie de Bayeux, le médaillon de façade, la tablette Régence dans le coin, de l’art nouveau rococo pour décoration… Le mélange de styles et d’époques dans une seule et même pièce, lui tournait la tête. Et quoi, ses souvenirs de Guillermo Cavalera s’arrêtaient à ceux d’un personnage jovial et toujours enclin à la blague, aussi, cette figure l’intriguait. De prime abord, il semblait que le temps n’avait plus prise sur son grand-père, dont l’entièreté physique s’appliquait plus à Shawn lui-même qu’à un vieil homme de soixante-dix ans. Il était beau malgré tout, vraiment très beau. De ces hommes à l’histoire marquée jusque dans leur chair, ses doigts calleux qui tenaient sa pipe à opium en ivoire annelé, son œil unique dirigé vers son petit-fils, l’autre à la paupière scellée. Mais encore, Shawn ne comprenait pas ce qui était advenu : il devait forcément y avoir quelque obscure magie là-dessous. Personne ne serait plus dupe désormais or, ce devait être la raison pour laquelle Guillermo avait choisit de se retirer à la Villa du Nid d’Aigle –du moins, une parmi toutes les raisons possibles et imaginables.

Samyaza se tenait à ses côtés, figure imperturbable et indescriptible. Tout son être d’une pâleur tellement diaphane qu’on l’aurait prit pour un fantôme, si ce n’eut été ces intenses prunelles sanguinaires et sanguinolentes. Plus que simplement beau, la créature était monstrueusement splendide, à donner des sueurs froide. Mais son aura semblait couler et se fondre en Guillermo, son partenaire, comme si son souhait consistait à prêter un peu de sa superbe, pour faire de son amant une personne digne de sa grandeur. Et il avait réussit, si facilement, si simplement, au point que Shawn les observait avec jalousie. Toutefois, il se demandait ; était-ce pour la première fois, la deuxième, ou la troisième, qu’ils apparaissaient ensemble face à lui, ce couple divin et pourtant démoniaque ? Pourquoi ne réussissait-il pas à se rappeler cette personne tout à fait inoubliable et qui semblait se tenir, depuis toujours, à la gauche de Guillermo ? Peut-être parce que son existence même justifiait une aberration : trop complexe, trop incroyable, trop prodigieux pour assimiler sa seule existence. Shawn, quoique intelligent et curieux, se sentait dépassé dès qu’il s’agissait de Samyaza ou Baraqiel, sans oublier, désormais, ce soit disant Abedon Cavalera… Ce dernier étant d’ailleurs la véritable raison de sa visite.

« Hey, dite-le si je vous gêne hein. » Cracha Shawn, les lèvres tordues en une expression d’agacement et faux chagrin mêlés.

« Ce qu’il est agaçant ce petit homme. » Fit Samyaza de sa voix mystique plus exaspéré encore.

« Huhuh, il a été élevé façon Cavalera, comme tu as voulu, mon cher. »

« Pour peu, je m’en mordrai les doigts ! »

« C’est ça, c’est ça, soupira Shawn, balayant d’une main le vide autour de la lui. Et donc, je voulais savoir : qu’est-ce que vous comptez faire de cet Abedon ? Pourquoi me le mettre dans les pattes ? J’suis pas dans vos petites affaires moi. J’ai pas été assez clair là-dessus ? » Les fumées d’opium montaient jusqu’à ses narines et lui tournaient agréablement la tête. C’eut été en d’autres circonstances, il se serait volontiers prêté au jeu du fumoir façon dandy du XIXème. « Vas pas croire que j’suis un type ingrat papy. T’as toujours été cool avec moi. Mais tout ça, j’le sens mal tu vois. »

« Ha, écoutes-le Samy ! On croirait entendre son père et l’autre garnement au nom de faon ! Tous avec une grande gueule ! S’exclama Guillermo avec l’accent caractéristique aux Cavalera, retrouvant l’humeur qu’on lui connaissait habituellement –jovial et cruel à la fois. Ecoutes petit, que tu le veuilles ou non, ce sont tes affaires et tu me dois la faveur. Puis n’oublies pas que tu as un gosse… Ca m’embêterait de lui faire du mal, mais d’autres s’en chargeront avant moi si tu ne fais pas ce que je te dis. »

Son indexe pointé droit sur son petit-fils, Guillermo se montrait menaçant, pourtant il souriait. Aussi, réprimant un frisson, Shawn préféra garder la bouche fermée, pour cette fois, se calant un peu plus dans son fauteuil. Il savait que ce jour arriverait : le jour ou son grand-père le rattraperait pour toutes les faveurs qu’il lui avait faite –après tout, s’il n’était pas encore mort, c’était surtout grâce à lui. Tout à coup, la reproduction de la tapisserie de Bayeux le fascinait. Il est vrai que pour un pseudo artiste, c’était là une chance inestimable d’étudier la Tapisserie de la reine Mathilde, ‘’Telle du Conquest’’, un rare exemple de l’art roman profane relatant la conquête normande de l’Angleterre en 1066. La broderie avait été répliqué à l’exacte image de l’originale et des mêmes matériaux, de huit teintes naturelles de laines sur pièces en lin bis. Elle faisait parti des œuvres, fausses parmi de véritables chefs d’œuvres, qui firent naître son enthousiasme pour l’Art à Shawn. Toute la villa du Nid d’Aigle regorgeait de tableaux, de sculptures, de meubles, de bijoux et même des parchemins et objets anciens : un musée aurait jalousé cette immense galerie… Et encore, collectionneur de tout et rien, en plus d’œuvres, Guillermo disposait de maisons, d’animaux (entre autres ses chevaux), d’armes, sans omettre les femmes et les hommes. Sa plus merveilleuse acquisition subsistait, éternelle et unique, aussi proche de lui que pourrait l’être un anneau au doigt d’un mari.

« Ecoutes petit, ce rejeton, Abedon, assure-toi bien de sa fidélité, ajouta Guillermo. Je sais que tu aimes les hommes et t’envoyer en l’air avec eux. Tu as une belle gueule et tu es plutôt malin, même si mon gamin joue les sainte vierge, si tu y mets du tien, il sera à ta bonne. Moi, il ne m’obéit pas cet enfant de salop, et ça m’énerve, ça m’irrite, tu vois ! Tu le calmes ou le petit Sid Jr. risque de subir la punition à sa place. You understand ? »

Oh ça oui, Shawn ‘’understandait’’ très bien. En conséquence, sitôt proférée, l’intimidation fit s’effacer son beau hâle doré, au profit d’une couleur presque aussi pâle que celle d’un suaire. Il n’avait pas besoin des détails sur le ‘’pourquoi du parce que’’ cette fois-ci –même si les questions lui brulaient les lèvres, à savoir, en particulier : pourquoi Abedon avait tant d’importance aux yeux de Guillermo et Samyaza ? Or, mieux que quiconque, le jeune papa célibataire se souvenait des règles régissant le clan Cavalera : on se tait et on exécute, sinon ce serait l’aller simple vers le désert, les serpents, scorpions et chacals pour complices d’infortune. Non pas qu’il n’apprécie pas la nature, mais il y avait des limites. De cette manière, la journée de Shawn Cavalera commençait mal : ses oreilles tirées et des bretelles remontées par un vieux pas très avenant, qu’il était pourtant venu rendre visite pacifiquement.

Quelques minutes plus tard, il quittait la pièce, ou plus exactement on l’y força. Apparemment Samyaza ne tolérait pas la fumer de cigarette, trop agressive pour son odorat sur développé d’’’ange déchu méga vilain et méga classe.’’ Alors le papa décida que l’occasion était bonne, débarrassé de son fils parti à l’école, il pouvait se retrouver, tête à tête avec ce fameux Abedon, qui les avait abandonné l’autre fois, aussi vite qu’il avait débarqué dans leur vie paisible. Tout ça, il en était responsable : la merde que Guillermo lui collait sur le dos, à jouer les gardes toutous, lécher sa queue s’il le fallait, pour qu’il soit plus docile.

Grimaçant, le jeune homme, -car il faut dire, il n’avait que vingt-quatre ans-, se rendit en flânant, jusqu’aux appartements privés d’Abedon Cavalera, un peu en retrait de la demeure principale. Il y trouva le tueur, installé sur la terrasse, nettoyant tranquillement ses armes –une collection de joujoux non négligeable et que Shawn fixait avec inquiétude, se disant qu’il devrait toujours rester sur ses gardes.

« Hey.. » Fit-il d’une voix douce, néanmoins rauque. Il s’approcha prudemment du beau blond et s’installa sur une chaise à sa droite, sa cigarette entre les lèvres, ses yeux argentés perdus dans le vide. Un silence perdura longtemps, couverts par les bruits de fond de Mexico, qui leur rappelait que, malgré son immensité et sa luxuriance, la villa du Nid d’Aigle se trouvait coincée entre d’autres résidences du même style, dans un quartier huppé de la capitale. « Je me demandais, continua Shawn sur un ton égal, un coude posé sur la table, sa tête au creux de sa paume, ça tient toujours ton histoire de nounou ? C’est pas que Sid en ait réellement besoin, on s’est toujours débrouillés seuls jusque là mais, et loin de te donner le rôle de la mère absente… Ce gosse t’aime bien tu vois… Hum, bref ! Demain je monte sur le ring. Tu voudras accompagner le petit ? Ce genre d’endroit reste risqué pour qu’un môme s’y balade seul. Ce serait cool si tu venais. » Et il ne pouvait pas être plus clair, ni plus aimable, ni offrir meilleure raison pour entrainer Abedon à le suivre. Seulement, le voulait-il parce que Guillermo le lui ordonnait, ou simplement parce que l’idée l’excitait ?

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PS: concernant la date... ben, j'en sais fichtrement rien là tout de suite maintenant.
Donc nous verrons ça ensemble si tu le veux bien : j'attends que tes lumières m'éclairent! *-*







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Abedon Cavalera

Abedon Cavalera

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MessageSujet: Re: ♦ Wrath Of The Children~ [pv. Shawn vs Abedon]   ♦ Wrath Of The Children~ [pv. Shawn vs Abedon] EmptyDim 10 Juil - 19:46

This Is War
Song@30SecondsToMars

Abedon avait eu le déplaisir de voir débarquer son père adoptif et l’ange déchu Samyaza la veille pour dîner. La cuisinière étant partie, laissant un repas simple pour le tueur et Jack qui ne bougeait plus guère de Mexico puisque son poulain à la tête brûlée y avait élu résidence, Abedon fit appel au seul homme qu’il connaissait digne de faire un repas à la hauteur de la réputation du parrain avec trois fois rien, un exécuteur avec qui il avait quelques atomes crochus répondant au nom de Loann. Celui-ci en moins d’une heure réussit à leur concocter un repas de rois que les quatre occupants –Samyaza ne toucha pas à la nourriture, bassesse qui ne le concernait pas- prirent dans une ambiance faussement détendu. Abedon se montrait très civilisé, d’une politesse exquise et bien que ‘discret’ dans la discussion, il prenait part à celle-ci avec parcimonie. Cela lui demandait un contrôle qu’il avait oublié posséder, car la simple vue du compagnon inséparable de son père lui donnait des envies de meurtre. Il ne savait pas l’expliquer, c’était quelque chose d’impulsif qui coulait dans ses veines avec le sang rouge qui battait ses artères. Parfois, son regard changeait et prenait des éclats durs et tranchants de pierre précieuse aux astérismes complexes, parfois il oubliait ce qui se passait, mais se concentrer plusieurs heures sur une conversation qui ne l’intéressait pas était impossible pour lui. Bien sûr, sous le couvert de cette aimable et touchante réunion entre père et fils, car Jack prit rapidement congé, se cachaient toutes les remontrances que le parrain faisait au garçon qu’il avait adopté pour une mystérieuse raison. Cela passait sur le jeune homme sans plus l’émouvoir qu’une seule goutte d’eau n’eut affecté une rivière en crue. Abedon avait la conscience tranquille en ce qui concernait son éthique professionnelle, rien ne pouvait lui être reproché, d’autant plus qu’il venait de mettre Guillermo au courant qu’il était sur la piste d’un démon particulièrement puissant, possiblement Méphistophélès, et qu’il espérait bien le capturer, ce qui fit sourire Samyaza. Un de ces sourires qui veut dire que c’est peine perdue pour un gosse comme lui et qui ne ferait que le pousser à poursuivre son idée, malgré les avertissements de son père qui le mettait en garde –et parlait encore et toujours dans le vide. L’ange dans son dos parlait pour lui. Par principe, depuis toujours, Abedon avait toujours recherché à faire ce que l’ange condamnait ou trouvait inutile et désuet. C’était sa manière de marquer son aversion pour la créature. Une aversion qui ne s’étendait pas à son père, malgré les apparences.

Non, en fait, Abedon était très reconnaissant envers l’homme qui l’avait sauvé des eaux dans lesquelles sa mère espérait le noyer. Il lui devait la vie, et jamais ne l’oublierait. Le jeune homme souffrait en un sens de n’avoir jamais été plus près de celui qu’il considèrerait toujours comme son père, sans regard pour son véritable géniteur. Mais la présence de l’ange se plaçait entre eux. Samyaza pourtant n’avait jamais été désagréable avec lui, il était froid, mais telle était sa nature. C’était d’Abedon que venait le rejet. Pourquoi ? Peut-être parce que la créature surnaturelle accaparait l’amour et l’attention de son père, peut-être pour cette autre chose inexpliquée qui faisait brûler Abedon d’une rage sans commune mesure avec aucune autre à chaque fois qu’il posait les yeux sur l’admirable figure d’albâtre aux yeux vermeils. Mais le père, de fait, payait également sa liaison avec cet être honni de son fils, et la barrière qui les séparait s’élevait un peu plus à chaque fois qu’ils se voyaient, le fossé entre eux avait pris désormais des allures de précipice mortel. Rien, jamais rien, ne pourrait retenir Abedon s’il décidait un jour qu’il en avait assez, tel était l’état des choses. Le peu d’amour paternel et de reconnaissance qu’il avait pour le parrain seuls le retenaient auprès de lui, à son service. Et le confort de cette vie, aussi, il devait bien l’avouer. Même s’il n’aimait pas plus que cela tuer, sa conscience s’en accommodait difficilement même avec le temps, il en avait besoin comme il avait eu besoin de sa dose fut un temps, il était dépendant de cette mauvaise adrénaline. C’était aussi sans doute la raison qui mettait autant Guillermo sur les nerfs quand il regardait son ‘fils’. Ce dernier n’était pas ingrat, mais il était Juste et savait où devait s’arrêter la reconnaissance.

C’était peut-être ça aussi qui poussa le vieil homme au corps si admirablement conservé de convoquer son petit-fils tôt dans la matinée le lendemain. Abedon avait interprété ses ordres avec beaucoup de liberté et s’était en toute franchise présenté à Shawn et à Sid Jr. quand il n’avait pour mission que de veiller sur eux… de loin. Ce genre de libertés, Abedon en prenait de plus en plus, et si son travail restait impeccable, il gardait toute son efficacité, il semblait apprécier d’avoir la bride sur le cou. Tôt le lendemain matin, Jack tira avec force grommèlements son ‘poulain’ en crise de rébellion de son salon privé où il s’était enfermé, la musique de son autre neveu, BAMBI, à fond dans les baffles –en espérant indisposer sa grandeur Samyaza de manière très puérile- et qu’il avait surtout transformé en une nuit en fumoir à substances illicites. Sans parler des deux seringues vides sur la table, ou de la bouteille de Rhum dont il ne restait qu’un fond et de celle qui ornait la corbeille à papiers. Avec vigueur, il l’envoya droit dans la baignoire, sans prendre garde aux protestations du jeune homme qui avait mit un point d’honneur la veille au soir à se défoncer dans les règles de l’art.

« Can you tell me why the hell you keep on doing that ? » s’insurgea-t-il, son accent américain à couper au couteau. Abedon pourtant avait toujours l’esprit relativement clair, et lui sourit, de manière belle et terrible à la fois.

« ‘Cauze THEY told me to stop. And I love playin’ with ‘em, ya know? »

«Stupid boy. Will ya never grow up ? Now get dressed and try to get clean before noon.»

«I nearly did nothin’. I’ll be clean in an hour or two, trust me. »

«You’d fucking be better. »


Sur ce, les deux hommes se séparèrent, tandis que l’aube pointait ses rayons chaleureux sur les baies vitrées de la chambre du jeune tireur de précision. Comme il l’avait prédit, Abedon à neuf heures était presque sobre, et pour contrer la crise de manque qui se faisait sentir, il avait entreprit, sur la terrasse, un smoothie bien frais servi dans un grand verre comme seul remède après le bol de café noir qui fut son remède plus tôt dans la matinée, de démonter et de nettoyer ses armes, toutes ses armes. Après avoir remonté son fusil de précision qui trônait sur la table en tek sous la tonnelle de jasmin et de roses, il s’attaquait maintenant à ses deux armes favorites : son Raging Bull et son Desert Eagle. De gros calibres aux balles pleines de poison pour tout non-humain, un poison qu’il venait de reconcentrer pour le rendre encore plus efficace avec l’aide de Loann. Le cendrier par deux fois avait été vidé quand Shawn débarqua, lui faisant lever les yeux de son travail. Bien sûr, il savait que son neveu était présent dans la villa pour discuter avec le parrain, son mentor l’avait même tiré à l’aube de sa torpeur à cause d’une possible rencontre entre eux, ou plus vraisemblablement, entre Shawn, Guillermo-Samyaza et lui. Est-ce que ce-dernier venait lui aussi de se faire remonter les bretelles ? Quelque chose disait à Abedon que s’il y avait de l’idée, ce n’était pas non plus tout à fait exact. Il y avait sans doute autre chose… comme essayer de pousser Shawn à le séduire (le pauvre) pour tenter de le garder bien sagement sous la coupe du parrain, avec une docilité encore jamais vue de la part du tireur de précision. Tout à coup, Abedon prit conscience de l’ampleur de ses actions. Non seulement avait-il donné à son père un moyen de pression sur lui, mais celui qui risquait d’en payer les pots cassés, c’était Shawn, ou plus exactement, son fils, Sid Jr.

Après l’apparition fugace d’Abedon au domicile du jeune papa, ces deux là ne s’étaient pas revus. Pourtant, le tueur avait fréquemment emmené Sid au musée, ou simplement manger une glace, quand il savait l’enfant seul. Le blond n’était pas très bavard, mais le fils de Shawn babillait pour eux deux et avec vingt-trois ans d’écart, ils s’entendaient comme larrons en foire pour tenir l’artiste-étudiant-lutteur-et-autres hors de leur amitié naissante. Il n’y avait rien de malsain dans l’intérêt du tueur : il n’aimait ni les hommes, ni les femmes, et certainement pas les enfants ! Mais les instants passés avec le petit garçon étaient précieux à ses yeux, ils mettaient un peu de lumière dans sa vie composée majoritairement de problèmes et de missions toutes plus urgentes les unes que les autres. La dernière fois, Abedon avait confié à Sid qu’il était photographe, un artiste comme son papa mais qu’il utilisait un appareil photo pour créer ses œuvres. Sid lui avait fait promettre alors de l’emmener la prochaine fois qu’il ferait des photos, et le blond avait promis. Mais le grand-père pouvait à tout moment mettre un terme à cela, en faisant tuer le garçonnet. Cela était pourtant un mauvais calcul. Que Guillermo touche à un cheveu de Sid, et Abedon serait son ennemi juré à jamais. Il serait sans doute capable de l’envoyer directement à la morgue, Samyaza ou pas, car aucune prudence ne le retiendrait : la mort depuis longtemps ne l’effrayait plus, de toute manière. Les colères d’Abedon étaient terribles… Guillermo s’en souvenait-il, s’en souviendrait-il, le moment opportun ? Ou sous-estimerait-il l’affection sincère que le jeune blond portait à l’étrange famille de Xochimilco ?

Il accueillit néanmoins Shawn avec toute la chaleur dont il était capable en cet instant : un sourire un peu nébuleux et un geste de la tête l’invitant à prendre place à ses côtés alors qu’il remontait son Desert Eagle. Les propositions de son neveu, manœuvre subtile pour l’attirer vers son monde, sans doute, et en tous cas passer un peu de temps avec lui, l’amusèrent, mais à moitié seulement dans la mesure où il supposait donc que ses estimations quant aux plans de Guillermo étaient justifiées. Visiblement, son esprit n’avait rien perdu de ses capacités d’analyse et de compréhension des actions du parrain, même sans le côtoyer quotidiennement. Il répondit pourtant avec nonchalance et une pointe d’ironie, caractéristique en général de son franc parler. Abedon quand il pouvait se le permettre exprimait l’intégralité de sa pensée, sans guère d’égards pour son interlocuteur.

« Ouais, bien sûr, ça tient toujours. Qui tu crois que je suis ? Un cavalera n’a qu’une parole, pour le meilleur ou le pire. »

Son sourire en coin en disait long. Il lui avait fallu un certain temps pour prendre sa décision, mais une fois prise, elle était irrévocable, et même un refus de la part de Shawn n’aurait pas pu l’en dissuader. Certes, il n’avait pas eu de refus à essuyer, mais un silence de trois semaines. Il restait pourtant un point important à éclaircir : les manipulations de Guillermo. Alors autant en finir immédiatement. Il rangea d’un geste assuré ses deux armes dans leurs étuis, et se leva, écrasant sa cigarette dans le cendrier, et se leva pour servir un verre à Shawn : il restait du smoothie fait maison par Jack le matin même dans une bouteille. Abedon était en phase de sevrage temporaire d’alcool, mais son mentor et lui savaient pertinemment ce qu’il en était : au mieux, ça tiendrait jusqu’à ce qu’il soit seul, tard, cette nuit, si son père et l’ange avaient la bonne idée de prolonger leur séjour.

« Tu sais, crois pas que je sois suffisamment naïf pour pas savoir ce qui t’amène et pourquoi El Padre voulait s’entretenir avec toi. Il a pas aimé certaines libertés que j’ai prises… venir te voir en faisait partie. L’autre… bah, c’est pas comme si j’avais eu le choix. Entre la police et Samyaza, je préfère la police. Et sa plus-si-sainte-personne ne se serait peut-être pas déplacée pour un tueur en série. »

Le soleil dardait ses rayons déjà chauds sur les deux hommes. Abedon, vêtu uniquement d’un jean brut droit, griffé Diesel ou Levis, il n’était pas trop sûr car ce matin il n’avait pas vraiment porté attention à la chose, chercha un nouveau paquet de cigarettes, et s’en alluma une. Adossé à la table de l’autre côté de Shawn qu’il ne regardait donc pas, il laissait son dos tatoué prendre le soleil. Ses muscles étaient tendus de stress sous la peau dorée ornée de ce qui s’apparentait à une œuvre d’art dans les teintes de bruns sombre pour la plupart, avec quelques touches d’ivoire et les prunelles de l’animal mystique aussi émeraudes que ses propres yeux.

« Bref, je suis pas idiot ni né de la dernière pluie, et j’ai appris mes leçons, » continua-t-il sur le même ton franc et simple, qu’il ne s’accordait à adopter qu’en présence de personnes qu’il appréciait. Certains faisaient de la franchise une arme contre leurs ennemis ; elle était chez le jeune tueur à gages un présent offert à ceux qu’il estimait. « L’amour, ou le sexe du moins, rend les gens plus dociles parait-il, j’applique aussi cette règle à mes hommes les plus téméraires. C’est pourtant une chose assez futile avec moi. Je suis pas intéressé. Ni les femmes, ni les hommes, rien ne me tente. C’est bizarre, et j’ai sans doute un truc qui tourne pas rond, mais c’est comme ça ; je suis pas parfait, mais je pèche par colère, pas par luxure. Donc pas la peine de t’évertuer à te ‘prostituer’ pour me séduire, t’as quasiment aucune chance que ça marche. » Il se retourna et appuyé sur la table, le pendentif en or massif représentant une croix inversée ornée du ciselage de quelque orfèvre, se balançait dans le vide, pendue à son cou, envoyant parfois ses éclats sur la trace pas encore assez ancienne d’une cicatrice de balle dans l’épaule du jeune homme, à droite, côté opposé à la longue balafre allant de son côté à son aine qui d’un trait fin lui rappelait chaque jour la raison mystérieuse qui l’avait fait embrasser la profession. Il offrit un sourire plein de canines pointues –mais humaines- à son vis-à-vis, une expression un peu moqueuse et ironique. Mais le ton était celui de l’autodérision quand sa voix mélodieuse de ténor reprit. « En plus, je suis extrêmement têtu. »

Ce n’était pourtant pas là ni son principal souci, ni celui du jeune papa qui à n’en pas douter s’inquiétait pour la vie de son fils. L’idée qu’on puisse prendre en otage un enfant innocent mettait Abedon hors de lui. Qu’est ce qu’un gosse pouvait bien avoir affaire avec leurs manigances compliquées ? Quel crime avait-il commis pour devoir porter si jeune l’épée de Damoclès nommée responsabilité au-dessus de sa tête ? Et bien, la réponse était simple, et elle ne faisait qu’augmenter la fureur du tueur : il s’appelait Cavalera. Sid aurait pris les choses avec plus de philosophie, le gamin savait très bien ce que cela signifiait de porter le nom de Cavalera. En soi, c’était même un constat désolant. S’il en avait l’occasion, Abedon irait peut-être braver son père et l’ange pour leur dire sa façon de penser. Mais comme il y avait des chances que le résultat soit aussi néfaste que bénéfique pour le fils de Shawn, il pèserait un long moment la question. En attendant, il n’y avait pas grand-chose qu’il puisse faire, à part jouer le jeu. Aussi se rassit-il en face de Shawn cette fois, et se saisissant de lunettes de soleil car il en avait les ardents rayons quasiment en pleine figure, il reprit, aimable, répondant à l’invitation avec un plaisir qui n’était cependant pas feint.

« Cependant, je serais ravi de faire plus ta connaissance et celle de Sid Jr. sur des bases saines. Et ouais, j’aimerais bien venir te voir demain, en plus, c’est sûr que c’est pas un lieu où ton gosse peut se balader tout seul sans danger. Et puis, ça fait un bail que j’ai pas vu de combat, enfin, de combat pour l’amour du sport, s’entend. »
____________________
30 Seconds To Mars m'a...inspirée je crois. Ton post aussi. Les deux combiné, c'était parfait. Bref, j'espère que cela t'a plu et que tu trouveras ton bonheur pour répondre.
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MessageSujet: Re: ♦ Wrath Of The Children~ [pv. Shawn vs Abedon]   ♦ Wrath Of The Children~ [pv. Shawn vs Abedon] EmptyLun 18 Juil - 20:05

Équation différentielle : relation entre une ou plusieurs fonctions inconnues et leurs dérivées.

L’aurore pointait à peine ce matin là, trouvant un bel homme dans sa vingtaine, qui courait son jogging quotidien, les écouteurs d’un mp3 -volé à la tire- dans les oreilles. Il écoutait probablement la radio, le flash info, ou alors son humeur n’était pas aussi ensoleillée que Mexico en ce jour de printemps, car une mine sombre obscurcissait les traits de son visage en ovale parfait. Ses mâchoires serrées creusaient des fausses dans ses joues, ses sourcils, deux lignes bien dessinées, longues et fournies, tombaient sur ses yeux gris métallisé, si bien qu’on apercevait seulement deux fentes à l’étincelle menaçante. Tout cela, et ses cheveux dont la couleur consistait en un étrange maduro* soyeux, sa peau halée, comme pailleté d’or, l’allure à la fois grossière et sensuelle qui émanait de sa haute personne, le rendaient quasi démoniaque. D’ailleurs, lorsqu’il souriait, son rictus tournait en une mimique cruelle et les gens autour de lui détournaient le regard, de crainte d’être dévoré par ses grandes dents blanches. Mais Shawn Gabriele Cavalera continuait son petit bonhomme de chemin, insensible aux autres, ses propres yeux tantôt portés vers le ciel, tantôt perdus dans un abysse sans fond. Toujours est-il que l’homme, avec son apparence d’éternel adolescent, cherchait, une fois de plus, à fuir la réalité. Il courrait, courrait, encore et encore, de plus en plus vite et loin, comme si quelqu’un ou quelque chose de dangereux tentait de l’attraper. Son cœur battait, son souffle lui manquait. Finalement, après une heure de course autour du parc de Xochimilco et ses jardins de fleurs, il consentit, trempé et essoufflé, à retourner chez lui… Ou plutôt, dans ce taudis, qu’il aimait plus que d raisons et qui lui servait de planque.

Arrivé devant la maison bleue aux volets verts et aux cadres de portes rouges, située en bord de rue, Shawn salua brièvement son fils, en chemin pour l’école. Son seul geste d’affection envers l’enfant, une sorte de rituel, consistait en cette barre chocolaté, qu’il lui offrait tous les matins. Il l’achetait chaque matin, sur le retour de son jogging, à un petit vieux, qui tenait une pâtisserie douteuse –c’était là, l’une des rares choses qu’il payait et, sans rien en dire, Sid junior lui en était reconnaissant. Son paternel était de ces types bizarres, des asociaux refusant la normalité et qui vivaient au jour le jour. Sa philosophie le conduisait à adopter des comportements risqués, de même qu’il entrainait un gamin de cinq sur une pente franchement malsaine. Or, l’amour unissant un père à son fils ne s’explique pas : Sid adulait son père pour ce qu’il était et pas autrement. Ce sourire léger, qui étirait les lèvres de fraise pulpeuses, personne ne pouvait y résister : parfois cela lui donnait un air idiot, pensait Sid, le plus souvent pourtant, cet ingénu enjôlait ses victimes avec un naturel déconcertant. Baraqiel en personne était tombé sous son charme terrible, sans qu’il n’eut à remué le petit doigt. De sa spontanéité déconcertante, Shawn tirait le maximum d’avantages, pour lui, et aussi pour le garçon dont il avait la charge –après tout, si Sid existait, c’était en parti de sa faute. Le morveux cependant ressemblait bien plus à l’autre lignée Cavalera, ses cheveux blonds paille en héritage de sa grand-mère Alyson Miller et ses larges yeux noirs appartenaient sans conteste à Bambi… La seule particularité des trois hommes, -mit à part leur sang, qu’ils partageaient-, tenait dans leur esprit libre, voire carrément anarchique.

La preuve étant, près de trois semaines, peut-être plus défilèrent avant que Shawn ne daigne répondre à l’invitation de Guillermo Gabriele Cavalera et Samyaza. Il y avait, dans ce délai, une profonde volonté de démontrer qu’on ne lui imposait pas les choses contre son gré et que, seule la curiosité l’obligeait à intervenir enfin et non une quelconque menace. Certes, se disait Shawn tandis qu’il s’habillait, il était redevable de son grand-père qui, à plusieurs occasions su lui éviter de gros ennuis. De fait, Guillermo ne réagissait pas comme son frère jumeau, sa façon d’élever ses enfants différait énormément –lui n’avait pas laissé Shawn se débrouiller seul de ses problèmes avec la justice et, contrairement à Bambi, il avait évité nombres d’années de prison. Néanmoins, parce qu’il était ingrat, Shawn Cavalera ne supportait pas l’idée qu’on puisse l’enchainer grâce à ce genre de procédés. D’une certaine façon, Bambi pouvait se sentir plus chanceux ; il ne devait rien à Antonio, ni à Jaaziel. Ah, ce que la vie pouvait être compliquée ! Le jeune papa se surprenait souvent à soupirer. A tout juste vingt-quatre ans, son existence devenait trop lourde pour ses épaules, pourtant musclées. Qu’importe ses efforts pour passer au dessus des soucis, son « je-m’en-foutisme » acharné, venait toujours un moment où la réalité venait le frapper de plein fouet. Aujourd’hui donc, était un mauvais jour et son humeur, malgré son habituelle insouciance, ne s’élevait pas bien haut. Sa moue était tordue, au travers le miroir brisé et piqué de la salle de bain : un amas de pierre, des paquets de ciment, un truelle et des pinceaux derrière lui, Shawn observait critique, son reflet.

Il avait apprit la coquetterie de son frère (officiellement cousin) Bambi, qui dessinait des vêtements de sa griffe [Untitled]. Lui-même possédait quelques part dans l’affaire, ce qui lui permettait de s’habiller, -et son fils aussi-, gratuitement et avec originalité. Bien entendu, à l’occasion d’un rendez-vous avec Mr Guillermo Gabriele Cavalera et son compagnon tellement irascible, mieux valait être sur son trente-et-un… Raison pour laquelle Shawn avait choisi ce qui ressemblait le plus à de la guenille. Guenille chic, mais guenille tout de même. Il portait un débardeur blanc et argent à bretelles larges, au dessus duquel il avait passé un pull fin blanc néanmoins extra large, qui tombait jusqu’à mi-cuisses. Son pantalon était en fait un sarouel en toile souple imitation jeans, retourné aux mollets et bouffant aux jambes. En revanche, il ne trouva pas l’utilité de mettre des chaussures et opta pour une chevillière en cuir au pigment miel. Quant à sa coiffure, eh bien, l’effet décoiffé suffirait amplement, ses longs cheveux en mèches fines et dégradées complétaient sa tenue plus choc que chic, mais très cool à la fois. De toute façon, même si la villa du Nid d’Aigle se situait à l’opposé, et qu’il fallait près d’une heure à pied, Shawn avait décidé de prendre sa voiture. Mieux valait parer à toutes éventualités, surtout les pires –sait-on jamais, il pourrait malencontreusement rencontrer Amares ou un de ses nombreux demi-frères et sœurs. Poussant un autre soupir abattu, le jeune père se décida à quitter sa maison en ruine –il ne fermait jamais les portes à clé, c’était inutile, on pouvait passer par les fenêtre sans loquet, et puis, il ne possédait rien de précieux (du moins rien qui lui appartienne).

Sa Renault 17 TS découvrable de 1978 jaune bouton d’or, rouillée et passée par le temps, trônait fièrement sur le trottoir devant l’ancien musée Frida Kahlo. Shawn l’avait acheté en arrivant au Mexique, dans une casse automobile et s’était empressé d’en changer le moteur et le réservoir, afin de l’adapté au carburant à l’huile de colza –comme utilisée dans les fameux taxi verts. Plutôt bon bricoleur, il appréciait la mécanique, mais cette automobile récalcitrante ne répondait qu’à lui –et seulement lorsqu’elle le voulait. Aussi, ouvrant sa porte coté conducteur dans un grincement de ferraille douloureux, Shawn s’assit en priant les dieux et déesses du monde entier, que ladite voiture soit mieux disposée qu’il ne l’était lui-même. Au bout de dix minutes d’un combat acharné entre l’homme et la machine, la route fut enfin à eux deux, qu’ils parcoururent, passant par des chemins détournés et franchement pas fait pour autre chose que des tas de bout, qui ne craignaient pas de rayer leur peinture. Même avec quatre roues, un moteur et sans s’inquiéter des limitations de vitesse, à cette heure de la matinée, traverser Mexico ressemblait à un parcours du combattant. L’homme et son véhicule gueulaient à tue-tête, sous le regard courroucé des autres automobilistes. On apprécie toujours moyennement de se faire enfumer par un peu d’échappement graisseux et d’être rendu sourd à cause le grognement d’un moteur sur-vitaminé. D’autre part Shawn semblait trouver dans le cockpit de sa charmante vieille étrange, un espace doté de suffisamment d’échos pour rendre ses gargarismes gutturaux plus spectaculaire. L’autoradio réglé au maximum sur une rare maquette de feu le groupe RUSH, il chantait, comme au bon vieux temps, persuadé, à juste titre, que cela ferait passer les terribles bouchons sur l’axe principal. Au bout d’une bonne heure, Shawn gara enfin sa voiture dans un vrombissement infernal, à l’ombre d’une ruelle à cinq minutes de sa destination finale. Il termina le reste du chemin à pied, nu pied, sa cigarette coincée entre les lèvres et ses yeux toujours rivés au ciel –on se demandait d’ailleurs comment il faisait pour ne pas rencontrer le chemin d’un poteau ou autre obstacle.

On l’accueilli… Eh bien, on l’accueilli à bras fermés et sourcils froncés. Ce à quoi il répondit d’une même mimique, quoique ses lunettes de soleil dissimulaient la moitié de son visage. Un garde haussa un sourcil dubitatif à son passage : depuis sa dernière visite, Shawn était devenu méconnaissable, non plus adolescent mais père de famille, son physique avait prit en muscles et forces, ses traits durcis et sa peau basanée. Or, l’aura autour de lui paraissait moins accablée. Sous le regard intrigué des hommes de main de son grand-père, il longea, d’un pas léger, le long couloir menant jusqu’au fumoir. On lui avait précédemment indiqué que Mr Cavalera et Mr Samyaza attendaient sa visite. L’endroit de leur retrouvailles aurait pu être plus commun, mais c’était san compter sur les délires excessifs d’un ange. Leur retraite faite à l’abris des oreilles, dans un minuscule fumoir du XIXème, laissa Shawn agar –à moins que ce ne soient le vapeurs et fumées d’opium, qu’il aspira à plein pour, juste pour le plaisir des sens. Lorsqu’il en ressorti le temps et l’espace semblèrent se distordre autour de lui, tant et si bien qu’un homme, passant par là, un certain Jack, dû pratiquement le porter jusque devant la porte de chez Abedon. Le vieil homme, (en y regardant de plus près, sa tête lui était familière), grognaient quelques insultes dans un mexicain à la vulgarité enchanteresse pour Shawn, qui souriait idiotement, les yeux en l’air, le bras sur les épaules de son sauveur. Vaguement, le plus jeune homme échangea des mots, un mélange d’américain et d’espagnol familier, pour expliquer qu’il s’en remettrait vite et qu’il avait à parler d’urgence au fils adoptif de son chef.

Sa démarche était rendue assez ridicule –cela faisait un moment qu’il n’avait pas gouté aux joies des stupéfiants. Détendue au possible, il ressemblait à un poltron en fête, mais son séduisant visage empêchait toute moqueries, surtout quand il se mordait les lèvres -signe d’anxiété et/ou de timidité feintes. Mr Jack avait fermé la porte derrière lui, renfermant les deux jeunes hommes pour un tête à tête plus que saugrenue. Le cliquetis de deux grosses armes à feu le reçu comme il s’approchait, la démarche gauche néanmoins élégante. Seuls ses bracelets de bric et de broc le trahissaient, car sur le sol frais, ses pieds nus eux, ne faisaient aucun bruit. Debout derrière le tueur, Shawn avait longuement considéré les terrifiants joujoux de son pseudo-oncle avant de s’asseoir sur un chaise tout près de lui. Son œil se posait critique : il est vrai que, s’il appréciait la bagarre plus que de raison, la voie des armes le dégoutait au plus haut point –c’était faire preuve de tellement de couardise que de se tenir à plusieurs mètres de l’ennemi, de peur de s’abimer les mains ! Or, le jeune papa se garda bien d’en souffler mot à l’autre assassin –qu’il ne connaissait pas, mais déconsidérait déjà. Guillermo, il en eu la confirmation après avoir écouté les dires du type, lui avait mit dans les pates quelqu’un de terriblement désagréable, froid et ennuyeux au possible.Tenter seulement d’engager la conversation avec Abedon relevait du défi prise de tête.

« Un gigolo hein. Merci pour la comparaison mec. » Fit Shawn, le ton grinçant d’ironie. Sa mine courroucée répondait au sourire colgate de son vis-à-vis, qui se foutait plus ou moins de sa gueule.

Affalé dans sa chaise, les jambes remontées vers son torse, Shawn laissa le silence s’installer. Prit dans ses pensées, tandis qu’il fumait, il observait le paysage face à lui, oubliant tout ou parti du tueur à gage. A quoi s’attendait-il ? Shawn ne pouvait pas se reposer sur un étranger aux mains couvertes de sang. Dès lors, il devrait se débrouiller tout seul, et ce n’était pas plus mal de la sorte.

« Hu… Oublies ça. Si moi j’suis une pute, t’es une putin de sainte vierge. Papy Guillermo devait en avoir une belle dans la tronche pour me demander un truc aussi stupide. » Poussant un soupir, il cracha un nuage de fumé aussi gris que l’était son esprit. Il semblait pourtant détendu et sa voix ne se teinté ni de rage ni d’agacement, il constatait simplement, le regard dans le vague. « J’ai autre chose à faire de ma putin de vie que de participer à vos gamineries à tous les trois. »

Shawn écrasa sa cigarette à même la table : le cendrier était plein et, de toute façon ils avaient tous assez de fric pour remplacer les meubles tous les jours. Il se releva de sa chaise et étira son grand corps en baillant. S’apprêtant à quitter la pièce, il passa à côté d’Abedon sans lui épargner un regard, pourtant, il s’adressa à lui avant de partir.

« Sid t’attendra probablement demain. Ne lui fais pas faux bond, sinon, je te promets, je reviens ici t’en mettre une, ring ou pas, tes flingues contre mes poings. » Sa jolie tête tourner vers Abedon, Shawn lui offrit son premier sourire, bien que menaçant.

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*maduro : #372F25, couleur cigare.

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